Au premier abord, on dirait une salle pleine de diplomates. Des centaines de personnes élégamment habillées brandissant des pancartes portant des noms de pays. Mais dans les faits, il s’agissait d’une salle pleine d’élèves du secondaire. Bienvenue dans la série des conférences Modèle des Nations Unies.
Les conférences internationales du Modèle des Nations Unies (MNU) prennent la forme de jeux de rôle de diplomatie multilatérale au cours desquels des étudiants se mettent dans la peau de diplomates et élaborent des résolutions pour résoudre des problèmes qui se posent dans le monde. En 2020, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a lancé le concours « défi MNU-Réfugiés ». Depuis lors, plus de 40 000 étudiants dans 70 pays ont mené des recherches, débattu et développé des idées pour aider les réfugiés. Les idées des années passées ont été présentées au Dialogue du Haut Commissaire, un forum réunissant des décideurs mondiaux pour discuter de la protection des réfugiés.
« Les étudiants proposent des solutions étonnamment bonnes et innovantes lors de leurs MNU », a déclaré Pauline Eluère, responsable de l’engagement des jeunes au HCR. « Nous voulions renforcer le soutien aux réfugiés et montrer aux étudiants que non seulement leurs idées comptent pour l’ONU, mais qu’elles ont le potentiel d’être mises en œuvre. »
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En 2021, le HCR a mis les étudiants au défi d’aborder l’impact du Covid-19 sur les réfugiés, les droits des femmes réfugiées, l’inclusion sociale des réfugiés et l’utilisation de la technologie pour renforcer l’autonomie des réfugiés. Les étudiants ont proposé des trottoirs qui génèrent de l’électricité, des politiques qui garantissent l’égalité des salaires pour les travailleurs réfugiés, des idées pour améliorer la santé maternelle et plus encore.
Un comité composé de réfugiés et de membres du personnel du HCR a évalué les propositions. Le vendredi 1er avril, le HCR a décerné huit prix et huit mentions spéciales pour les meilleures résolutions, ainsi que plusieurs prix pour la communication et l’impact social. La liste complète des gagnants est disponible ici [en anglais].
« Le HCR devrait continuer à placer la jeunesse au cœur de la recherche de solutions », a déclaré Matias, un étudiant colombien. « Les débats nous ont passionnés, comme au sein des vraies Nations Unies. Savoir que nous pouvons contribuer à des changements plus importants nous motive pour en faire plus. »
Les meilleures idées ont été transformées en scènes LEGO par un artiste ; une façon de montrer que nous pouvons tous jouer un rôle dans la construction d’un monde plus accueillant pour les réfugiés.
Voici les idées gagnantes :
Trottoirs piézoélectriques dans les camps de réfugiés
Des étudiants issus d’universités vénézuéliennes affiliées au programme ont recommandé d’installer des trottoirs piézoélectriques dans les camps de réfugiés. Cela permettrait de produire de l’électricité grâce à la friction et au poids des personnes présentes sur lesdits trottoirs. Le projet, dénommé « Light with Every Step » (De la lumière à chaque pas), pourrait permettre d’alimenter les lampes, la cuisine et bien d’autres choses encore.
Égalité de rémunération pour les travailleurs réfugiés
Des collégiens, lycéens et étudiants ayant participé à l’« Open Eye MUN » aux Émirats arabes unis ont exhorté les pays à créer des salaires minimums nationaux afin de garantir que les réfugiés reçoivent le même salaire que les nationaux.
Services de santé maternelle et crèches pour les réfugiés
Des lycéens et des étudiants ayant participée au MUNESEN au Salvador ont centré leurs débats autour des services de santé maternelle. Leur résolution visait à garantir que toutes les femmes réfugiées puissent accéder à des espaces sûrs pendant l’accouchement, avec du personnel médical spécialisé et des conseils psychologiques pour prévenir la dépression postnatale. Ils ont également proposé de financer des crèches.
Bourses d’études et promotion des réfugiés
Les collégiens et lycéens ayant participé au United People MUN en Indonésie ont appelé les gouvernements à accorder des bourses d’études et à réduire les frais de scolarité pour les réfugiés, une priorité de la campagne 15by30 du HCR. Ils ont également suggéré le recours à la discrimination positive pour augmenter les taux d’inscription des enfants réfugiés dans les écoles publiques et créer des interactions entre les réfugiés et les étudiants locaux.
Partenariats avec les leaders communautaires pour augmenter les taux de vaccination
Les étudiants d’Inventure MUN en Inde ont élaboré une résolution encourageant les autorités à créer des systèmes de santé adaptés aux réfugiés et à améliorer l’éducation sanitaire chez les réfugiés et les communautés d’accueil afin de réduire les réticences vis-à-vis des vaccins. Les étudiants ont suggéré de travailler avec les organisations communautaires pour identifier les raisons de l’hésitation ou du manque d’accès.
Des structures de santé mentale pour surmonter les traumatismes liés à la guerre et à la pandémie
Des collégiens, lycéens et étudiants du LRIMUN au Népal ont souligné la nécessité de mettre l’accent sur la santé physique et mentale des réfugiés dans les politiques de santé publique. Ils ont évoqué l’intégration des réfugiés dans les programmes de vaccination. Ils ont également insisté sur la création d’établissements de santé mentale capables de traiter les problèmes de santé mentale auxquels les réfugiés sont confrontés en raison de la pandémie, le déracinement, la guerre, la violence et les persécutions.
Partenariats avec les fournisseurs d’accès à Internet pour combler la fracture numérique
Des collégiens et des lycéens de Singapour ont exhorté les pays accueillant des réfugiés à améliorer l’accès des réfugiés aux outils et services de communication. Ils ont suggéré de travailler avec des fournisseurs pour distribuer des téléphones portables et installer des tours satellites dans les camps de réfugiés. Ils ont également suggéré de travailler avec des professionnels de l’informatique pour proposer aux réfugiés des ateliers d’initiation au numérique.
Formation à l’entrepreneuriat et à l’autodéfense pour les femmes réfugiées
Des lycéens de MUNAP aux États-Unis ont décidé de rendre l’éducation plus accessible aux femmes et aux filles réfugiées. Leur résolution porte sur la construction d’écoles temporaires plus proches des lieux où vivent les filles réfugiées afin de réduire la distance qu’elles doivent parcourir, ainsi que sur l’offre d’un programme scolaire national aux filles réfugiées, parallèlement à des cours d’entrepreneuriat, des formations à l’autodéfense et des sessions de planification de carrière.
Toute personne organisant une simulation des Nations Unies au niveau du collège, du lycée ou de l’université tout au long de l’année peut participer au défi MNU-Réfugiés du HCR. Veuillez contacter [email protected] pour toute question relative à l’engagement des jeunes au HCR.
Publié par le HCR le 04 avril 2022.
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