Des cerfs-volants du HCR virevoltent dans le ciel du Pakistan
Des cerfs-volants du HCR virevoltent dans le ciel du Pakistan
QUETTA, Pakistan, 19 mars (UNHCR) - « Si le cerf-volant était l'arme, alors le tar, la ligne hérissée d'éclats de verre, était la balle dans le barillet. » Voici comment l'envoyé de bonne volonté de l'UNHCR décrit la passion des Afghans pour les cerfs-volants dans son best-seller « Les cerfs-volants de Kaboul ».
Ce sport peut déchaîner les passions. Lors du festival de cerfs-volants, organisé par l'UNHCR pour l'arrivée du printemps, tous les spectateurs avaient les yeux rivés sur l'évolution des cerfs-volants bleus et blancs dansant dans le ciel bleu clair, dans la province du Balouchistan au Pakistan le week-end dernier.
C'est au mois de mars qu'a lieu le festival de printemps de Basant, pour dire adieu aux frimas et au brouillard hivernaux et pour accueillir la chaleur du printemps et les bourgeons. Au Pakistan, la pratique du cerf-volant est associée avec le printemps, que rappellent les couleurs vives de ces « oiseaux de papier » délicats.
L'UNHCR a célébré cette année le festival de Basant avec plus de 300 écoliers afghans et pakistanais scolarisés dans quelque 50 établissements de Quetta, la capitale du Balouchistan. Pour l'occasion, l'agence a fait fabriquer des cerfs-volants bleus et blancs portant le logo de l'UNHCR aux mains protectrices.
« Grâce à ces cerfs-volants, nous avons essayé de donner l'occasion aux élèves afghans et pakistanais de jouer, d'apprendre et d'agir ensemble dans une ambiance amicale et informelle, car ces enfants représentent l'avenir », a indiqué John Solecki, responsable de l'UNHCR à Quetta.
Les enfants étaient rassemblés sur une pelouse verdoyante du parc Askari à Quetta. Le parc était recouvert de cerfs-volants de l'UNHCR, prêts à prendre leur envol comme des avions sur la piste d'un aéroport. L'un après l'autre, les cerfs-volants se sont élevés dans le ciel et chaque enfant a essayé de faire monter son cerf-volant encore plus haut que celui de ses concurrents, en le faisant virevolter et plonger stratégiquement.
« Couper la drisse du cerf-volant concurrent pour pouvoir monter le sien encore plus haut dans le ciel est un plaisir réel dans la pratique de ce sport. Après vous vous sentez victorieux et fier », a expliqué Muhammad Hashim, un élève pakistanais de 13 ans.
La pratique du cerf-volant peut sembler inoffensive, mais elle comporte des dangers cachés. L'utilisation de drisses en fil de fer recouvertes d'éclats de verre, par exemple, a causé plusieurs décès ces dernières années. D'autres risques existent comme par exemple la chute des cerfs-volants sur les toits ou leur recherche en plein trafic. Le Gouvernement pakistanais a interdit cette activité, sauf le jour du festival de Basant se déroulant une fois par an.
Pour prévenir tout risque d'accident, l'UNHCR a strictement contrôlé la préparation des cerfs-volants et des drisses et a organisé l'événement sur un terrain plat.
Lors des festivités, un musicien traditionnel a interprété des chants pachtoun et farsi pour les spectateurs. Ceux qui ne pouvaient pas piloter un cerf-volant ont ainsi pu s'amuser et danser avec d'autres sur le rythme des percussions.
Le professeur afghan Abdul Shakoor a indiqué qu'il était heureux que ses élèves aient appris et se soient amusés en pratiquant le cerf-volant selon les coutumes locales avec des enfants pakistanais : « Cette génération d'Afghans est née et a grandi au Pakistan, ils ne connaissent pas les jeux et les festivals traditionnels qui ont lieu en Afghanistan, notamment la pratique du cerf-volant. »
Les enfants vivant dans des sites de réfugiés urbains à Quetta n'ont pas été les seuls bénéficiaires de cet événement. L'UNHCR a aussi envoyé des cerfs-volants et des drisses dans dix villages reculés du Balouchistan, où l'organisation finance l'éducation primaire pour environ 13 000 élèves scolarisés dans 59 écoles.
Farhad Fatehi, un élève afghan âgé de 14 ans, a lancé un appel à cette occasion : « Aujourd'hui, à l'occasion de ce forum, je veux dire au monde que nous, les élèves réfugiés, nous voulons vivre comme dans le reste du monde. Nous voulons des ordinateurs ; Pourquoi devrions-nous encore compter sur nos doigts, alors que le reste de la planète vit au rythme du numérique ? »
Niveler ces inégalités demandera non seulement un soutien accru de la communauté internationale pour l'éducation des réfugiés, mais aussi une compréhension mutuelle entre les réfugiés et leurs hôtes.
« Nous apprécions les efforts de l'UNHCR qui a organisé un événement si animé rassemblant des enfants afghans et pakistanais et qui leur a communiqué des valeurs de fraternité et d'amitié », a indiqué le Consul général afghan à Mohammad Daud Mohseni, de Quetta, qui a participé au festival avec sa famille.
« Le sport est la meilleure façon de rassembler des pays, comme l'a fait le festival de cerfs-volants, et nous espérons que ces deux pays, au plus haut niveau, cultiveront cette amitié et cette fraternité », a-t-il ajouté.
La journée de Basant a pris fin mais le printemps vient de commencer. Après que les enfants aient ramassé leurs cerfs-volants, quelque chose continuait à virevolter dans le ciel - l'espoir de commencement d'une ère nouvelle.
Par Duniya Aslam Khan à Quetta, Pakistan