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Arrivée des équipes d'urgence du HCR en vue du rapatriement vers le Sud-Soudan

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Arrivée des équipes d'urgence du HCR en vue du rapatriement vers le Sud-Soudan

Trois équipes d'urgence du HCR sont arrivées au Sud-Soudan cette semaine, alors que l'agence accélère les préparatifs en vue de ce qui pourrait être une importante opération de rapatriement vers une zone dévastée par 21 ans de guerre civile.
17 Novembre 2005
A Juba, au Sud-Soudan, une équipe de 18 experts en situation d'urgence de l'UNHCR à sa descente d'un avion affrété spécialement.

JUBA, Sud-Soudan, 17 novembre (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a dépêché trois équipes d'urgence pour ouvrir trois nouveaux bureaux dans la partie est du Sud-Soudan, dans le cadre des préparatifs pour un possible retour de centaines de milliers de réfugiés soudanais qui se trouvent dans des camps en Ethiopie et au Kenya.

Les 18 membres de l'équipe devraient ouvrir des bureaux à Bor, Kapoeta et peut-être aussi Nasir, si les conditions de sécurité dans cette zone sont suffisantes pour le retour chez eux des réfugiés après une guerre civile longue de 21 ans, qui s'est achevée officiellement en janvier 2005.

Bor, le nouveau centre administratif pour le Sud-Soudan, est situé dans la région de Jongley, à 140 km au nord de Juba, et accueillera le premier des nouveaux bureaux. L'une des équipes de l'UNHCR, composée d'un chargé de programme, d'un chargé de protection et d'un responsable de l'administration, devrait se rendre à Bor ce vendredi.

« Il n'y a absolument rien là-bas », indique Bernard Kerblat, responsable de ces trois équipes et directeur adjoint des opérations. Cela signifie que les membres du personnel de l'UNHCR devront apporter avec eux tout ce dont ils ont besoin - des matelas, des lits de camp, des réchauds, des tables, des bancs, des kits de premiers secours, des comprimés de stérilisation d'eau - pour surmonter les difficultés des premiers jours.

Une priorité pour l'équipe à Bor sera d'examiner - et si nécessaire remettre en service - la piste d'atterrissage afin de pouvoir recevoir un plus grand avion avec des équipements additionnels pour monter un bureau pleinement opérationnel.

Les 18 membres de ces trois équipes d'urgence de l'UNHCR arrivés à Juba mardi ont été transportés à bord d'un ATR-72. Un second avion, un Iliouchine-76, a transporté 38 tonnes d'équipement de télécommunications et de matériel nécessaire pour créer les nouveaux bureaux.

A Bor, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés établira des contacts étroits avec les autorités locales et la population, ainsi qu'avec les quelques organisations non gouvernementales déjà présentes sur le terrain, afin de mieux gérer le retour des réfugiés soudanais qui ont passé des décennies en dehors de leur pays, ou, dans bien des cas, sont nés en exil.

Une des autres priorités est d'organiser les visites à Bor pour les réfugiés soudanais qui vivent actuellement dans le camp de Kakuma au nord-ouest du Kenya. La décision des rapatriés est primordiale et ce type de visite est souvent utilisée comme moyen permettant aux réfugiés d'apprécier les conditions de retour chez eux avant de décider de quitter définitivement le camp en vue de reconstruire leur vie dans leur propre pays.

Mais avant de lancer de telles initiatives, il est nécessaire pour l'UNHCR de mettre en place un bureau et de recruter du personnel local afin de faire le lien avec les réfugiés et les rapatriés.

« C'est une tâche colossale », indique Claas Morlang, futur responsable d'équipe à Bor, qui est actuellement en train de se familiariser à Juba avec le reste de l'équipe.

« Mais c'est cette nouvelle aventure, un nouveau défi et je pense que si nous nous attaquons aux problèmes un à un, beaucoup sera fait en deux mois », ajoute-t-il. L'UNHCR a dépêché des équipes d'urgence pour deux mois, elles seront ensuite remplacées par des équipes de long terme qui prendront la relève.

« En deux mois, l'équipe sera en mesure d'établir une vraie présence de l'UNHCR dans ce corridor est », indique B. Kerblat.

La flexibilité est une qualité dont les équipes auront besoin dans le Sud-Soudan : par exemple, les plans pour ouvrir un bureau à Nasir changent de minute en minute. « Pour le moment, ils sont en suspens à la suite de récents incidents liés à la sécurité », explique B. Kerblat, un vétéran qui a 24 années d'expérience dans les opérations concernant les réfugiés, dont des situations d'urgence en Afghanistan, au Pakistan, au Timor, en Angola, au Mozambique, au Libéria, en Sierra Leone et en Albanie.

Un rapatriement prévu de réfugiés du camp de Mboki en République centrafricaine a déjà été suspendu en raison de violences interethniques dans la région de Tambura du Sud-Soudan, où ils étaient censés rentrer.

Cela implique que les réfugiés qui se trouvent dans les camps en Ethiopie et au Kenya pourraient être les premiers à rentrer dans leur pays sous l'égide du programme de rapatriement organisé par l'UNHCR, bien qu'aucune date n'ait encore été arrêtée. En tout, ce sont quelque 500 000 réfugiés soudanais présents dans les pays voisins, et 4 millions de personnes déplacées à l'intérieur du Soudan lui-même, qui pourraient rentrer dans les prochaines années.

Avant ces derniers développements, l'UNHCR avait déjà ouvert des bureaux dans le Sud-Soudan dans les villes de Rumbek, Juba, Yei, Kajo Keiji, Yambio, Tambura, Malakal et Damazine. Malgré l'importance de cette opération, qui - si elle réussit - mettrait fin à l'une des crises les plus meurtrières et durables au monde, l'opération de l'UNHCR au Sud-Soudan manque gravement de financement : en novembre, l'agence n'a reçu que 39 millions de dollars sur les 76,3 millions de dollars nécessaires pour ces opérations en 2005.

Par Hélène Caux à Juba