Le HCR condamne les meurtres et les déplacements de civils à Mogadiscio

Au moins 15 personnes ont été tuées et 50 autres blessées lundi durant des affrontements survenus au sein même des forces de sécurité du Gouvernement fédéral de transition, près de l'hôpital Banadir au sud-ouest de Mogadiscio. Nous déplorons les pertes civiles et nous sommes consternés par l'absolu mépris affiché par les différentes parties au conflit quant à la sécurité des populations civiles.

Cette tragédie est la pire cette année à Mogadiscio, bien que malheureusement la capitale somalienne soit souvent le théâtre de violence aveugle. En 2010, des centaines de Somaliens ont été tués. Selon les chiffres publiés par les Nations Unies, au moins 7 600 personnes auraient fait état de blessures causées par des armes à feu à Mogadiscio - soit une moyenne de plus de 20 blessés par jour. L'année 2010 a enregistré le bilan le plus lourd depuis une décennie pour la population civile. Un blessé sur cinq était un enfant. La capitale somalienne est sans aucun doute l'une des villes les plus meurtrières à travers le monde.

Pour des centaines de milliers de personnes qui composent la population civile de Mogadiscio, la situation est intolérable avec des violations des droits humains fondamentaux au quotidien. Le HCR exhorte depuis longtemps les diverses parties au conflit à protéger davantage la population civile. Nous réitérons notre appel aujourd'hui encore. Le HCR, dans le cadre de la communauté humanitaire des Nations Unies en Somalie, lance à nouveau un appel d'urgence en des termes les plus vigoureux aux groupes et aux forces armées dans la capitale pour que la protection des civils restent leur priorité. Nous nous félicitons de l'initiative du Ministre de la Défense du Gouvernement fédéral de transition de lancer une enquête sur cette toute dernière tragédie et nous attendons ses résultats avec intérêt. Les personnes responsables devraient ne pas se soustraire à la justice.

Environ 4 200 Somaliens ont été forcés de fuir Mogadiscio depuis début janvier. Sur cette population, quelque 2 600 d'entre eux ont quitté la ville alors que d'autres ont trouvé refuge dans des quartiers de la ville plus tranquilles. Nous estimons que 1,5 million de Somaliens sont déplacés au sein du pays - un grand nombre dans des zones inaccessibles pour les travailleurs humanitaires. Plus de 650 000 personnes vivent en tant que réfugiés dans des pays voisins. La Somalie demeure l'une des crises humanitaires les pires et les plus préoccupantes auxquelles le HCR est confronté. Cette crise génère le nombre le plus important de réfugiés et de déplacés au monde après l'Iraq et l'Afghanistan.