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La situation sécuritaire à l'est du Tchad est extrêmement volatile

Points de presse

La situation sécuritaire à l'est du Tchad est extrêmement volatile

6 Octobre 2006

La situation sécuritaire dans l'est du Tchad demeure extrêmement volatile. Des groupes armés non identifiés continuent d'opérer dans la région et prennent fréquemment pour cible les travailleurs humanitaires. Au cours des 10 derniers jours, trois autres véhicules appartenant à des agences humanitaires ont été volés par des hommes armés non identifiés dans la région de Guéréda et Bahaï.

Des tentatives de vol ont été commises sur deux autres véhicules, qui se sont accompagnées de violences contre des travailleurs humanitaires. Lors de l'un de ces incidents, un groupe d'hommes armés vêtus d'uniformes militaires a fait irruption dans les locaux d'une agence humanitaire et a tenu en joue le personnel pendant qu'il tentait de voler la camionnette de l'organisation. Cette tentative ayant échoué, ils ont recommencé dans les locaux d'une autre agence humanitaire, suivant le même scénario et prenant à nouveau du personnel humanitaire en otage. Alertée, la gendarmerie tchadienne est intervenue en tirant en l'air, provoquant la fuite des assaillants. Tous les otages sont sortis indemnes de ces attaques.

Cette succession d'incidents porte à 40 le nombre de véhicules volés à des agences humanitaires opérant dans l'est du Tchad depuis novembre 2005. À ce jour, seulement la moitié de ces voitures a été retrouvée et personne n'a été arrêté pour ces crimes.

La situation sécuritaire précaire a également un impact direct sur le travail des acteurs humanitaires et sur leur accès sécurisé à certains camps de réfugiés. Nous devons faire les trajets en convoi avec des escortes armées fournies par le Gouvernement tchadien vers six des 12 camps de réfugiés. Toutefois, la signature fin septembre d'un mémorandum d'accord entre le Gouvernement tchadien et l'UNHCR constitue une mesure concrète pour offrir une plus grande sécurité aux travailleurs humanitaires, aux réfugiés et aux populations tchadiennes qui les accueillent. Grâce à cet accord, 75 gendarmes tchadiens supplémentaires seront déployés dans les cinq grands centres opérationnels de l'UNHCR, qui gèrent actuellement les 12 camps de réfugiés dans l'est du Tchad - Bahaï, Iriba, Guéréda, Farchana et Goz Beida. Ils viendront en renforcement des quelque 200 gendarmes déjà déployés dans l'est du Tchad pour assurer un périmètre de sécurité de 5 kilomètres autour de chaque camp de réfugiés. Ces gendarmes vont suivre une formation sur le droit international et l'assistance humanitaire. Leur formation sera organisée par l'UNHCR et ses partenaires.

Parallèlement, jeudi, nous avons commencé le transfert de 284 réfugiés soudanais de la frontière dans la région de Guéréda vers le camp de réfugiés de Kounoungou. Le groupe était arrivé en août dernier à Seneit, un petit village situé à 5 kilomètres de la frontière entre le Soudan et le Tchad, suite à la détérioration persistante de la situation sécuritaire à la frontière et au Darfour voisin. Un autre groupe de 900 réfugiés, qui vivent dans cette région depuis 2005, ont clairement exprimé leur souhait d'être transférés vers un camp après les moissons de novembre. Le groupe, qui compte actuellement plus de 1 000 personnes, regroupe à la fois des personnes arrivées récemment et d'autres qui ont fui le Darfour depuis parfois près d'un an.

En coopération avec nos agences partenaires, nous assistons actuellement quelque 213 000 réfugiés soudanais originaires du Darfour dans l'est du Tchad, ainsi que des dizaines de milliers de Tchadiens déplacés. Il y a également quelque 46 000 réfugiés originaires de République centrafricaine dans trois camps au sud du Tchad.