Avec une probable dégradation de la situation en Syrie et un nombre croissant de réfugiés en 2014, les agences des Nations Unies ont lancé lundi auprès des donateurs un appel de fonds d’un montant de 6,5 milliards de dollars, le montant le plus important jamais recherché à ce jour pour une situation unique d’urgence humanitaire.
Le plan 2014 d’aide humanitaire aux Syriens déracinés a été présenté aux donateurs aujourd’hui à Genève par les agences des Nations Unies, y compris le HCR et les organisations non gouvernementales, par Valérie Amos, la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires et la Coordinatrice des secours d’urgence, ainsi que le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres. Les deux organisations qu’ils représentent dirigent l’aide humanitaire internationale assurée par plusieurs agences qui est actuellement assurée en Syrie et dans les pays voisins.
« Alors que nous nous approchons de la quatrième année dans cette crise effroyable, nous prévoyons que près des trois quarts des Syriens auront besoin d’une aide humanitaire en 2014. Avec l’aide de la communauté internationale, les Nations Unies, le Croissant-Rouge et les ONG partenaires, nous continuerons à fournir une aide vitale et à protéger des gens ordinaires – des hommes, des femmes et des enfants – qui sont affectés par le conflit », a indiqué Valérie Amos.
L’appel de fonds de lundi est basé sur des projections concernant la persistance des besoins humanitaires et un déplacement de grande ampleur à la fois en Syrie et dans les pays voisins durant l’année à venir. OCHA dirige le Plan d’action humanitaire au bénéfice des populations à l’intérieur de la Syrie et recherche la somme d’environ 2,3 milliards de dollars sur le total des 6,5 milliards de dollars.
L’autre partie de l’appel de fonds totalisant la somme de 4,2 milliards de dollars est recherchée par le HCR qui dirige le Plan régional N°6 pour l’aide humanitaire aux réfugiés et aux communautés hôtes dans les pays voisins de la Syrie. Les appels pour 2014 présentent les plans d’appui de plus de 100 organisations partenaires – des agences des Nations Unies, des ONG nationales et internationales – qui travaillent conjointement pour répondre aux besoins des Syriens.
« Nous sommes confrontés à une situation terrifiante sur place où, à la fin 2014, il pourrait y avoir bien plus de Syriens déracinés ou de civils syriens nécessitant une aide humanitaire », a indiqué le Haut Commissaire António Guterres. « Cette crise est bien plus importante que tout ce que nous avons vu depuis des années et cela rend une solution politique encore plus nécessaire. »
Il a ajouté, « maintenant il est essentiel, pour sauver des vies humaines, que les plans d’aide humanitaire soient financés. Il est crucial de voir une solidarité internationale massive, non seulement pour fournir une aide aux Syriens qui souffrent, mais aussi pour les pays qui accueillent si généreusement des réfugiés. La crise syrienne a un impact considérable sur leur situation économique, l’organisation de leur société et même sur la propre sécurité de leur Etat. »
Plus de 2,3 millions de personnes ont fui la Syrie depuis le début du conflit en mars 2011. C’est l’un des exodes de réfugiés les plus importants de l’histoire récente. Le soutien pour les pays voisins comprend l’aide aux communautés accueillant des réfugiés en Egypte, en Irak, en Jordanie, au Liban et en Turquie, qui fournissent aux Syriens un abri de base, la protection et d’autres types d’assistance essentielle. Les prévisions de planification énoncées dans la mise à jour du plan régional d’aide humanitaire concernent jusqu’à 4,1 millions de réfugiés à la fin 2014.
Valérie Amos a souligné que mettre fin aux souffrances des Syriens nécessite une solution politique. « En tant que personnel humanitaire, notre objectif demeure de faire notre possible pour accéder aux personnes pour leur livrer une aide essentielle et pour protéger leur vie ou aider à leur survie, y compris en mobilisant des fonds et en exhortant tous ceux qui ont une influence sur les parties qui perpétuent ce conflit, à assurer que l’aide soit bien acheminée et à protéger les civils », a-t-elle déclaré.
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