Une meilleure coopération est cruciale pour trouver des solutions structurelles au problème des réfugiés en Grèce
Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a déclaré aujourd’hui que des efforts conjoints et une coopération renforcée sont essentiels pour améliorer la situation des demandeurs d’asile et des réfugiés en Grèce et a émis huit recommandations pour aider à assurer une réponse durable aux réfugiés dans ce pays.
« Le HCR fait son possible pour trouver des solutions durables en Grèce, en collaboration avec les autorités responsables et l’Union européenne. J’espère sincèrement que les prochains mois ouvriront la voie à d’autres améliorations », a déclaré Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.
« La situation en Grèce est gérable. Il faut désormais passer du stade actuel de l’intervention d’urgence à celui d’un système durable où les demandeurs d’asile et les réfugiés accèdent à une aide appropriée et à la solution durable dont ils ont besoin », a-t-il déclaré. « Toutefois pour y parvenir, un engagement ferme est nécessaire de la part de chacune des parties prenantes », a-t-il ajouté.
L’amélioration des conditions d’accueil est une priorité. Cela nécessiterait, comme convenu avec le Gouvernement grec, d’offrir davantage de places d’hébergement en milieu urbain, comme des appartements supplémentaires, l’amélioration de certains sites de réfugiés gérés par les autorités et d’assurer que tous les sites inadaptés soient fermés rapidement.
De meilleures conditions d’accueil contribueront également à prévenir et à lutter contre la violence sexuelle et sexiste, à laquelle de nombreux demandeurs d’asile vulnérables, y compris les femmes et les enfants, sont exposés sur les sites. Le HCR continue à soutenir la mise en place de systèmes appropriés d’identification, d’orientation et de soutien pour les victimes, y compris les soins médicaux, le soutien psychosocial, l’aide juridique et des lieux d’hébergement sûrs.
Ces derniers mois, le HCR a apporté son appui au Gouvernement grec pour trouver des alternatives à un certain nombre de sites qui n’étaient pas adaptés. Le HCR se tient prêt à renforcer son système d’hébergement, en particulier avec les municipalités. Ce système a déjà bénéficié à plus de 27 000 demandeurs d’asile, contribuant à les aider à retrouver une vie normale et ouvrant la voie à l’intégration sociale des réfugiés qui resteront en Grèce.
Le HCR appelle également à mieux répondre aux besoins spécifiques des enfants non accompagnés et séparés. Des capacités supplémentaires sont nécessaires pour assurer qu’ils reçoivent un soutien et une assistance spécialisés. Le meilleur intérêt de l’enfant doit dans tous les cas demeurer au cœur de n’importe quelle décision. Seuls deux tiers des 2100 enfants non accompagnés et séparés enregistrés officiellement en Grèce sont hébergés dans des abris ou des lieux d’hébergement adaptés à leurs besoins, le HCR fournissant plus de la moitié des places existantes. Le HCR espère également que le projet de loi sur la tutelle pourra être adopté et mis en œuvre dès que possible.
L’enregistrement et le traitement des demandes d’asile sont cruciaux à la fois sur les îles et sur le continent. Le HCR recommande en particulier au Service d’asile grec en coopération avec le Bureau européen d’appui en matière d’asile (EASO), d’élaborer un projet sur les capacités nécessaires pour l’enregistrement et le traitement des demandes d’asile tant sur les îles que sur le continent et ce, dans un délai raisonnable.
Il faut réduire la durée mais également améliorer la qualité des procédures d’asile et des conditions d’accueil dans les îles, a déclaré le Haut-Commissaire. « Ceci permettra des transferts plus importants et plus rapides vers le continent et empêchera les sites localisés dans les îles de renouveler les conditions désastreuses et le surpeuplement dont nous avons été témoins ces derniers mois », a-t-il ajouté, notant que le HCR a apporté son appui pour quelque 7000 sur un total de plus de 10 000 transferts organisés depuis juin 2016.
« Soyons clairs : la Grèce ne peut pas résoudre seule la situation sur les îles. Le HCR continuera d’apporter son aide, mais un soutien ferme de la part des États membres de l’UE est également essentiel », a déclaré Filippo Grandi, qui a également renouvelé son appel au Gouvernement grec pour une coordination structurée et claire, assortie de rôles et de responsabilités bien définis pour chacun des acteurs.
Le HCR a également insisté sur la nécessité de renvoyer dans la dignité vers leurs pays d’origine les personnes ayant été jugées comme n’ayant pas besoin d’une protection internationale. C’est un élément essentiel de tout système d’asile efficace et crucial pour sa crédibilité.
« L’accélération du rythme et du nombre de personnes relocalisées depuis la Grèce vers d’autres pays européens ou réunies avec leurs familles est également essentielle pour améliorer la situation. Un meilleur partage de la solidarité et de la responsabilité dans toute l’Europe est nécessaire », a déclaré le Haut-Commissaire. En date du 20 mars, seuls 10 000 demandeurs d’asile avaient quitté la Grèce pour d’autres pays européens.
Le HCR a également appelé à davantage d’opportunités pour faciliter l’intégration des réfugiés. « Le moment est venu d’investir dans l’autosuffisance des demandeurs d’asile et l’intégration locale des réfugiés en Grèce, afin qu’ils puissent contribuer au mieux à leur société d’accueil », a déclaré Filippo Grandi.
Le recours accru aux allocations d’aide en espèces – avec lesquelles les familles éligibles recevront une carte bancaire de débit chargée d’un montant fixe chaque mois pour couvrir leurs besoins essentiels, par exemple davantage de nourriture ou de vêtements – sera utile dans cet objectif, a-t-il ajouté. Davantage d’enfants réfugiés devraient pouvoir fréquenter l’école et l’ensemble des réfugiés devraient mieux accéder aux services sociaux, aux cours de langue et d’orientation, à la formation professionnelle et aux services de placement.
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