Presque un Somalien sur cinq est déplacé dans son propre pays. Ils ont été contraints de fuir la violence, des conflit armés et des sécheresses graves. Depuis des décennies, la population souffre de l’une des pires crises humanitaires au monde. Suite à trois mauvaises saisons des pluies consécutives, le pays fait face à une famine. Lisez l’article ci-dessous pour apprendre plus sur la situation en Somalie et la mission du HCR.
Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Boris Cheshirkov – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 11 mars 2022 au Palais des Nations à Genève.
Le HCR, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, intensifie son assistance à des milliers de personnes déplacées par la sécheresse en Somalie, suite à trois mauvaises saisons des pluies consécutives qui ont décimé les cultures et le bétail.
Les mécanismes de survie des populations ont été érodés, obligeant des milliers de personnes à fuir leur foyer à la recherche d’une aide humanitaire, notamment de nourriture, d’abris et d’eau potable.
Rien qu’au cours de la première semaine du mois de mars, plus de 17 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays en raison de la sécheresse dans la région de Southern Bay, s’ajoutant ainsi à des dizaines de milliers de personnes déplacées de la même manière dans tout le pays entre janvier et février de cette année.
Si la tendance actuelle se maintient, le HCR estime à un demi-million le nombre de Somaliens qui seront probablement déplacés dans les trois premiers mois de l’année 2022.
La majorité d’entre eux seraient des enfants, des personnes âgées et des femmes enceintes ou qui allaitent. Les familles arrivent dans les centres urbains ou dans les installations pour personnes déplacées existantes à l’intérieur du pays, où les conditions de vie sont souvent difficiles et où il y a peu de ressources pour couvrir les besoins supplémentaires des nouveaux arrivants.
De nombreux enfants ont abandonné l’école pour aider leur famille à se procurer des revenus et à chercher de l’eau et des pâturages. Cela les rend particulièrement vulnérables à des risques tels que le mariage forcé, la séparation familiale, la violence et les abus sexuels. Les femmes et les jeunes filles, qui représentent la moitié de la population déplacée, courent un risque accru.
Jusqu’à présent, des abris, des articles d’hygiène et d’autres produits de première nécessité ont été livrés à 36 000 personnes affectées par la sécheresse dans le pays, dont 24 000 personnes dans les régions de Galmudug et du Puntland qui sont les plus touchées. Les enfants séparés et non accompagnés bénéficient d’une assistance médicale, d’un soutien psychosocial et de conseils, ainsi que d’espaces sûrs pour les protéger contre le recrutement forcé.
Les familles qui risquent d’être expulsées de leurs logements suite à une perte de revenus reçoivent également une assistance juridique. Dans les semaines à venir, au moins 200 entrepreneurs recevront des subventions pour les aider à relancer leurs activités.
À l’échelle mondiale, la crise climatique s’accélère et les conséquences de l’inaction s’accumulent. De nombreux écosystèmes sont au bord du gouffre, et nous constatons déjà des effets dévastateurs sur les vies humaines, notamment sur la santé. Les communautés vulnérables sont les plus durement touchées, notamment les réfugiés, les personnes déplacées et les apatrides. Plus de 80% des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays proviennent des pays les plus vulnérables au changement climatique.
La semaine dernière, un rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a mis en évidence les effets variables de la crise climatique sur les communautés qui ont moins de capacités d’adaptation. Les vulnérabilités sont amplifiées là où les gens sont déjà confrontés à la pauvreté, à un accès limité aux services et ressources de base, à des conflits et à des moyens de subsistance dépendants du climat.
Des investissements urgents sont nécessaires pour renforcer les capacités d’adaptation là où le besoin se fait le plus sentir. Sans eux, nous assisterons à de plus grandes souffrances, à des pertes de vies humaines et à une augmentation des déplacements.
En 2022, le HCR a besoin de 157,5 millions de dollars pour fournir une aide et une protection vitales à environ 2,9 millions de personnes déplacées à l’intérieur de la Somalie, 40 000 réfugiés rentrant chez eux, quelque 31 000 réfugiés et demandeurs d’asile, et jusqu’à 15 000 nouveaux arrivants en provenance d’Éthiopie et d’autres pays. À la date du 1er mars 2022, seulement 5% de ce montant avait été réuni.
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