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La Journée mondiale du réfugié 2005 - Message du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres

La Journée mondiale du réfugié 2005 - Message du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres

15 Juin 2005

Cela fait 55 ans que le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a la responsabilité et le privilège d'aider plus de 50 millions de personnes déracinées à reconstruire leur vie, à leur porter secours, et surtout, à les protéger. Depuis la création de l'agence, leur courage a été une source d'inspiration, de motivation et de fierté.

Chaque réfugié a sa propre histoire, vit son propre drame. Mais tous ont en commun un courage exceptionnel non seulement celui de survivre envers et contre tout, mais aussi celui de ne jamais se laisser abattre et de reconstruire leur vie brisée.

C'est pour cela que cette année nous avons choisi leur courage comme thème de la Journée mondiale du réfugié, pour rendre hommage aux millions de réfugiés et de déplacés qui, malgré bien des pertes et des souffrances, n'ont jamais perdu la force et la détermination de tout recommencer.

Nous sommes nombreux, heureusement, à avoir été épargnés par de telles épreuves. A ne pouvoir trouver de salut que dans la fuite, abandonnant tout ce qui nous est cher, pour nous retrouver face à un avenir incertain sur une terre inconnue. Nous n'avons aucune idée de ce que l'on peut ressentir lorsque la seule voie d'issue est celle de l'exil. Un exil dont nous ne savons pas combien de temps il va durer.

Et pourtant, envers et contre tout, les réfugiés ne perdent jamais espoir. Notre mission au HCR est d'assurer la protection qui leur donnera la possibilité d'envisager un avenir meilleur. Aujourd'hui, dans 115 pays, souvent dans des endroits isolés et dangereux, quelque 6 000 employés du HCR font l'impossible afin de trouver des solutions durables pour plus de 19 millions de réfugiés et autres personnes qui relèvent du mandat de notre organisation. Rendons hommage à l'engagement et au dévouement de toutes ces personnes, sans oublier nos partenaires des organisations non gouvernementales qui n'épargnent aucun effort pour aider tous les déracinés du monde, souvent au péril de leur vie.

Nous vivons une époque de grands défis, et ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne les réfugiés et les déplacés. Les conflits d'aujourd'hui visent souvent des civils, les jettant sur la route de l'exil. Beaucoup arrivent dans nos camps ayant tout perdu et profondément traumatisés, en particulier les femmes, les enfants et les personnes âgées. N'oublions pas que près des trois-quarts des personnes déracinées sont des femmes et des enfants. Aider et protéger ces groupes vulnérables doit être une priorité absolue. C'est un élément crucial de la mission de protection du HCR.

Hélas, il est difficile de se mettre à l'abri du danger, et de trouver une relative sécurité dans le monde d'aujourd'hui. Les pays en développement, souvent parmi les plus démunis, accueillent le plus grand nombre de réfugiés. Par contre, les pays industrialisés continuent d'ériger des barrières et d'imposer des contrôles de plus en plus stricts en matière d'asile. Nous avons donc tous plus que jamais la responsabilité de nous assurer que ceux et celles qui ont besoin d'une protection internationale puissent en bénéficier.

La communauté internationale doit également faire davantage pour les quelque 20 à 25 millions de personnes déplacées à l'intérieur de leur pays, qui ont dû abandonner leur foyer, en général pour échapper à un conflit ou à des persécutions, mais qui, n'ayant pas traversé de frontière, ne sont pas inclues dans la catégorie des réfugiés. Il est évident que ces civils déracinés au sein même de leur patrie ne peuvent pas comprendre la raison d'une telle distinction juridique. Et pourtant, ils se trouvent dans une situation tout aussi dramatique que celle des réfugiés. Le HCR, dans le cadre d'un effort global de coopération au sein des Nations Unies, s'occupe de 5,6 millions de personnes déplacées sur les 19,2 millions de civils relevant de son mandat.

Une fois que les premiers secours leur ont été fournis, le HCR favorise la mise en place de trois solutions possibles. La solution privilégiée est celle du rapatriement librement consenti - dès que les conditions sur place le permettent. La deuxième est l'intégration dans le premier pays d'asile, et la dernière est la réinstallation dans un pays tiers, souvent bien loin de leur terre d'origine, qui accepte de les accueillir. Qu'il s'agisse de retourner dans son pays dévasté ou de commencer une nouvelle vie dans un pays étranger, opter pour l'une de ces solutions demande un réel courage. Des millions de réfugiés ont fait ce choix, celui de reconstruire leur patrie ou de construire une nouvelle vie, en apportant une nouvelle vitalité et une diversité culturelle à la communauté qui les a adoptés.

C'est pourquoi, en cette Journée mondiale du réfugié, prenons le temps de rendre hommage à ces personnes hors du commun et de nous inspirer de leur exemple. Ces personnes qui nous ressemblent tout en ayant vécu une expérience fort différente de la notre, et qui ont su faire preuve d'un courage sans faille, au-delà de toutes les souffrances : saluons, aujourd'hui, tous ensemble, les millions de réfugiés et de déracinés du monde entier.

Merci.