Fermer sites icon close
Search form

Recherchez un site de pays.

Profil du pays

Site web du pays

Dans l'est du Tchad, un groupe armé empêche le transfert des nouveaux réfugiés soudanais

Articles et reportages

Dans l'est du Tchad, un groupe armé empêche le transfert des nouveaux réfugiés soudanais

Vendredi, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés faisait son possible pour trouver une solution concernant le sort de milliers de réfugiés soudanais, nouvellement arrivés et bloqués du côté tchadien de la frontière, après que des hommes armés non identifiés aient refusé leur transfert vers des camps.
15 Février 2008
L'UNHCR a trouvé un groupe de réfugiés soudanais à Figuera, dans l'est du Tchad, au début de cette semaine.

ABECHE, Tchad, 1 février (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés faisait son possible pour trouver une solution concernant le sort de milliers de réfugiés soudanais, nouvellement arrivés et bloqués du côté tchadien de la frontière, après que des hommes armés non identifiés aient refusé leur transfert vers des camps.

Quelque 000 personnes ont traversé la frontière vers le Tchad la semaine dernière pour échapper aux attaques mortelles menées par des milices sur leurs maisons dans la région soudanaise de l'Ouest-Darfour. Quand l'UNHCR et ses partenaires ont essayé lundi de commencer le transfert des réfugiés vers l'un des 1 camps gérés par l'organisation dans l'est du Tchad, des hommes armés non identifiés ont empêché le transfert, en ne donnant aucune justification à leur action.

« Cette situation est très préoccupante. Nous faisons tout notre possible avec les autorités tchadiennes pour que ces réfugiés soient transférés rapidement. La situation est grave au point que notre délégué au Tchad se trouve maintenant près de la frontière pour trouver une solution à ce problème », a expliqué Jennifer Pagonis, porte-parole de l'UNHCR, aux journalistes à Genève vendredi. « La zone est en proie à une très grande instabilité avec des groupes armés qui écument la région et qui constituent une menace réelle pour les réfugiés et les travailleurs humanitaires », a-t-elle ajouté.

L'UNHCR dispose de plusieurs camions qui sont prêts à commencer l'opération de transfert. L'organisation attend le feu vert des autorités nationales. L'agence pour les réfugiés est inquiète pour la santé et la sécurité des réfugiés ; Depuis 4 heures, au moins une personne est morte à cause du froid qui règne la nuit.

La mission humanitaire conjointe, dirigée par l'UNHCR, qui avait localisé dimanche des groupes de réfugiés dispersés dans la région frontalière de Birak et vivant dans des conditions précaires, a trouvé à Figuera 17 familles réfugiées (environ 000 personnes), prêtes à être transférées, comme il en avait été convenu précédemment avec elles.

Cette opération consistait à démarrer le transfert du premier groupe vers le camp de Kounoungou à Guéréda, une ville située à 9 kilomètres au nord-ouest, mais les réfugiés - dont 7 pour cent sont des femmes et des enfants - en ont été empêchés. En effet, des hommes armés leur ont bloqué l'accès aux camions, dans lesquels les réfugiés n'ont pas pu monter. L'équipe a promis de revenir dans quelques jours avec des articles humanitaires.

La mission menée par l'UNHCR a alors rejoint un autre lieu pour aller chercher des réfugiés mais ceux-ci étaient déjà partis, effrayés par des rumeurs faisant état d'attaques imminentes de milices janjawid.

« La situation humanitaire de ces personnes est désastreuse », a indiqué Jorge Holly, chef du bureau de terrain de l'UNHCR à Guéréda. « Ces gens sont terrifiés. Notre équipe a trouvé, parmi eux, un grand nombre de mineurs non accompagnés et d'enfants séparés de leurs familles. Des femmes auraient été violées au Darfour. »

Nombre des nouveaux arrivants autour de Birak étaient déjà déplacés internes dans l'ouest du Darfour et ils vivaient dans des camps accueillant des déplacés internes. Le bureau de l'UNHCR à El Geneina, dans l'ouest du Darfour, rapporte que de nombreuses familles déplacées, qui n'ont pas fui vers le Tchad, leur font état d'enfants portés disparus dans la zone de Sirba.

« Avec l'aide du CICR [Comité international de la Croix-Rouge] des deux côtés de la frontière, nous allons faire tout notre possible pour les réunir avec leurs familles dès que possible », a indiqué Jorge Holly.

Au Darfour, plusieurs missions inter institutions menées cette semaine ont permis de confirmer que des milliers de personnes étaient déplacées dans les zones de Sirba, Seliah et Abu Suruj après que des attaques terrestres et aériennes aient eu lieu le week-end dernier. La population de ces trois villages situés entre 50 et 7 kilomètres au nord d'El Geneina était tombée de 3 000 à environ 500. Les maisons ont été réduites en cendres et le bétail a été volé, selon les informations recueillies par les équipes.

Des organisations humanitaires ont livré une assistance alimentaire et non alimentaire à ceux qui restent dans leurs villages. Cette semaine, l'UNHCR a fourni une aide humanitaire aux personnes qui ont fui depuis Abu Suruj vers le village d'Armankul à cause des combats, dont environ 500 réfugiés originaires du Tchad. D'autres missions inter agences sont prévues ces prochains jours dans d'autres villages.

Parallèlement, une autre équipe de l'UNHCR s'est rendue jeudi à l'est du Tchad, dans la zone frontalière de Koruk, où plusieurs milliers de réfugiés sont dispersés. L'équipe a trouvé des réfugiés qui ont réussi à fuir en emportant de la nourriture, du bétail et des biens domestiques, mais d'autres groupes n'avaient rien emporté. Des familles auraient été attaquées, et leurs possessions volées, par des Janjawids alors qu'elles étaient en route vers le Tchad. Environ 000 réfugiés nouvellement arrivés se trouvent dans les régions de Birak et Koruk.

« Nous faisons face à de difficiles défis logistiques pour éloigner rapidement les réfugiés de la frontière. Parallèlement, nous prévoyons de concentrer notre action pour les nouveaux arrivants dans quelques endroits (entre deux et trois) pour faciliter une assistance immédiate. MSF-Suisse, le CICR ainsi que l'UNHCR et ses partenaires seront présents », a expliqué Jennifer Pagonis à Genève.

Ce week-end, des articles humanitaires de base tels que des matelas, des couvertures, des jerrycans et du savon seront distribués et des tentes seront montées pour fournir un abri. Le PAM va distribuer de la nourriture.

Avant ce tout dernier afflux de réfugiés, l'UNHCR et ses partenaires assistaient déjà 24 000 réfugiés du Darfour accueillis dans 1 camps dans l'est du Tchad.

Par Annette Rehrl à Abéché, Tchad