Le HCR insiste auprès du Kirghizistan et de l'Ouzbékistan pour le maintien de l'ouverture de leurs frontières
Le HCR insiste auprès du Kirghizistan et de l'Ouzbékistan pour le maintien de l'ouverture de leurs frontières
GENEVE, 17 mai (UNHCR) - L'aide d'urgence de l'UNHCR est arrivée à la frontière entre le Kirghizistan et l'Ouzbékistan, où des centaines de personnes s'entassent dans des camps après avoir fui les violences de vendredi en Ouzbékistan. L'UNHCR a demandé que les réfugiés soient déplacés plus loin des frontières, à l'intérieur du Kirghizistan, et insiste auprès des deux gouvernements pour le maintien de l'ouverture de leurs frontières en vue d'éventuelles nouvelles arrivées.
Une équipe de l'UNHCR, arrivée dimanche, a visité les deux points de passage sur cette frontière. A Jalal-Abad, à quelque 50 km au nord d'Andijan, où des violences ont éclaté la semaine dernière, les membres de l'équipe ont trouvé 541 Ouzbeks vivant dans un camp militaire, pour la plupart des hommes, accompagnés de 84 femmes et de 12 enfants.
« Ces réfugiés ont déclaré à l'UNHCR qu'ils étaient partis d'Andijan, vendredi après-midi, quand l'armée a ouvert le feu », selon les propos tenus, mardi, à Genève, par Jennifer Pagonis, la porte-parole de l'UNHCR. « Ils ont dit que la panique s'est répandue dans toute la ville et que beaucoup de gens ont tenté de s'enfuir, mais que les rues étaient bouclées par les militaires. Ils ont ajouté avoir marché pendant 10 heures pour atteindre la frontière. Là, des villageois les ont aidés et les ont fait passer en lieu sûr au Kirghizistan. »
Les nouveaux arrivants ont été enregistrés comme demandeurs d'asile par les autorités kirghizes de l'immigration, qui leur ont délivré une carte de séjour temporaire valable 10 jours.
De l'aide d'urgence venant de l'entrepôt de l'UNHCR de la ville voisine d'Osh est arrivée pour distribution dans le camp. Il s'agit de 600 couvertures, 100 jerricans, 1 000 boîtes de savon et 25 paquets de vêtements. L'agence pour les réfugiés envoie de l'aide supplémentaire, y compris 150 tentes de son entrepôt à Douchanbé, au Tadjikistan.
L'UNHCR a aussi négocié avec l'ONG ACTED (Agence pour la coopération technique et le développement) pour fournir de la nourriture à ce groupe. Cependant, comme l'a remarqué Jennifer Pagonis, « la localisation du camp, à proximité de la frontière, nous inquiète. Nous voudrions déplacer le groupe pour améliorer sa sécurité, comme cela se fait couramment dans ce genre de situation. »
Aucun autre demandeur d'asile n'a été signalé à Kara-Suu, autre ville frontalière à 50 km à l'est d'Andijan. L'équipe de l'UNHCR sur place a vu des Ouzbeks traverser la frontière pour la journée, afin de rendre visite à leur famille ou faire leurs achats au marché.
« A cause des grandes distances dans la région, l'UNHCR n'a pas pu surveiller les autres point de passage sur la frontière », a concédé Jennifer Pagonis. Elle a ajouté que le nombre de demandeurs d'asile enregistrés jusqu'à présent n'incluait pas les Ouzbeks qui ont trouvé refuge chez des amis ou de la famille au Kirghizistan et qui ne se font pas enregistrer auprès des autorités locales.
« L'UNHCR a apprécié les assurances du gouvernement kirghize garantissant que ces gens ne seraient pas renvoyés de force en Ouzbékistan, ainsi que son initiative d'inscrire les nouveaux arrivants en tant que demandeurs d'asile en accord avec le soutien traditionnel du Kirghizistan à la protection internationale et au travail de l'UNHCR », a déclaré la porte-parole de l'UNHCR.
« L'UNHCR », a-t-elle ajouté, « envoie une autre équipe d'urgence de trois personnes au Kirghizistan pour épauler les autorités dans l'éventualité d'un afflux provenant de l'Ouzbékistan. »