Dadaab : Le HCR aide des élèves hébergés dans des dortoirs bondés

DADAAB, Kenya, 2 mai (HCR) - Une bonne nuit de sommeil, c'était pratiquement impossible pour Abdifatah, un réfugié somalien âgé de 18 ans. Ses études et ses notes s'en ressentaient.

Abdifatah est élève au lycée de Hagadera, l'un des camps de réfugiés du complexe tentaculaire au nord du Kenya. Auparavant, il était obligé de partager un lit dans un dortoir bondé. « Quand le lit était occupé par un autre étudiant, je devais trouver un autre endroit où dormir. Parfois, je devais dormir au sommet d'une armoire ou à la mosquée. Une nuit, j'ai même dormi sur le sable sous un arbre », a-t-il expliqué au HCR.

Il était fatigué au point de devoir parfois manquer les cours durant la journée. Sa situation a changé depuis que le HCR a ouvert un nouveau bâtiment avec des dortoirs début janvier pour héberger 80 des élèves les plus vulnérables du lycée, y compris des réfugiés et des membres des communautés locales.

Beaucoup parmi ces étudiants n'avaient les moyens de payer une chambre et ils dormaient à la belle étoile. Cela avait un impact négatif sur leurs études et les rendait vulnérables au banditisme, aux violences, aux piqures d'insecte et aux attaques d'autres animaux.

A cause de cette situation inconfortable, Abdifatah avait même pensé à abandonner l'école avant de finir l'école primaire. Sa famille avait fui à Hagadera il y a 16 ans pour échapper à la violence et aux souffrances en Somalie. Mais sa soeur Amina l'avait encouragé à continuer. Elle lui disait qu'une instruction complète serait un avantage pour son avenir, où qu'il se trouve. Il est maintenant déterminé à accomplir tout le cursus.

« Maintenant je n'ai plus aucun stress de ne pas savoir où dormir la nuit prochaine », a-t-il expliqué. « Je suis déterminé à avoir un bel avenir, car ma famille compte sur moi pour ramener de quoi subvenir à nos besoins. Ils suivent mes progrès de très près », a indiqué Abdifatah.

Sa soeur a indiqué qu'il avait pris la bonne décision. Elle attend maintenant de lui qu'il réussisse à l'école, car il est convenablement hébergé la nuit. « Mon frère se plaignait de ses conditions de logement à l'école. Mais il parait heureux depuis qu'il a intégré son nouveau dortoir et nous sommes également soulagés. Je suis optimiste car je sais qu'il va bien réussir et qu'il ira à l'université », a indiqué Amina.

Abdifatah a déjà un plan de carrière. « Je veux devenir ambassadeur », a-t-il expliqué avec confiance. « Aujourd'hui, je prends des responsabilités dans le dortoir, demain j'en prendrai pour la Somalie. »

Le personnel du lycée à également remarqué une différence depuis l'ouverture du dortoir. « Vous pouvez voir que cette installation a redonné le moral aux élèves. Ils travaillent plus dur », a indiqué le professeur Jackson Kamau Kiragu, qui a ajouté : « Vous seriez surpris de voir le changement dans leur comportement depuis l'ouverture de ce dortoir. »

Le dortoir est l'une des quatre installations construites par le HCR et a ouvert plus tôt cette année pour aider les réfugiés et la communauté locale à Dadaab. Dans ces camps, plus de 350 000 réfugiés, principalement des Somaliens, sont hébergés. Les autres installations comprennent également une mairie, de nouvelles salles de classe dans une école primaire et un dispensaire.

« Nous voulons rendre à la communauté locale en échange de ce qu'elle a donné aux réfugiés », a indiqué Raouf Mazou, Représentant du HCR au Kenya, lors de la cérémonie d'ouverture, tout en promettant de continuer à aider la communauté hôte kenyane.

Par Assadullah Nasrullah à Dadaab, Kenya