Le HCR craint pour la sécurité des Iraquiens fuyant leur pays suite aux restrictions des visas syriens
Le HCR craint pour la sécurité des Iraquiens fuyant leur pays suite aux restrictions des visas syriens
Pour la première fois depuis des mois, si ce n'est des années, les travailleurs de l'UNHCR sur le terrain qui ont visité la frontière iraquo-syrienne hier ont trouvé le point de passage quasiment vide. C'était hier le premier jour d'application des nouvelles restrictions concernant les visas que le gouvernement syrien impose désormais à tous les Iraquiens qui souhaitent entrer en Syrie - à l'exception de certaines catégories professionnelles.
Les Iraquiens doivent maintenant demander un visa à l'Ambassade de Syrie à Bagdad. Ces réglementations signifient qu'il n'existe plus d'endroit sûr hors du pays pour les Iraquiens fuyant les persécutions et les violences. On estime à 2 000 les Iraquiens qui quittent quotidiennement leurs maisons à l'intérieur même du pays, aussi nous sommes de plus en plus inquiets quant à leur sort et à leurs possibilités désormais restreintes de trouver la sécurité.
Les détails exacts de ce nouveau régime pour les visas n'ont pas encore été publiés par le gouvernement syrien. L'UNHCR a activement plaidé pour un visa « humanitaire » pour les personnes qui fuient la violence et les persécutions.
Des explications du Ministère de l'Intérieur, des Affaires Etrangères et du Département de l'Immigration indiquent que jusqu'actuellement, les visas sont accordés pour des raisons commerciales (avec le soutien de la Chambre de Commerce), scientifiques (avec le soutien de la Chambre d'Industrie), pour le transport et pour l'éducation. Des discussions avec le Ministère de l'Education indiquent que des familles avec enfants en âge d'être scolarisés pourraient obtenir un visa pour une année, mais rien n'a encore été confirmé.
L'UNHCR a reçu des assurances de différentes autorités gouvernementales que la Syrie n'expulserait pas de réfugiés Iraquiens résidant actuellement dans le pays. La Syrie a bien sûr été extrêmement généreuse en acceptant quelque 1 400 000 Iraquiens avec un soutien international limité.
Il est trop tôt pour savoir si la Syrie fera des exceptions pour raisons humanitaires à cette politique de visa, pour les personnes fuyant la violence et les persécutions.
L'Ambassade de Syrie à Bagdad est située dans le dans le quartier d'Al Mansour, une zone où l'on assiste encore à de fréquentes violences sectaires. Les Iraquiens ont déclaré à l'UNHCR que leur vie serait mise en danger s'ils sont dans l'obligation de se rendre dans ce quartier afin d'obtenir un visa.
Entre-temps, l'Ambassadeur de bonne volonté de l'UNHCR Adel Imam est arrivé en Syrie pour une mission de deux jours afin de se rendre compte par lui-même de la situation critique de centaines de milliers de familles déracinées par le conflit en cours en Iraq.
Aujourd'hui, Adel Imam va participer à des rencontres avec l'épouse du Président syrien et les Ministres syriens de l'Education, de la Culture, de l'Information, avec le Ministre adjoint aux Affaires étrangères et le Président du Croissant-Rouge arabe syrien.
Adel Imam va également rencontrer des réfugiés iraquiens au centre d'enregistrement de Douma et dans les dispensaires du Croissant-Rouge arabe. La mission de Adel Imam coïncide avec le début de l'année scolaire en Syrie, alors que les enfants iraquiens sont prêts à retourner à l'école. Adel Imam va prendre part à la campagne de l'UNHCR pour le retour à l'école, encourageant les réfugiés iraquiens à inscrire leurs enfants dans des écoles.
Adel Imam va conclure sa visite en Syrie par une conférence de presse qui se tiendra mercredi à 13h à l'entrepôt du Croissant-Rouge syrien, dans la vieille ville de Damas.
Fin juillet, l'UNHCR et l'UNICEF ont lancé un appel de fond commun de 129 millions de dollars dans le but de re-scolariser 155 000 jeunes réfugiés iraquiens à travers le Moyen Orient.
L'agence des Nations Unies pour les réfugiés estime à plus de 4,2 millions le nombre d'Iraquiens qui ont dû quitter leurs foyers - 2 millions vers des Etats voisins et 2,2 millions supplémentaires déplacés à l'intérieur de l'Iraq.