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Le Haut Commissaire António Guterres dévoile un plan d'action pour préserver les droits des migrants

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Le Haut Commissaire António Guterres dévoile un plan d'action pour préserver les droits des migrants

Lors d'une importante conférence sur les migrations et le développement, le Haut Commissaire António Guterres a lancé un appel pressant aux pays africains et européens pour qu'ils coopèrent afin de préserver les droits de réfugiés et des autres personnes engagées dans ces flux migratoires mixtes. Il a également dévoilé un plan d'action en 10 points établi par l'UNHCR pour aider à relever le défi posé par ces mouvements migratoires irréguliers.
10 Juillet 2006
Une patrouille de gardes-frontière italiens arraisonne un bateau de demandeurs d'asile et d'immigrants africains. Lundi, le chef de l'UNHCR António Guterres a lancé un appel urgent aux nations européennes et africaines afin qu'elles coopèrent pour préserver les droits des réfugiés et des autres personnes engagées dans des flux migratoires mixtes. Il a aussi présenté un plan d'action destiné à faciliter la gestion du défi que posent ces mouvements migratoires irréguliers.

RABAT, Maroc, 10 juillet (UNHCR) - Lundi, le Haut Commissaire de l'agence des Nations pour les réfugiés a lancé un appel urgent aux pays africains et européens qui tentent de relever les importants défis liés à la migration et au développement afin qu'ils oeuvrent ensemble à la préservation des droits des réfugiés et des autres personnes engagées dans ces flux migratoires qualifiés de « mixtes ».

Profitant de la tenue de la Conférence ministérielle euro-africaine sur la migration et le développement dans la capitale marocaine Rabat, António Guterres a demandé à ce qu'une « attention toute particulière » soit accordée au fait que les flux migratoires d'aujourd'hui sont souvent « mixtes », c'est-à-dire que les migrants et les réfugiés se déplacent côte à côte, souvent de façon irrégulière, utilisant les mêmes itinéraires et les mêmes modes de transport.

Ces mouvements sont qualifiés d'« irréguliers » car les personnes qui se déplacent ne disposent généralement pas des documents nécessaires et que des trafiquants d'êtres humains sont souvent impliqués. Il arrive fréquemment que les gens entreprennent ces déplacements au péril de leur vie et soient contraints de voyager dans des conditions inhumaines. Ils sont aussi exposés aux risques d'exploitation et d'abus. Les Etats considèrent ces mouvements comme une menace à leur souveraineté et à leur sécurité.

« Tout en reconnaissant les difficultés que ces flux migratoires peuvent poser aux Etats en termes de sécurité nationale et régionale, nous devons veiller à ce que les mesures prises pour restreindre la migration irrégulière n'empêchent pas les réfugiés d'obtenir la protection internationale dont ils ont besoin et à laquelle ils ont droit », a indiqué António Guterres.

Le Haut Commissaire a remarqué que, du fait de leur nature irrégulière, les déplacements actuels de personnes de l'Afrique vers l'Europe posaient un certain nombre de défis aux Etats européens et africains.

Il a ajouté que la réunion de Rabat, qui regroupe quelque 60 pays européens et africains, offrait un espace de discussion opportun pour explorer deux questions essentielles et apparentées - la migration et le développement. Citant la Déclaration des Nations Unies, il a rappelé que le droit au développement est « un droit inaliénable de l'homme en vertu duquel ... tous les peuples ont le droit de participer et de contribuer à un développement économique, social, culturel et politique dans lequel tous les droits de l'homme et toutes les libertés fondamentales puissent être pleinement réalisés. »

« C'est précisément parce qu'ils ne sont pas en mesure d'exercer leur droit au développement que tant de gens se sentent contraints de quitter leur propre pays, que ce soient des migrants à la recherche de meilleures conditions de vie ou des réfugiés en quête de sécurité », a ajouté António Guterres.

« Même si cette distinction fondamentale entre réfugiés et migrants reste importante, nous devons reconnaître que ces deux phénomènes naissent souvent dans la problématique plus large du sous-développement. J'espère que cette Conférence renforcera la collaboration entre les Etats d'Afrique et d'Europe afin de faire face au défi du développement et de créer des conditions propices à une migration volontaire et non forcée. »

Le Haut Commissaire a souligné que l'UNHCR n'est pas - et n'a pas l'intention de devenir - une institution chargée de la migration.

« Mais afin que mon Organisation puisse exercer son mandat de protection des réfugiés, elle doit également s'engager dans la problématique plus large de la migration internationale », a-t-il indiqué. « Notre Plan d'Action montre comment le mandat, les compétences et les ressources du Haut Commissariat pourraient aider les Etats à résoudre ce problème de façon efficace et équitable. »

Ce plan en 10 points présenté par António Guterres détermine les secteurs principaux dans lesquels une action est requise pour répondre de manière pratique et cohérente aux problèmes des flux migratoires mixtes et irréguliers dans les pays d'origine, de transit et de destination.

Tout en reconnaissant que les contrôles aux frontières sont essentiels pour combattre la criminalité internationale, y compris la traite d'êtres humains et l'introduction clandestine de migrants, et écarter les menaces contre la sécurité, le plan souligne le besoin de garanties de protection concrètes. Il convient en effet de s'assurer que les mesures prises ne soient pas appliquées de manière aveugle ou disproportionnée et n'amènent pas à l'expulsion de réfugiés vers leur pays d'origine, où leur vie ou leur liberté pourraient être mises en danger.

Le plan de l'UNHCR définit aussi le besoin de formation et d'instructions claires pour les gardes-frontière et les fonctionnaires de l'immigration afin qu'ils sachent comment prendre en charge les demandes d'asile et comment répondre aux besoins des enfants non accompagnés, des victimes de la traite d'êtres humains et d'autres groupes ayant des besoins spécifiques. Il demande aussi que des dispositions adéquates soient prises pour accueillir les personnes engagées dans des flux mixtes, permettant ainsi le respect de leurs besoins élémentaires.

António Guterres a déclaré que des solutions appropriées devaient être trouvées pour les réfugiés et les migrants et qu'il était particulièrement important de fournir aux réfugiés une protection et des solutions dans des régions proches de leurs pays d'origine. Personne ne devrait être obligé d'effectuer des voyages risqués et coûteux d'un continent à l'autre en quête de sécurité. De plus, la résolution de ce problème de flux migratoires mixtes et irréguliers ne devrait pas incomber aux seuls Etats situés au sud de la Méditerranée.

« Les réfugiés, les demandeurs d'asile et les migrants vont continuer à arriver en Europe », a ajouté António Guterres. « En effet, la logique de la mondialisation et des changements démographiques est telle que leur nombre a toutes les chances de croître dans les années à venir. »

« J'encourage nos partenaires européens à réagir à cette situation de manière positive, en partageant les responsabilités, en protégeant les personnes qui en ont besoin et en veillant à ce que le débat public sur l'asile et la migration se déroule de façon calme et rationnelle. »

António Guterres a aussi souligné l'importance pour les pays de promouvoir l'inclusion sociale et la tolérance, notant que les réfugiés et les migrants sont souvent confrontés à la xénophobie dans de nombreuses parties du monde.