Selon un rapport récent, la réponse du HCR à la pandémie n’a reçu qu’un tiers des fonds nécessaires pour cette année, mettant en péril la santé et le bien-être des personnes déracinées dans le monde.
Les efforts déployés à l’échelle mondiale pour protéger les personnes déracinées des conséquences sanitaires et économiques du Covid-19 sont menacés par une grave pénurie de fonds, selon un nouveau rapport qui indique que la réponse du HCR à la pandémie arrive en tête de liste des urgences les plus sous-financées en 2021.
Parmi les autres situations d’urgence où le HCR, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, est confronté à un manque de ressources potentiellement désastreux, il y a notamment l’Irak et la Syrie, où la sécurité et le bien-être de millions de personnes sont menacés alors qu’elles se préparent à l’arrivée de l’hiver.
Le rapport révèle qu’au 31 août, les besoins liés au Covid-19, estimés à 924 millions de dollars, n’avaient obtenu que 307,3 millions de financement, soit à peine un tiers du total requis. Ce déficit laisse les réfugiés, les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays et les apatrides exposés au virus et à ses conséquences économiques, notamment la perte de revenus et les menaces d’expulsions.
« La pandémie a affecté les personnes déracinées et les apatrides bien au-delà du risque posé par le virus lui-même. Et l’absence de ressources financières suffisantes ne fait qu’aggraver leur situation », a souligné Ann Burton, cheffe de la section du HCR pour la santé publique, lors d’une conférence de presse à Genève. Les réfugiés ont subi de plein fouet les répercussions économiques de la pandémie, a-t-elle ajouté.
Ann Burton a également pointé le fait que lorsque les entreprises et les lieux de travail ont été fermés, les moyens de subsistance précaires des personnes déracinées et des apatrides ont souvent été les premiers à disparaître. Le manque d’argent signifie un plus grand risque d’expulsion et plus de difficultés à se procurer de la nourriture et d’autres produits de base. Cela augmente le risque d’exploitation et de violences sexistes pour les enfants comme pour les adultes.
Les mesures de confinement et les restrictions aux frontières pour faire face à la pandémie ont également exclu et mis en danger les personnes qui tentaient de traverser les frontières pour se mettre en sécurité. En outre, l’accès inéquitable aux vaccins dans de nombreux pays accueillant des réfugiés menace de laisser de côté les personnes déracinées et les apatrides.
« Le HCR réitère son appel aux États afin qu’ils partagent les doses excédentaires avec le dispositif COVAX en temps utile, afin de remédier aux inégalités en matière d’accès aux vaccins et d’éviter de prolonger la pandémie », a souligné Ann Burton.
En Iraq, les opérations du HCR pour cette année n’ont reçu jusqu’à présent que 34% du financement total requis, suivi de près par la situation en Syrie avec 39%.
Dans les pays affectés par les crises irakienne et syrienne, le Covid-19 a aggravé les énormes défis auxquels sont confrontés 3,3 millions de réfugiés, de personnes déplacées internes et de rapatriés, qui ont un besoin urgent d’aide pour se préparer à l’hiver qui approche à grands pas.
Parmi les autres actions, l’aide en espèces est essentielle pour répondre à leurs besoins fondamentaux. L’absence de fonds suffisants pour répondre à leurs besoins compromettrait considérablement les moyens de subsistance et le bien-être des plus vulnérables d’entre eux.
Les crises au Venezuela, au Soudan du Sud et en République démocratique du Congo, qui ont reçu moins de la moitié du financement requis pour 2021, figurent également parmi les opérations qui peinent à obtenir un soutien financier suffisant de la part des donateurs.
Le rapport souligne qu’aucune situation n’est irrémédiable. Cela a été clairement démontré par l’afflux de fonds récemment promis en réponse à l’appel du HCR pour l’Afghanistan, qui a permis de faire sortir le pays de la liste des 10 urgences les plus sous-financées.
Cependant, l’Afghanistan reste l’exception qui confirme la règle : de nombreuses situations de déplacement restent gravement négligées, avec des niveaux de financement dangereusement bas qui ne sont abordés qu’une fois qu’elles ont conduit à des urgences bien plus graves qui les placent en tête de l’agenda international.
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