Avec un faible nombre – mais toutefois croissant – de demandeurs d’asile syriens arrivant dans les pays de l’UE, le HCR a rappelé l’importance de respecter les principes du Système européen commun d’asile.
« Il s’agit notamment d’assurer l’accès au territoire et aux procédures de demande d’asile, de mettre en œuvre des approches harmonisées en termes de décision pour les demandes d’asile et d’offrir un soutien mutuel entre les Etats membres », a indiqué le porte-parole Adrian Edwards. « C’est l’occasion pour l’UE de mettre en pratique son engagement de solidarité », a-t-il ajouté.
L’Union européenne ainsi que la Norvège et la Suisse ont reçu 16 474 demandes d’asile de la part de Syriens, selon Eurostat, entre janvier 2011 et août 2012. Les chiffres varient selon les pays européens : l’Allemagne a reçu 5 515 Syriens, la Suède 2 506, suivie de la Suisse (1 405), l’Autriche (972), le Royaume-Uni (912), le Danemark (908) et la Belgique (796). Les statistiques d’arrivée dans les autres Etats membres sont plus faibles.
Alors que la plupart des États membres procèdent au traitement des demandes d’asile et accordent une protection aux Syriens, les approches observées actuellement sur l’interprétation des critères de protection ainsi que le type de statut et des droits accordés varient considérablement. « En Grèce par exemple, le système d’asile ne répond pas aux besoins de nombreux réfugiés en termes de protection », a ajouté Adrian Edwards.
Dans certains pays localisés à la frontière orientale de l’UE, les taux de rejet s’élèvent à plus de 50%. Par ailleurs, certains pays sont davantage susceptibles de tolérer le séjour de Syriens plutôt que de leur accorder une réelle protection. « Il y a donc un risque réel que les personnes ayant besoin de protection se verront refuser les droits auxquels ils ont droit en vertu du droit européen ou international et qu’ils seront obligés de se déplacer à nouveau (le plus souvent vers d’autres Etats de l’UE) », a indiqué le porte-parole du HCR.
L’Irak, la Jordanie, le Liban et la Turquie continuent d’accueillir la grande majorité des réfugiés syriens. Aujourd’hui, on compte 343 871 Syriens qui sont officiellement enregistrés en tant que réfugiés ou qui reçoivent une aide. Les arrivées de demandeurs d’asile en provenance de Syrie dans les pays de l’UE sont relativement peu nombreuses, avec moins de 20 000 demandes d’asile déposées par des Syriens ces 18 derniers mois.
« Avec la crise qui se poursuit en Syrie, une planification d’urgence au niveau national pour les nouveaux arrivants doit avoir lieu. Au niveau européen, l’application de la directive sur la protection temporaire et d’autres mesures appropriées doivent être également envisagées, selon l’évolution de la situation. Comme toujours, il est important que le droit de déposer une demande d’asile soit maintenu à tout moment », a-t-il ajouté.
L’Union européenne et les États membres sont parmi les plus grands contributeurs au Plan d’action régional pour l’aide aux réfugiés syriens, représentant la planification combinée de 52 agences des Nations Unies et d’ONG qui viennent en aide aux réfugiés syriens en Jordanie, au Liban, en Irak et en Turquie. Ce plan a été récemment révisé et les fonds recherchés s’élèvent désormais à 487,9 millions de dollars. Il est actuellement financé à hauteur de 29%.
L’UE a déjà financé ce Plan d’action régional pour l’aide aux réfugiés syriens à hauteur de plus de huit millions d’euros, et envisage de nouvelles contributions. Les différents États membres de l’UE ont également offert un soutien financier bienvenu. « Toutefois, des financements supplémentaires sont et seront nécessaires afin de répondre aux besoins humanitaires urgents des personnes déracinées », a souligné Adrian Edwards.
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