Des centaines de réfugiés congolais quittent le Burundi
Des centaines de réfugiés congolais quittent le Burundi
BURUNDI, 7 septembre 2004 (UNHCR) - Le bureau de l'UNHCR au Burundi confirme que, ces derniers jours, de nombreux réfugiés congolais semblent avoir quitté le Burundi pour rentrer en République démocratique du Congo (RDC). Lors d'une visite au centre de transit de Rugombo dans la province de Cibitoke, en fin de semaine dernière, une équipe de l'UNHCR a pu en effet constater le départ de certains réfugiés.
Le centre de transit semblait nettement moins habité que d'habitude, avec une baisse significative du taux d'occupation. Il faut noter cependant que beaucoup de réfugiés enregistrés à Rugombo ne sont pas hébergés au centre de transit même, mais dans les villages avoisinants, où ils vivent parmi la population burundaise.
Après plusieurs entretiens avec les réfugiés d'une part et les autorités locales d'autre part, y compris le Gouverneur de la province de Cibitoke, le personnel de l'UNHCR a pu établir qu'un groupe de 500 réfugiés avait traversé la frontière pour retourner en RDC, le dimanche 29 août.
Plusieurs autres groupes semblent être partis depuis et l'on ne dispose que d'informations contradictoires sur le fait qu'ils aient ou non obtenu l'autorisation de passer la frontière pour entrer en RDC. L'UNHCR n'a actuellement pas la possibilité d'établir une présence permanente à la frontière et ne peut donc surveiller les retours à partir du Burundi. L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés a sollicité une autorisation pour établir une présence à la frontière au niveau du poste frontière du fleuve Rusizi, mais l'armée burundaise a fait savoir que la région était trop dangereuse pour admettre une telle présence.
En juillet, un exercice de vérification a recensé 19 429 Congolais nouvellement arrivés depuis le mois de juillet au Burundi, suite au déclenchement de combats au Sud Kivu, à l'Est du Congo. Au total, plus de 35 000 réfugiés congolais sont enregistrés au Burundi, dont 17 662 à Cibitoke, 10 780 à Rugombo et 6 882 à Karurama, ainsi que 1 767 enregistrés à Gatumba avant l'attaque sur le centre de transit.
Quelques réfugiés à Rugombo ont sollicité l'aide de l'UNHCR pour leur rapatriement. L'équipe leur a indiqué que l'UNHCR ne pensait pas que les conditions fussent satisfaisantes dans leur région d'origine pour un retour dans la sécurité. L'équipe leur a également rappelé que le gouvernement burundais avait maintenant alloué de nouveaux sites à l'intérieur du territoire burundais pour établir des camps plus sûrs, loin de la frontière dangereuse.
Les réfugiés ont été informés que l'UNHCR subviendrait à tous leurs besoins - eau, nourriture, hygiène, etc. - dans ces deux camps situés dans les provinces de Mwaro et Rutana. Le gouvernement burundais a aussi indiqué que, pour des raisons de sécurité, il allait fermer tous les centres de transit frontaliers. Le 13 août dernier, au moins 152 réfugiés congolais ont été tués et 100 autres blessés lors d'une attaque sanglante au centre de transit de Gatumba, près de la frontière burundaise avec la RDC.
Hier (lundi), l'UNHCR a évacué sept des survivants de cette attaque, qui nécessitent des soins médicaux hors du Burundi. Ils ont été transportés au Kenya, où ils seront hospitalisés dans la capitale, en fonction de leurs besoins. Parmi les patients évacués figurent cinq adultes et deux adolescents : une jeune fille âgée de 17 ans et un garçon âgé de 13 ans. Chacun d'entre eux était accompagné d'un membre de sa famille proche, qui sera logé à proximité des différents hôpitaux pendant toute la durée du traitement.