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Des centaines de personnes fuient les nouveaux combats au Nord-Kivu ; le HCR ferme un bureau

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Des centaines de personnes fuient les nouveaux combats au Nord-Kivu ; le HCR ferme un bureau

Environ 300 Congolais ont fui vers un camp protégé pour personnes déplacées près de Goma dans la province du Nord-Kivu. Des centaines d'autres personnes seraient en route, d'après eux.
3 Décembre 2007
Un groupe de femmes et d'enfants arrive dans la région du Lac Vert depuis Sake.

GOMA, République démocratique du Congo, 3 décembre (UNHCR) - Quelque 300 Congolais apeurés se sont dirigés lundi vers un site protégé accueillant des personnes déplacées internes près de Goma, la capitale provinciale, après un renouveau des combats dans l'est de la République démocratique du Congo. Ils ont dit que plus de 1 000 autres personnes étaient en route vers le site du Lac Vert, localisé à environ 10 kilomètres à l'ouest de Goma.

La fuite des déplacés vers la zone de Sake, située à environ 30 kilomètres à l'ouest de Goma dans la province du Nord-Kivu en proie à des troubles, est survenue après que l'UNHCR ait évacué, samedi, ses employés d'un nouveau bureau dans la ville de Rutshuru et suspendu les opérations d'assistance et de protection pour quelque 45 000 personnes déplacées dans la zone, à cause de la détérioration de la situation sécuritaire. Le bureau de terrain avait été ouvert le mois dernier.

Samedi, l'UNHCR a essayé de transférer environ 2 500 personnes déplacées depuis des bâtiments publics dans le centre de Rutshuru vers un site nouvellement créé et localisé à Dumez, juste en dehors de la ville. Mais l'opération a été annulée dimanche, quand les combats ont éclaté dans les environs juste après que 295 personnes déplacées aient été transférées.

L'éruption de combats, qui a eu lieu ce week-end dans la province entre les troupes gouvernementales, les rebelles et les troupes insurgées, pourraient indiquer le début d'une offensive, que beaucoup prédisaient, lancée par le gouvernement, dans la région.

Le renforcement des forces militaires et les affrontements incessants dans le Nord-Kivu, tout au long de l'année passée, ont engendré la plus importante crise de déplacement interne de la région, depuis la fin de la guerre civile en 2003. Pendant cette période, quelque 405 000 Congolais ont été forcés de quitter leurs maisons dans cette province, dont plus de 170 000 depuis le mois d'août. La province compte environ 800 000 déplacés internes.

Alors que les civils congolais fuyaient lundi vers le Lac Vert, des informations non confirmées faisaient état de milliers d'autres tentant d'échapper les combats qui ont embrasé dimanche la région de Nyanzale, près de Rutshuru, et se dirigeant vers la ville de Kanyabayonga, située à environ 10 kilomètres au nord.

Lundi, en début d'après-midi, un premier groupe d'environ 300 déplacés est arrivé au Lac Vert, un site que sont en train de réhabiliter l'UNHCR et les organisations non gouvernementales après le transfert, le mois dernier, de plus de 10 000 personnes déplacées vers d'autres camps dans la zone.

Ils ont indiqué aux employés de l'UNHCR que plus de 1 000 personnes étaient en route vers le site, qui se trouve aux abords du Parc national de Virunga. « Certains ont dû s'arrêter en chemin car ils étaient trop fatigués », a expliqué une femme, âgée de 65 ans.

Les déplacés ont expliqué qu'ils avaient été réveillés lundi à l'aube par le bruit des tirs d'artillerie lourde et qu'ils avaient immédiatement pris la fuite. Les nouveaux arrivants, pour la plupart des femmes et des enfants transportant leurs possessions dans de petits paquets, semblaient bouleversés et fatigués après leur longue marche depuis Sake.

Les femmes ont expliqué que beaucoup des hommes de leurs familles avaient choisi de rester à Sake pour surveiller leurs biens, mais qu'ils partiraient si les combats venaient à s'intensifier. Lundi après-midi, les équipes de l'UNHCR ont commencé à enregistrer les nouveaux déplacés et ont préparé des moyens de transport pour les transférer vers d'autres sites.

L'UNHCR transfère les nouveaux arrivants vers d'autres camps car l'environnement au Lac Vert ne convient pas pour l'habitation et a besoin de rénovation. « Avec toutes les agences, les ONG internationales et les fonctionnaires gouvernementaux, nous transférons les nouveaux arrivants vers des sites où l'environnement est approprié », a indiqué Germaine Bationo, cheffe de l'équipe d'urgence de l'UNHCR à Goma.

Marcelin Hepie, délégué adjoint de l'UNHCR à Goma, a ajouté : « Les quatre sites de la zone de Goma vont bientôt atteindre leur capacité d'accueil maximale. Avec l'intensification des combats sur les différents fronts, nous avons besoin de sites pour accueillir les nouveaux arrivants qui recherchent désespérément la sécurité. Mais ce dont nous avons besoin, c'est que cesse le bruit des armes. Ce dont nous avons besoin en priorité, c'est la paix. »

Par David Nthengwe à Goma, République démocratique du Congo