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Le HCR récompense l'esprit d'entreprise des réfugiés en Equateur

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Le HCR récompense l'esprit d'entreprise des réfugiés en Equateur

Le HCR a alloué des subventions en espèces à des projets de petits commerces en Equateur, dans le cadre d'une initiative destinée à soutenir le sens de l'initiative parmi les réfugiés colombiens.
16 Janvier 2008
Le réfugié colombien Jorge R. présente sa proposition de recyclage du caoutchouc.

QUITO, Equateur, 16 janvier (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a récompensé, par des subventions en espèces, 16 petites entreprises commerciales en Equateur, dans le cadre d'une initiative destinée à soutenir le sens de l'initiative parmi les réfugiés colombiens et à les aider à devenir auto-suffisants.

Des prix, allant de 700 à 1 300 dollars, ont été remis après les présentations faites, dans la capitale Quito le 10 janvier et à Santo Domingo de Los Colorados le jour suivant, par un total de 40 groupes d'entrepreneurs. Chacun de ces groupes regroupait jusqu'à trois personnes et la plupart comprenaient des réfugiés colombiens et des Equatoriens.

Les idées commerciales présentées incluaient la fabrication de vêtements, de biens issus de matériaux recyclés, divers restaurants, la fabrication de meubles, un petit élevage de poulets, une entreprise de plomberie, une fabrique de produits artisanaux et la fabrication de produits de nettoyage.

A Quito, Jorge R* a remporté le premier prix, d'un montant de 1 300 dollars, après l'audition par les six membres du jury de sa présentation concernant un projet de recyclage du caoutchouc. A Santo Domingo, un trio de réfugiées colombiennes est arrivé en tête, avec un projet de création de lampes et d'autres objets à base de bambou et de fer.

« C'était une occasion idéale pour les réfugiés de montrer aux représentants des organismes financiers, aux agences soutenant le micro-crédit et à d'autres acteurs importants du marché financier que les réfugiés sont prêts et qu'ils peuvent bénéficier de leurs services », a déclaré Jorge Caiza de la Fundación Ambiente y Sociedad (FAS), une organisation partenaire de l'UNHCR, également co-organisatrice du projet.

Il a expliqué que la plupart des banques et des institutions financières de l'Equateur n'avaient, pour le moment, pas de réfugiés parmi leurs bénéficiaires, mais « nous espérons que des initiatives comme celle-ci aideront à briser les mythes et les préjugés qui existent à leur égard. »

Quelque 45 000 réfugiés colombiens sont enregistrés comme vivant en Equateur, auxquels s'ajoutent les dizaines de milliers qui n'ont jamais pris contact avec l'UNHCR ou les autorités pour demander asile. Trouver un emploi ou démarrer une affaire figurent parmi les principaux obstacles qu'ils rencontrent dans leur quête d'intégration. Bien que le recrutement de réfugiés soit autorisé par la loi, beaucoup d'employeurs hésitent encore.

L'UNHCR, avec la FAS et la Fundación Esquel Equateur, ont décidé d'essayer d'apporter leur aide en lançant ce projet destiné aux entrepreneurs à Quito et à Santo Domingo en novembre dernier. Les 40 groupes choisis pour le projet ont été invités à suivre une formation de cinq jours.

« Les participants ont appris les bases de la finance commerciale et du marketing et la façon de préparer un plan d'affaires pour leur permettre d'obtenir un financement de leurs idées commerciales, que ce soit via des sources en lien avec l'UNHCR ou via des institutions financières nationales », a ajouté Karina Sarmiento de la Fundación Esquel Equateur.

Jorge R va utiliser la subvention en espèces qu'il a reçue pour produire des pièces en caoutchouc pour les voitures et d'autres machines. Avec les autres participants, il s'est félicité de cette initiative.

Marina M*, qui est arrivée en Equateur il y a 16 mois avec ses quatre enfants, souhaitait un financement pour son projet de fabrication de chapeaux, de bracelets, de chaussons, de colliers et d'autres objets, à base de papier et plastique recyclés. « Cela va me permettre de subvenir aux besoins de mes enfants », a expliqué Marina, qui a reçu 700 dollars. Elle espère aussi transmettre ses compétences à d'autres Colombiens et Equatoriens.

Le chef Gabriel G*, qui vit en Equateur depuis près de cinq ans, a dit qu'il voulait réaliser son rêve, celui d'ouvrir un petit restaurant colombien. « C'est difficile pour un Colombien d'obtenir un prêt ou de recevoir d'autres sources [de financement] », a-t-il expliqué.

Conscient des difficultés auxquelles font face les réfugiés colombiens pour trouver des financements et réaliser leurs rêves d'entrepreneurs, l'UNHCR et ses partenaires ont aussi fourni une information à tous ceux qui ont participé à ce projet sur la façon d'accéder à d'autres sources de financement.

L'UNHCR et le Gouvernement équatorien estiment qu'au moins 200 000 Colombiens ont fui vers l'Equateur durant les dix dernières années pour échapper au conflit armé sévissant dans leur pays. En moyenne, quelque 700 Colombiens demandent l'asile par mois, mais une majorité écrasante n'approche ni l'UNHCR ni les autorités gouvernementales et restent donc dans l'anonymat, sans document d'identité ni accès à certains des droits élémentaires en tant que réfugiés.

* Noms fictifs pour des raisons de protection

Par Xavier Orellana à Quito, Equateur