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Le HCR lance un nouvel appel de fonds pour ses opérations au Soudan mais réduit son budget consacré au Darfour pour cause d'insécurité

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Le HCR lance un nouvel appel de fonds pour ses opérations au Soudan mais réduit son budget consacré au Darfour pour cause d'insécurité

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés annonce une réduction de 44 pour cent de son budget-programme 2006 pour le Darfour, du fait des limites que la dégradation sécuritaire fait peser sur ses opérations et sur son accès aux centaines de milliers de personnes déplacées dans cette région soudanaise déchirée par les conflits.
9 Mars 2006
Dans la région de Douma au Darfour, ces femmes déplacées vont chercher du bois. Des soldats de l'Union africaine et une escorte fournie par le gouvernement les accompagnent deux fois par semaine dans leur collecte du bois, pour les protéger contre les viols commis par les milices janjawid.

GENEVE, 9 mars (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a annoncé aujourd'hui une réduction de 44 pour cent de son budget-programme 2006 pour le Darfour, du fait des limites que la dégradation sécuritaire fait peser sur ses opérations et sur son accès à cette région soudanaise déchirée par les conflits.

Dans un appel supplémentaire révisé pour ses opérations au Darfour en 2006, l'UNHCR souligne la nette détérioration de la situation sécuritaire au cours des derniers mois dans l'ensemble de la région. Du fait de cette évolution inquiétante, les Nations Unies ont décidé, en janvier dernier, d'imposer de nouvelles restrictions - de type « Phase IV » - en termes de personnel et d'opérations dans plusieurs zones du Darfour. Une partie des équipes de l'UNHCR a été transférée hors des secteurs concernés et les déplacements du personnel encore sur place sont maintenant sévèrement restreints.

« Au regard de notre accès limité à certaines zones et du nombre restreint de nos équipes sur le terrain, l'UNHCR a été forcé de réduire de moitié ses opérations au Darfour, tout en essayant de préserver un certain degré de flexibilité », indique le texte accompagnant cet appel de fonds.

« L'impact ... sur les opérations de l'UNHCR a été significatif. Le personnel de l'UNHCR dans les zones en Phase IV a été réduit afin de respecter les plafonds établis par le système des Nations Unies. Si beaucoup d'employés ont été transférés, dont certains de manière temporaire vers d'autres opérations au Soudan, le reste a été maintenu dans les zones du Darfour en Phase III afin de préserver notre capacité d'adaptation et de réaction en cas d'urgence ou de mouvements importants de populations depuis le Tchad. »

Par rapport aux estimations initiales, le budget révisé 2006 de l'UNHCR pour le Darfour a baissé de 33 à 18,5 millions de dollars. L'appel de fonds concerne principalement les activités menées dans les zones de l'Ouest-Darfour où l'agence reste opérationnelle. Le document précise que si la situation évolue en cours d'année, l'UNHCR adaptera immédiatement ses programmes et publiera alors un nouvel appel.

En dépit du cessez-le-feu d'avril 2004 et des deux protocoles de paix signés en novembre de la même année, la crise, qui a commencé il y a trois ans, se poursuit sans répit. Actuellement, plus de 200 000 réfugiés soudanais vivent dans 12 camps gérés par l'UNHCR au Tchad voisin et plus de 1,7 million de personnes sont déplacées à l'intérieur même de la région du Darfour - 657 000 dans la partie occidentale, à laquelle l'UNHCR consacre beaucoup de ses efforts.

« Les hostilités armées, le banditisme, les attaques contre les civils et contre les personnes déplacées se poursuivent à un rythme croissant », indique l'Appel. « Les convois humanitaires sont aussi ciblés. L'accès à une partie importante de l'Ouest-Darfour est restreint. Or, il est très difficile d'intervenir et d'aider lorsque l'accès aux bénéficiaires est limité. L'insécurité et le manque de confiance dans leur gouvernement constituent également des obstacles majeurs au retour des réfugiés et des déplacés internes dans leurs villages d'origine. »

Selon l'appel de fonds, la situation de sécurité reste instable malgré les pourparlers de paix à Abuja et le déploiement de plus de 7 000 soldats des troupes de l'Union africaine. « Le renforcement récent de la présence militaire des deux côtés de la frontière fait suite à des tensions grandissantes et à un risque croissant de conflit ouvert », confirme aussi ce document. « On a récemment constaté de nouvelles arrivées de demandeurs d'asile tchadiens, ainsi que de Soudanais déplacés, à Galu et Azaza dans l'ouest du Darfour, près de la frontière. Leur nombre reste imprécis. L'UNHCR et ses partenaires évaluent actuellement la situation. »

L'UNHCR a établi un bureau à El Geneina, dans l'Ouest-Darfour, en juin 2004 et à Nyala, au Sud-Darfour, le mois suivant. Deux bureaux de terrain supplémentaires ont été ouverts dans l'Ouest-Darfour et un autre devrait l'être bientôt. Cependant, la création de quatre nouveaux bureaux, qui étaient prévus pour 2006, est pour le moment suspendue.

Les équipes mobiles de protection de l'agence ont mené plus de 150 missions sur le terrain au Darfour en 2005. En plus de son mandat de protection, l'UNHCR coordonne aussi la gestion des camps dans l'Ouest-Darfour ; soutient 33 centres pour les femmes dans différents sites de déplacés ; supervise les mouvements de retour ; conseille et assiste juridiquement les déplacés ; et mène encore d'autres activités d'assistance et de protection.

L'UNHCR publie aujourd'hui un appel supplémentaire de 65,8 millions de dollars pour ses programmes au Sud-Soudan ainsi que dans les Etats de Kassala et de Khartoum.

L'appel pour le Sud-Soudan demande 63.2 millions de dollars pour les opérations de retour et de réintégration menées par l'agence. Ces activités concernent plus d'un demi-million de réfugiés soudanais présents dans sept pays voisins ainsi que de millions de déplacés internes dans le sud. Un autre financement de 2.6 millions de dollars est recherché pour soutenir les activités de protection pour les déplacés vivant dans des camps de fortune autour de Khartoum, la capitale, ainsi que dans l'Etat de Kassala à l'est du Soudan.

Un accord de paix signé le 9 janvier 2005 entre le gouvernement soudanais et le mouvement de l'Armée de libération du peuple soudanais a mis fin à plus de vingt ans de guerre dans le sud et a ouvert la voie au rapatriement de millions de déplacés et de réfugiés. Cependant, la majeure partie du sud du pays est dévasté, avec peu ou pas d'infrastructure. La majorité des zones non-urbaines est infestée de mines. Malgré tout cela, un grand nombre de Sud-Soudanais présents dans les pays voisins ont fait part de leur souhait de rentrer chez eux. Les retours ont commencé à petite échelle en 2005 et ils devraient continuer cette année, avec plus de 58 000 réfugiés se préparant à un retour qui interviendra au premier semestre 2006.

Les derniers appels font part, toutefois, d'une situation de sécurité restant préoccupante dans de nombreuses parties du pays à cause de tensions interethniques et de rivalités entre les divers groupes armés.