Somalie : Le HCR fournit de l'aide à 40 000 déplacés près de Mogadiscio, d'autres distributions sont prévues

L'UNHCR a achevé, cette semaine, une distribution d'aide à plus de 40 000 déplacés internes dans plus de 50 camps situés à l'ouest de Mogadiscio. L'assistance a été fournie aux déplacés vivant le long d'une bande de 30 kilomètres de route reliant Mogadiscio à la ville d'Afgooye, à l'ouest de la capitale somalienne. Environ 300 000 anciens habitants de Mogadiscio vivent dans cette zone, dans des conditions précaires et dans un enchevêtrement de quelque 200 installations surpeuplées. Les déplacés qui devaient être bénéficiaires de cette distribution d'articles essentiels, mise en oeuvre en partenariat avec une ONG somalienne, sont les ménages les plus vulnérables, notamment ceux qui ont fui la capitale somalienne récemment, ainsi que certaines parmi les familles les plus pauvres qui ont été identifiées avec l'aide des anciens et des agences partenaires.

En raison des nombreux checkpoints installés le long de la route par des milices et des soldats qui extorquent de l'argent en échange d'un passage en sécurité, il a fallu deux jours pour apporter l'aide de Mogadiscio à Afgooye, soit une distance inférieure à 30 kilomètres.

Chaque famille a reçu une bâche en plastique, des ustensiles de cuisine, trois couvertures et six matelas, dont les déplacés ont tant besoin. Les bâches en plastique sont très demandées. La saison des pluies a commencé cette semaine, obligeant de nombreuses familles à s'entasser dans des abris étroits où il n'y a pas suffisamment de place pour s'allonger et dormir.

Cette première série de distribution sera suivie par une seconde qui sera destinée à 40 000 autres déplacés à Afgooye et dans la périphérie immédiate de Mogadiscio. Des articles essentiels seront aussi distribués dans les semaines à venir à 12 000 personnes qui ont fui récemment vers la ville de Marka, à environ 80 kilomètres au sud-ouest de Mogadiscio. Cette ville côtière compte à elle seule environ 14 000 déplacés de Mogadiscio. L'année dernière, l'UNHCR a distribué de l'aide à plus de 100 000 déplacés vivant entre Mogadiscio et Afgooye.

Plus de 42 000 civils ont fui la capitale somalienne, en proie à l'instabilité, depuis le mois de mars 2008, à la suite d'une nouvelle flambée de violence entre les insurgés et les troupes du Gouvernement fédéral de transition soutenu par les Ethiopiens. En tout, environ 800 000 personnes ont fui Mogadiscio depuis que la violence s'est emparée de la ville en février 2007.

Il y a un sentiment accru de frustration parmi certains des déplacés, qui ont maintenant passé plus d'un an dans des abris qui tombent en ruine. Beaucoup disent qu'ils sont impatients de rentrer chez eux, bien que cela ne soit pas possible car Mogadiscio reste instable et davantage de personnes fuient la capitale chaque semaine.

Les jeunes sont de plus en plus frustrés par le manque de perspectives. De jeunes hommes et femmes parlent de plus en plus de leur projet de quitter la Somalie et de partir au Yémen sans en informer leurs familles. Davantage de familles connaissent maintenant le danger que représente la traversée du golfe d'Aden sur des bateaux de passeurs. L'UNHCR a mené des campagnes de sensibilisation à la radio sur ces risques. Depuis le début de l'année, plus de 18 000 personnes ont traversé le golfe pour rejoindre le Yémen. Environ 480 personnes sont portées disparues.

La vie dans les installations de déplacés est devenue encore plus difficile depuis l'augmentation des prix de la nourriture. Les déplacés ont organisé plusieurs manifestations ces dernières semaines pour protester contre l'augmentation des prix des produits alimentaires. Par exemple, un sac de riz a augmenté de 30 pour cent en seulement un mois.

Le besoin de moyens de subsistance devient un problème crucial pour les déplacés, dont certains vivent à Afgooye depuis plus d'un an. En réponse, l'UNHCR a lancé un projet avicole pour aider 180 femmes, pour la plupart des veuves qui ont des problèmes pour subvenir aux besoins de leur famille. Après avoir suivi une formation à la gestion de cette petite entreprise, les femmes recevront chacune vingt poules pondeuses, qui permettront d'augmenter les revenus, principalement grâce à la vente des oeufs. L'UNHCR a également mis à profit cette opportunité pour apprendre aux femmes quels sont leurs droits, ainsi que pour mener des activités dans le domaine de la prévention des abus sexuels et de l'aide apportée aux victimes de viol.