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Les agences des Nations Unies réduisent leur présence à l'est du Tchad pour des raisons de sécurité

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Les agences des Nations Unies réduisent leur présence à l'est du Tchad pour des raisons de sécurité

Suite à la détérioration de la situation sécuritaire, l'UNHCR et d'autres agences des Nations Unies ont décidé de retirer la plupart de leurs employés de la zone avoisinant six camps dans l'est du Tchad, qui hébergent quelque 100 000 réfugiés soudanais.
4 Décembre 2006
Le camp d'Iridimi au lever du soleil. L'UNHCR réduit la plupart de son personnel de la ville voisine d'Iriba pour des raisons de sécurité.

ABECHE, Tchad, 4 décembre (UNHCR) - Suite à la détérioration de la situation sécuritaire, l'UNHCR et d'autres agences des Nations Unies ont décidé de retirer la plupart de leurs employés de la zone avoisinant six camps dans l'est du Tchad, qui hébergent quelque 100 000 réfugiés soudanais.

Des responsables de l'UNHCR ont indiqué lundi que le personnel international et la plupart des employés locaux des agences des Nations Unies basés dans les villes de Bahai, Iriba et Guéréda vont être redéployés dans les prochains jours soit à Abéché soit dans la capitale du Tchad, N'Djamena. L'UNHCR va maintenir du personnel local en effectif minimum dans chaque bureau pour continuer à approvisionner en aide les camps des alentours et pour suivre l'évolution de la situation.

L'UNHCR et ses partenaires assistent quelque 110 000 réfugiés du Darfour dans le camp d'Oure Cassoni près de Bahai, dans les camps d'Iridimi, de Touloum et d'Am Nabak près d'Iriba, et ceux de Mile et Kounoungo près de Guéréda.

La situation sécuritaire reste extrêmement explosive et imprévisible dans tout l'est du Tchad, avec des affrontements entre les forces gouvernementales et rebelles ces dernières semaines dans la région. Quelque 200 travailleurs humanitaires, incluant 41 employés de l'UNHCR, ont déjà été évacués d'Abéché vers N'Djamena la semaine dernière. Dimanche, un convoi de 14 véhicules transportant les familles des travailleurs humanitaires est parti pour la capitale après avoir reçu l'assurance que la route était sûre.

« Nous nous adaptons à la situation actuelle, qui nous force à transférer la plupart de nos employés vers des lieux plus sûrs pour des raisons sécuritaires », a indiqué lundi Serge Malé, le délégué de l'UNHCR au Tchad. « Cependant, nous continuons à assumer nos responsabilités envers les réfugiés et trouvons des alternatives pour ne pas interrompre l'assistance », a-t-il ajouté.

Cela pourrait comprendre l'envoi d'équipes mobiles depuis Abéché vers les camps. « Si la situation sécuritaire le permet, nous transporterons par avion des équipes de l'UNHCR et d'ONG (organisations non gouvernementales) pour des missions d'un ou deux jours depuis Abéché vers Bahai, Iriba et Guéréda pour surveiller l'assistance et la protection des réfugiés », a indiqué Claire Bourgeois, coordinatrice humanitaire de l'UNHCR pour l'est du Tchad.

L'UNHCR, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) sont en contact étroit avec leurs partenaires d'exécution pour assurer que les services vitaux comme les soins de santé basiques, l'approvisionnement en eau et la distribution de la nourriture, soient maintenus dans les camps. Les six camps ont suffisamment de stock pour un mois.

Lundi matin, les équipes de l'UNHCR et des partenaires d'exécution de l'agence ont visité les camps de Mile et Kounoungo pour aider à prépositionner des stocks de nourriture et d'articles non alimentaires. Les équipes humanitaires rencontrent actuellement des représentants de réfugiés pour les tenir informés du redéploiement du personnel et des mesures prises pour que les camps continuent à fonctionner.

Les équipes réduites au minimum qui restent sur place vont gérer les camps avec l'aide d'employés des partenaires d'exécution et de réfugiés préalablement désignés.

La décision de réduire drastiquement le nombre d'employés à Bahai, Iriba et Guéréda fait suite aux affrontements armés survenus à Abéché le 25 novembre, lorsque les forces anti-gouvernementales ont brièvement pris le contrôle de la ville, et à Guéréda, qui était passée aux mains des rebelles entre vendredi dernier et lundi matin tôt.

Vendredi dernier, quatre hommes armés non identifiés sont entrés dans l'enceinte de l'UNHCR à Guéréda et ont volé, sous la menace d'un revolver, deux véhicules. La situation à Guéréda était calme lundi, mais des informations ont été reçues indiquant des mouvements militaires autour de la ville.

Parallèlement, l'UNHCR a récupéré au moins 50 pour cent des articles humanitaires volés dans son entrepôt principal à Abéché après l'attaque des rebelles dans la ville le 25 novembre. L'agence pour les réfugiés a estimé le vol des articles humanitaires à un montant de 1,3 million de dollars. Des articles ont été retrouvés après que les autorités aient sensibilisé la population locale et effectué des recherches maison par maison.

L'UNHCR et ses partenaires assistent plus de 218 000 réfugiés originaires du Darfour dans 12 camps à l'est du Tchad. On compte aussi plus de 90 000 personnes déplacées dans l'est du Tchad, alors que quelque 46 000 réfugiés de République centrafricaine ont trouvé refuge dans le sud.

Le camp d'Iridimi au lever du soleil. L'UNHCR réduit la plupart de son personnel de la ville voisine d'Iriba pour des raisons de sécurité.

Hélène Caux à Abéché, Tchad