Pour Nida, la possibilité de suivre une formation d’esthéticienne fait toute la différence. Grâce à cette formation, elle peut prendre soin d’elle-même et de sa famille.
Elle est une des femmes pakistanaises qui ont participé au programme de formation technique et professionnelle. Ce programme, soutenu par le HCR, se déroule au Centre de Formation technique pour les Femmes (WTTC) à Quetta, au Pakistan. Les cours sont organisés conjointement pour les réfugiés et les membres de la communauté locale.
Nida a suivi une formation d’esthéticienne au centre de formation en raison de circonstances familiales. Elle a récemment dû faire face à un changement soudain dans son quotidien lorsque son mari est décédé des suites d’une maladie. Elle s’est alors retrouvée seule à assumer la charge de ses deux enfants. « Ça a été très difficile pour moi. J’ai dû retourner chez mon père à Quetta avec mes deux filles », se souvient-elle.
Alors qu’elle tentait de s’adapter à cette nouvelle situation, Nida s’est mise à réfléchir à la manière dont elle pourrait acquérir une indépendance financière afin d’assurer un avenir meilleur pour elle et ses enfants. Elle a alors conclu que la meilleure chose à faire était de développer de nouvelles compétences et s’est mise à la recherche de possibilités de formation à Quetta.
C’est ainsi qu’elle a découvert qu’une liste de formations était disponible grâce à un projet soutenu par le HCR et l’un de ses partenaires, la Fondation The Big Heart. Lorsqu’elle a appris que parmi les formations disponibles se trouvait une formation d’esthéticienne, Nida savait que c’était exactement ce qu’il lui fallait. « J’ai choisi cette formation-là parce que je sentais que c’était un domaine dans lequel je serais douée. »
« Je sais à quel point il est important pour la confiance en soi des femmes de se sentir bien dans sa peau. Et les salons de beauté, ce sont aussi des lieux où les femmes peuvent se rencontrer et discuter. »
« J’ai pensé que c’était un endroit où je pourrais travailler confortablement », explique Nida. Le mois dernier, elle a terminé la formation de six mois et obtenu son certificat.
L’offre de formations comme celle de Nida et bien d’autres a démarré dans le cadre d’une initiative relative aux moyens de subsistance. Cette dernière fut lancée en 2017 par le HCR et la Commission nationale de formation professionnelle et technique (NAVTTC) du Pakistan, un établissement de formation gouvernemental.
Cette initiative est soutenue par le HCR et la communauté internationale en reconnaissance de l’accueil généreux des réfugiés, et comme moyen de promouvoir la coexistence pacifique. Le Pakistan accueille aujourd’hui 1,4 million de réfugiés afghans et en soutient des millions d’autres depuis plus de 40 ans.
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L’année dernière, lorsque Nida a été admise au programme de formation d’esthéticienne, elle faisait partie d’un groupe de 7100 stagiaires qui ont participé à des formations soutenues par le HCR en 2020 dans tout le Pakistan. Parmi ces stagiaires, plus de la moitié étaient issus des communautés d’accueil pakistanaises.
Comme l’a expliqué Noriko Yoshida, la représentante du HCR au Pakistan, le HCR offre des possibilités de formation et de développement de compétences afin d’aider les réfugiés et les communautés d’accueil à devenir plus autonomes. « Nous faisons cet investissement afin de donner quelque chose en retour aux communautés qui partagent leurs services essentiels avec les réfugiés. C’est lorsque les gens sont en capacité de subvenir à leurs propres besoins, qu’ils peuvent réaliser leur potentiel », a-t-elle fait remarquer.
« En solidarité avec la stratégie de solutions pour les réfugiés afghans, créée sous la direction des Républiques islamiques d’Afghanistan, d’Iran et du Pakistan, le HCR et la communauté internationale se sont réunis au sein d’une plateforme de soutien. C’est ainsi que nous mobilisons le soutien aux pays qui accueillent des réfugiés, et dans les zones clés de retour en Afghanistan », a expliqué Noriko Yoshida.
Selon la Représentante du HCR, il est crucial de permettre aux réfugiés d’être autosuffisants pendant leur séjour au Pakistan. Cela permet également de mieux préparer les réfugiés à contribuer à la reconstruction de leur pays, s’ils décident de retourner en Afghanistan ultérieurement, lorsque les conditions seront sûres. « Investir dans les moyens de subsistance, c’est essentiellement investir dans l’avenir de l’Afghanistan », a souligné Noriko Yoshida.
Depuis qu’elle a terminé sa formation, Nida a créé son propre salon de beauté à domicile. Ses clients lui donnent souvent des notes élevées pour ses nouvelles techniques de salon de beauté, et nombre d’entre eux sont maintenant des clients réguliers.
« J’ai fait beaucoup de chemin, et je continuerai à avancer. J’ai plus d’espoir à présent. »
Le fait de gagner sa propre vie a donné à Nida une nouvelle confiance dans la vie. « Depuis que j’ai perdu mon mari, je vis des moments très difficiles. Je n’aurais jamais cru que je devrais un jour assumer l’entière responsabilité financière de ma famille », déclare Nida. « Mais j’ai fait beaucoup de chemin et je continuerai à avancer. J’ai plus d’espoir à présent. »
Nida a des amis dans la communauté des réfugiés et apprécie le soutien que le HCR et ses partenaires apportent à la communauté locale. « Je suis convaincue que c’est un projet qui aide réellement les réfugiés et la population locale. Les réfugiés afghans et la population locale sont souvent confrontés à des défis similaires », ajoute-t-elle.
Suite à sa formation, Nida a reçu une boîte à outils pour la soutenir dans la création de sa propre entreprise. « Ça m’a beaucoup aidé. Je savais comment je devais m’y prendre, mais le coût du lancement d’une entreprise aurait été difficile à supporter. Grâce au kit, j’ai pu commencer à gagner de l’argent pour ma famille immédiatement », explique-t-elle.
Aujourd’hui, Nida est en mesure de subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants, ce qui fait une grande différence, mais son rêve est plus fort que ça. « L’indépendance financière est essentielle pour élever mes filles et pour leur donner un sentiment d’estime de soi et de dignité », dit-elle.
« Si je peux leur montrer que je suis capable de me débrouiller seule, je pense qu’elles pourront toutes deux mener une vie indépendante et prospère lorsqu’elles seront plus grandes. »
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