Michael

Michael: la volonté de s’intégrer pour reconstruire sa vie

Quand on rencontre Michael, son calme et sa discrétion ne laissent pas soupçonner les épreuves qu’il a traversées.

« Je m’appelle Michael, je viens d’Erythrée, j’ai 35 ans et j’ai une formation de technicien en radiologie. Vivre en Erythrée était très difficile en raison des atteintes aux droits de l’homme et du manque de liberté d’expression.

Un jour j’ai décidé de quitter mon pays. Nous étions un petit groupe et sommes entrés en Ethiopie ; en nous voyant les gardes-frontières nous ont tiré dessus car ils pensaient que nous étions des assaillants. Nous avons continué jusqu’en Lybie où nous avons vu et vécu des choses horribles. Lors de la traversée de la Méditerranée, notre embarcation est tombée en panne et nous avons été recueillis par des garde-côtes italiens.     

Je voulais aller au Royaume Uni mais je suis finalement arrivé en 2014 en Belgique où j’ai demandé l’asile. Les premiers jours, j’ai dormi dans la rue. Ensuite, j’ai été accueilli dans un centre d’hébergement de la Croix Rouge. J’ai commencé à apprendre le néerlandais. Je me bats pour être indépendant et reconstruire ma vie. J’ai fait un stage et puis travaillé un temps comme électricien. Aujourd’hui, je travaille comme interprète. J’espère pouvoir un jour travailler dans mon domaine comme technicien en radiologie ou comme infirmier.

L’intégration n’est pas facile à cause de la perception que les gens ont des réfugiés. Nous sommes parfois perçus comme des gens peu éduqués alors que beaucoup d’entre nous ont des qualifications. Vous savez, j’ai même un compatriote originaire de la même ville que moi qui travaille aujourd’hui à la NASA ! Dans ma recherche de travail, quand j’ai voulu faire valoir mes compétences de technicien en radiologie, mon interlocutrice s’est étonnée. Elle m’a ensuite expliqué que « pour certains employeurs la couleur de peau avait une importance… ».

Il faut faire quelque chose pour changer cette perception. En tant que réfugiés, nous devons être informés sur les règles de vie de la société qui nous accueille et adapter notre mode de vie. Et ceux qui nous accueillent gagneraient à mieux connaître notre culture et nos modes de vie pour que nous puissions mutuellement comprendre nos réalités et mieux vivre ensemble, sans préjugés. »