Fermer sites icon close
Search form

Recherchez un site de pays.

Profil du pays

Site web du pays

L'OMI et le HCR réclament une action urgente pour empêcher que les disparitions en mer n'augmentent

Articles et reportages

L'OMI et le HCR réclament une action urgente pour empêcher que les disparitions en mer n'augmentent

Alors qu'un nombre croissant de boat people meurent au cours de la dangereuse traversée de la mer Méditerranée, du golfe d'Aden et d'autres espaces maritimes, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés et l'Organisation maritime internationale (OMI) appellent à une action afin d'éviter pareille tragédie humaine.
3 Juillet 2007
Un groupe de boat people dont l'embarcation a été interceptée par les garde-côtes italiens au large de l'île de Lampedusa. De plus en plus de personnes périssent lors de ces longues traversées en mer.

GENEVE, 3 juillet (UNHCR) - Alors qu'un nombre croissant de boat people meurent au cours de la dangereuse traversée de la mer Méditerranée, du golfe d'Aden et d'autres espaces maritimes, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés et l'Organisation maritime internationale (OMI) appellent à une action afin d'éviter pareille tragédie humaine.

« Il existe un flux très brassé de personnes - des réfugiés, des demandeurs d'asile fuyant les violences et les persécutions, ainsi que des migrants en quête d'une vie meilleure - qui risquent leur vie sur des bateaux impropres à la navigation, généralement affrétés par des réseaux de trafiquants sans scrupules, pour qui une vie humaine n'a aucune importance », a déclaré Erika Feller, la plus haute représentante de l'UNHCR chargée de la protection.

Récemment, l'OMI et l'UNHCR se sont rencontrés à Londres afin de discuter des dernières tendances apparues dans le secteur de la migration maritime irrégulière, des risques pour les vies humaines, des obligations de recherche et de sauvetage, parmi lesquelles figure la question du débarquement.

Erika Feller, la Haut Commissaire assistante de l'UNHCR en charge de la protection, s'est rendue récemment au Yémen, où des réfugiés lui ont fait le récit des terribles voyages qu'ils ont entrepris pour traverser le golfe d'Aden depuis la Somalie, un pays dévasté par la guerre.

L'UNHCR a fait état de plusieurs cas de personnes ayant également traversé le golfe depuis la Somalie et qui ont été sauvagement battues et jetées par dessus bord, livrées aux requins, et soumises à d'autres traitements épouvantables. Depuis le début de l'année, plus de 5 600 personnes ont débarqué sur les côtes yéménites et au moins 200 sont mortes. Beaucoup d'autres sont toujours portées disparues.

Alors que l'été avance en Europe, de nouveaux groupes de personnes se mettent à voyager à bord de petits bateaux - venus d'Afrique ou passant par le continent africain - pour traverser la Méditerranée ou une partie de l'Atlantique et se retrouvent en difficulté, nécessitant le lancement d'opérations de recherche et de sauvetage. Des dizaines d'individus ont déjà péri et beaucoup d'autres encore ont disparu.

« Retrouver des gens cramponnés à des cages à poissons, après avoir été jetés à la mer depuis des bateaux non identifiés en pleine nuit n'est pas un événement unique, ni malheureusement le refus par des Etats côtiers d'autoriser leur débarquement après qu'ils aient été sauvés », a déclaré Erika Feller.

Les capitaines de navire rencontrent souvent des difficultés lorsqu'ils arrivent au port le plus proche et tentent de débarquer les personnes qu'ils ont sauvées en mer, qu'il s'agisse de réfugiés, de demandeurs d'asile ou de migrants sans papiers.

« Ces incidents sont une source de préoccupation sérieuse pour la sécurité de la vie en mer, ce qui constitue le premier objectif de l'OMI », a affirmé dans une déclaration faite lundi le Secrétaire général de l'OMI, Efthimios Mitropoulos.

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés et l'OMI ont déclaré qu'elles prévoyaient de collaborer plus étroitement et qu'elles organiseraient une réunion inter agence de haut niveau afin de renforcer la coopération entre toutes les agences qui interviennent pour trouver les moyens de soulager ce problème humanitaire.

L'UNHCR est préoccupé par la situation : une partie des personnes voyageant clandestinement peuvent être des réfugiés et des demandeurs d'asile, bien que la majorité de ceux qui entreprennent ces déplacements sont des migrants économiques.

L'an passé, l'UNHCR a présenté un Plan d'Action en 10 points sur la protection des réfugiés et les migrations mixtes. Ce plan établit un nombre de domaines dans lesquels l'agence pour les réfugiés réclame que des initiatives soient prises et dans lesquels elle peut offrir une contribution utile et mettre à profit son expertise.

Erika Feller a souligné que l'UNHCR n'est pas une agence de la migration et n'a pas l'intention d'en devenir une. « Pour être parfaitement clair, beaucoup des mouvements mixtes ont une composante de réfugiés, certes petite mais qui doit être prise en compte et l'UNHCR, sur ce point, dispose d'un mandat et d'une expertise que l'agence peut proposer aux Etats qui tentent de mettre en place un cadre approprié pour répondre à cette situation », a-t-elle récemment déclaré lors d'une réunion du Comité permanent des Nations Unies.

Le 1er juillet 2006, des amendements à la Convention internationale pour la sauvegarde de la vie humaine en mer et à la Convention internationale sur la recherche et le sauvetage maritimes (SAR) sont entrés en vigueur. Ils étaient destinés à préserver l'intégrité des services de recherche et de sauvetage maritimes en garantissant que l'obligation incombant aux capitaines de navire d'aider les personnes en détresse est associée à une obligation correspondante des Etats de coopérer lors de situations de sauvetage, soulageant ainsi le capitaine de la responsabilité de s'occuper des survivants et permettant aux personnes secourues en mer d'être rapidement transportées dans un endroit sûr.