Rapatriements : le HCR signe un accord tripartite avec la RDC et le Soudan

Hier, l'UNHCR a signé des accords tripartites avec la République démocratique du Congo (RDC) et le Soudan pour mettre en place le cadre légal d'un retour volontaire pour quelque 13 300 réfugiés soudanais en RDC, ainsi que pour 6 800 réfugiés congolais au Soudan. L'UNHCR prévoit de commencer les opérations de retour issues de ces accords à partir du mois de mars.

Les accords, signés à Kinshasa, ont lieu plus d'un an après la signature des accords de paix qui ont mis fin à 21 ans de guerre civile au Sud-Soudan. Ces accords de paix avaient été signés à Nairobi au Kenya le 9 janvier 2005.

La plupart des 13 300 réfugiés soudanais demeurant en RDC ont fui le Sud-Soudan entre 1994 et 1996. La majorité d'entre eux vit dans des camps de réfugiés gérés par l'UNHCR où, avec notre partenaire Oxfam Québec, nous fournissons une assistance humanitaire. Certains de ces réfugiés en RDC font déjà leurs préparatifs de retour vers leur pays natal.

La plupart des 6 800 réfugiés congolais au Soudan vit actuellement à Juba, la nouvelle capitale du Sud-Soudan, ainsi qu'à Ezo et Yambio dans l'ouest de la province Equateur, et à Khartoum. Ils ont fui la RDC - alors appelée Zaïre - entre 1965 et 1968 pour échapper à la situation de sécurité, en proie à des troubles, dans la période après-indépendance, ainsi que le coup d'Etat qui a porté Mobutu Sese Seko au pouvoir. Leurs régions d'origine en RDC se situent dans les provinces Orientale et Equateur, notamment la zone de Kisangani, le district de Buta et Doruma.

Bien que beaucoup de Congolais soient nés au Soudan et bien intégrés dans la société soudanaise, ils ont exprimé la ferme volonté de rentrer dans leur pays natal. Les réfugiés congolais les plus âgés, certains de ceux qui ont passé 40 ans en exil au Soudan, disent qu'ils veulent finir leur vie dans leur pays natal. Le rapatriement pourrait se faire par voie aérienne et commencer avec les réfugiés congolais originaires de la région de Kisangani.

Les accords tripartites signés hier ont suivi d'autres accords qui avaient été conclus le 12 janvier à Nairobi entre le Kenya, le Soudan et l'UNHCR pour clarifier la situation de milliers de réfugiés soudanais qui doivent être rapatriés depuis le Kenya vers leur pays d'origine. Un quatrième accord tripartite doit être signé demain entre la République centrafricaine, le Soudan et l'UNHCR. Les premiers mouvements de rapatriement depuis la République centrafricaine devraient avoir lieu cette semaine depuis le camp de Mboki dans le sud-est de la République centrafricaine vers Tambura dans le sud-ouest du Soudan.

Plus de 500 000 réfugiés soudanais vivent toujours en exil dans les pays voisins, alors que plus de quatre millions de Sud-Soudanais sont déplacés internes au Soudan.Des milliers de Sud-Soudanais sont spontanément rentrés vers leur pays natal depuis la signature des accords de paix en janvier 2005.