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La poursuite des violences au Nigéria continue de générer des déplacements de populations vers les pays voisins

Points de presse

La poursuite des violences au Nigéria continue de générer des déplacements de populations vers les pays voisins

17 Octobre 2014

Des groupes d'insurgés intensifient leur campagne de rébellion et de terreur au nord-est du Nigéria dans les États d'Adamaoua, de Borno et de Yobe. De ce fait, des réfugiés nigérians traversent la frontière vers le nord du Cameroun, le Niger et le Tchad. Ces deux derniers mois, le nombre de nouveaux arrivants a particulièrement augmenté.

En mai 2013, l'état d'urgence avait été déclaré par le Nigéria dans les Etats d'Adamaoua, de Borno et de Yobe. Depuis cette date, plus de 100 000 personnes ont traversé la frontière vers le Niger, selon les autorités nigériennes. Il s'agit à la fois de Nigérians qui traversent la frontière et de citoyens du Niger qui sont obligés de rentrer dans leur pays d'origine. Ces deux groupes sont dispersés parmi la population locale et ils reçoivent protection et assistance de la part des communautés.

En début de mois, le 2 octobre, environ 2 200 personnes ont fui le village nigérian de Gueskhar (situé à deux kilomètres de la frontière avec le Niger) après une attaque brutale menée par des insurgés. Les réfugiés ont traversé en bateau le fleuve Kamadougou, qui marque la frontière entre les deux pays. Ils sont arrivés dans le village de Guesséré sur la rive nigérienne. Ils nous ont expliqué avoir fui après que des insurgés leur avaient demandé de rejoindre leurs rangs sous peine d'être tués. Selon les réfugiés, les insurgés ont mis le feu à des bâtiments publics et ils ont obligé les forces de sécurité nigérianes à quitter le village.

A Guesséré, les réfugiés dorment en plein air sous des arbres dans la cour de l'école du village, tandis que d'autres sont logés dans des familles hôtes ou ont trouvé refuge dans d'autres villages chez des proches. C'est la deuxième fois cette année que des habitants de Gueskhar ont trouvé refuge à Guesséré. Après un incident similaire en janvier, l'entière population du village avait traversé la frontière vers le Niger mais elle était rentrée peu après.

Le village de Bosso est situé à 100 kilomètres de la ville de Diffa, près du lac Tchad. Depuis le début du mois d'octobre, ce village a également assisté à un afflux de plusieurs milliers de personnes, principalement originaires des villages de Malam Fatouri, Metele et Kangarwa dans l'Etat de Borno au Nigéria. Ces personnes nous ont expliqué que les insurgés leur avaient demandé de s'associer à leur cause et de leur recruter 50 jeunes hommes. Les villageois ont dit s'être échappés par petits groupes durant la nuit, pour rejoindre le Niger. Toutefois ils sont préoccupés après avoir dû laisser derrière eux des proches et des amis dont ils n'ont plus aucune nouvelle.

La présence d'arrivants en provenance du Nigéria porte une pression importante sur les maigres ressources des communautés locales. Dans des régions comme Bosso, la capacité d'absorption de la population locale est dépassée. Le Gouvernement du Niger a demandé au HCR de construire rapidement des sites temporaires pour accueillir les nouveaux arrivants, mais il y a toujours une pénurie de logements, d'eau, de soins de santé et de vivres. Le HCR et ses partenaires ont besoin de toute urgence de fonds pour aider les personnes déracinées originaires du Nigéria ainsi que la population locale qui les accueille.

Au total, plus de 62 000 personnes ont trouvé refuge dans la région de Diffa au Niger depuis le début de l'année 2014, selon notre partenaire International Rescue Committee (IRC). Cette population est dispersée dans plus de 140 villes, villages et îles sur le lac Tchad. Cette situation, combinée avec des allers et retours réguliers entre les deux pays, rend difficile pour nos équipes et les autorités locales de fournir des chiffres plus précis. Dans les prochaines semaines, le Gouvernement du Niger, avec l'appui du HCR, effectuera un recensement afin de préciser le nombre des personnes déracinées et leurs besoins.

La crise des réfugiés nigérians continue également d'affecter le Cameroun qui accueille désormais environ 44 000 réfugiés nigérians, dont 15 335 d'entre eux se trouvent au camp de Minawao. Nos équipes ont commencé à transférer les réfugiés encore dispersés dans les régions frontalières vers Minawao, dans un contexte d'instabilité et en faisant face à des défis logistiques importants. Le camp a déjà atteint sa capacité initiale d'accueil de 15 000 personnes et des travaux sont actuellement menés pour l'agrandir. Les installations d'hébergement et de santé ainsi que les infrastructures de distribution d'eau, d'assainissement et d'hygiène doivent être étendues d'urgence pour répondre aux besoins des réfugiés. La capacité de réponse du bureau du HCR a par ailleurs été renforcée, si une aide supplémentaire s'avérait également nécessaire.

Au Tchad, le nombre des nouveaux arrivants à ce jour est relativement limité, avec environ 1 500 réfugiés nigérians ayant été enregistrés.

Le HCR met en oeuvre différentes procédures et politiques d'urgence pour apporter une aide dans tous les pays concernés par la présence de réfugiés.