La crise des Rohingyas en 4 questions
En quatre ans, environ un million de Rohingyas ont fui le Myanmar. Nous avons répondu à quatre des questions les plus fréquemment posées sur cette crise.
Des réfugiés rohingyas du Myanmar traversent la frontière du Bangladesh. © UNHCR/Roger Arnold
1. Qui sont les Rohingyas et pourquoi fuient-ils ?
Les Rohingyas sont une minorité apatride au Myanmar, principalement musulmane. La majorité d’entre eux vivent dans l’État de Rakhine. S’ils sont confrontés aux discriminations et aux violences depuis des décennies, leur situation s’est aggravée en 2017. De graves exactions ont alors été perpétrées contre la communauté, notamment des meurtres, des incarcérations et des viols. Plus d’un million de Rohingyas sont aujourd’hui déracinés. Le HCR, l’agence des Nations unies pour les réfugiés, travaille jour et nuit pour protéger ces personnes.
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2. Où résident la majorité des réfugiés rohingyas ?
La plupart des Rohingyas ont trouvé refuge au Bangladesh voisin. Plus de 880 000 réfugiés rohingyas vivent aujourd’hui dans les 34 camps de Cox’s Bazar, souvent dans des conditions misérables. Par ailleurs, 80 % des résidents de Cox’s Bazar sont des femmes et des enfants. Les enfants représentent plus de la moitié des réfugiés et environ 40 % ont moins de 12 ans.
L’installation de Kutupalong-Balukhali est le plus vaste camp de réfugiés du Bangladesh et du monde entier. Pas moins de 600 000 personnes y cohabitent sur une zone de seulement 13 km². En mars 2021, au moins 11 personnes ont perdu la vie et 45 000 autres se sont retrouvés sans toit après qu’un violent incendie se soit déclaré dans le camp. Des centaines de réfugiés ont été blessés dans l’incident.
En outre, quelque 144 000 Rohingyas ont fui à l’intérieur du Myanmar. Ces personnes déplacées internes sont menacées par de nouvelles vagues de violence.
3. À quels autres défis sommes-nous confrontés à Cox’s Bazar ?
Le COVID-19
Cox’s Bazar n’a pas été épargné par la pandémie de coronavirus. Fin mars, le nombre d’infections a fortement augmenté, atteignant parfois plus de 7000 nouveaux cas par jour. Cox’s Bazar est entré en confinement, limitant grandement l’accès humanitaire aux camps. Il est également très difficile de faire respecter des mesures telles que la distanciation sociale et le lavage des mains dans des camps de réfugiés surpeuplés et sous-financés. Le HCR a déjà fourni l’équivalent d’un million de dollars en matériel médical et équipement de protection individuelle (tels que des masques, des gants et des tabliers). En attendant les livraisons de COVAX, le personnel soignant sur place se prépare à lancer la campagne de vaccination.
Comment le HCR aide-t-il les personnes déplacées en temps de pandémie ?
La saison des moussons
Le Bangladesh va bientôt entrer dans sa saison de mousson, une période de danger pour les réfugiés rohingyas. Bon nombre d’habitations précaires ne peuvent résister aux fortes pluies, aux inondations et aux glissements de terrain. Le HCR a déjà distribué des kits d’urgence à quelque 40 000 familles pour renforcer leurs abris. Des travaux de réparation supplémentaires ont également été effectués dans des camps et les personnes se trouvant dans les zones les plus dangereuses ont été réinstallées dans des endroits plus sûrs.
4. Que fait le HCR et comment pouvez-vous aider ?
Le HCR fournit aux réfugiés rohingyas une aide d’urgence sous forme de couvertures, de bâches en plastique, de nattes de couchage, de tentes familiales, de sets de cuisine, de bidons, de seaux. Nous nous efforçons de venir en aide aux réfugiés les plus vulnérables, tels que les jeunes enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées ou à mobilité réduite le plus rapidement possible.
En collaboration avec nos partenaires, nous offrons des soins médicaux aux personnes dans le besoin. Nous construisons des latrines et installons des puits afin de fournir de l’eau potable et de prévenir la propagation de maladies comme le COVID-19.
L’éducation est également une de nos priorités. Le HCR s’est engagé à améliorer les possibilités d’apprentissage des enfants rohingyas en construisant des centres d’apprentissage et en formant des enseignants. La possibilité d’aller à l’école donne aux enfants les compétences et les connaissances dont ils ont besoin pour devenir autonomes et constitue la base de la construction d’un avenir.
À ce jour, l’aide du HCR aux Rohingyas n’est financée qu’à hauteur de 16 %. Outre le récent incendie dévastateur, la pandémie et la saison des moussons ne feront qu’accroître les besoins d’aide et exercer une pression supplémentaire sur des ressources déjà trop sollicitées. Avec la double menace des moussons et du COVID-19, les besoins des réfugiés rohingyas sont plus élevés que jamais. Grâce à votre soutien, nous pouvons offrir un endroit sûr et un avenir meilleur aux réfugiés rohingyas.
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