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Le HCR appelle les Etats membres de l'UE à bâtir une « Europe de l'asile »

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Le HCR appelle les Etats membres de l'UE à bâtir une « Europe de l'asile »

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres, a appelé lundi les Etats membres de l'Union européenne (UE) à poursuivre leurs efforts pour construire un système d'asile cohérent et performant.
8 Septembre 2008
Une famille tchétchène attend le résultat de sa demande d'asile en Slovaquie. Le chef du HCR António Guterres s'est exprimé sur les problèmes d'asile avec les Etats de l'Union européenne, lors de la réunion de Paris.

PARIS, France, 8 septembre (UNHCR) - Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres, a appelé lundi les Etats membres de l'Union européenne (UE) à poursuivre leurs efforts pour construire un système d'asile cohérent et performant.

S'adressant aux ministres en charge de l'asile et de la migration dans les 27 Etats membres de l'UE à l'occasion de la Conférence ministérielle sur l'asile à Paris, initiée par la Présidence française de l'UE, António Guterres a déclaré qu'un système d'asile européen commun pourrait « servir d'exemple au monde entier », s'il garantit réellement la protection des réfugiés.

En tant qu'acteur mondial majeur, l'UE a un rôle clé à jouer pour relever les défis posés par les déplacements forcés dans le monde. En référence à la construction d'un régime européen d'asile commun, António Guterres a rappelé « à quel point l'Union européenne s'est engagée dans une voie sans précédent » et a qualifié cette construction d'« opportunité unique de renforcer la protection des réfugiés ». Cependant, il a souligné que l'UE doit rester accessible aux personnes qui cherchent une protection. Il a par ailleurs noté qu'à cause des très nombreux obstacles à l'entrée de l'UE, de nombreuses personnes n'ont d'autre choix que de recourir aux passeurs et aux trafiquants pour y accéder.

Le Haut Commissaire a mis en évidence la nécessité de s'assurer de la qualité des procédures d'asile et de corriger les fortes disparités existantes entre les pratiques des Etats membres. Ces disparités ne sont pas compatibles avec un régime d'asile commun qui vise à garantir un accès équivalent à la protection à travers l'UE. Il a demandé avec insistance à l'UE de relever ce défi en développant la coopération pratique entre Etats.

Plus de 80 pour cent de l'ensemble des réfugiés dans le monde sont accueillis dans des pays en développement. Le Haut Commissaire a appelé les Etats membres de l'UE à faire preuve de solidarité avec les pays tiers, non seulement en honorant leur obligation d'offrir la protection internationale à ceux qui se présentent à leurs frontières, mais également en augmentant le nombre de réfugiés acceptés dans le cadre de la réinstallation. Evoquant la réinstallation de ces réfugiés, António Guterres a souligné que « l'UE peut, et devrait, faire plus ».

Dans son intervention, António Guterres a également fait référence à la situation humanitaire en Géorgie, où le HCR assiste des dizaines de milliers de personnes nouvellement déplacées, en plus des quelque 220 000 personnes déjà déplacées avant les événements du mois d'août. « De telles crises nous rappellent que l'Europe n'est pas à l'abri de déplacements forcés de populations », a-t-il dit.

Cette conférence ministérielle de deux jours, sur le thème « Bâtir une Europe de l'asile », a été convoquée par la présidence française du Conseil de l'Union européenne, au Centre de conférences internationales Kléber. Cette conférence a pour objectif de jeter les bases de la seconde phase du régime d'asile européen commun. La coopération pratique dans le domaine de l'asile, le traitement des demandes d'asile à l'extérieur de l'Union et le développement de la coopération avec les pays tiers ainsi que le futur régime d'asile européen commun seront discutés.