BRUXELLES – Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, appelle la Belgique et la Hongrie à profiter de leur présidence de l’Union européenne (UE) en 2024 pour finaliser le pacte de l’UE sur la migration et l’asile et pour assurer une mise en œuvre adéquate des réformes axées sur la protection qui respectent et protègent le droit de demander l’asile dans l’UE.
Dans un document publié aujourd’hui, le HCR formule sept recommandations clés pour les présidences du Conseil, à la suite d’un accord provisoire sur cinq textes législatifs du pacte à l’approche des élections européennes de juin.
Les recommandations du HCR pour les présidences belge et hongroise du Conseil de l’UE proposent une feuille de route concrète, inspirée des meilleures pratiques de 2023, qui bénéficieraient à la fois aux États et aux personnes qui fuient la guerre et les persécutions.
« Notre Ambassadrice de bonne volonté, Cate Blanchett, l’a très bien exprimé dans son discours au Parlement européen il y a quelques mois, lorsqu’elle a appelé l’UE à s’unir pour remettre les personnes, l’humanité, au centre et au cœur de l’asile », a déclaré Gonzalo Vargas Llosa, le Représentant du HCR pour les affaires européennes.
« Le HCR espère que ce pacte constitue un pas dans la bonne direction pour y parvenir. Nous exhortons donc les présidences de l’UE à mobiliser la volonté politique nécessaire alors que le pacte entre dans sa dernière phase cruciale et tous les États membres à agir de manière décisive dans le meilleur intérêt des réfugiés », a ajouté M. Vargas Llosa.
Le HCR rappelle le besoin de réformes durables et axées sur la protection dans l’ensemble de l’UE et se tient prêt à conseiller et à soutenir les présidences de l’UE, les institutions de l’UE et les États membres dans l’élaboration d’un plan de mise en œuvre commun et axé sur la protection.
Le pacte, mis en œuvre avec des garanties suffisantes, offre la possibilité d’une politique d’asile et de migration globale, bien organisée et prévisible dans l’UE. Les pratiques dangereuses, telles que le refus d’accès au territoire et les renvois aux frontières, doivent cesser.
Les pertes tragiques de vies humaines qui se poursuivent en Méditerranée mettent une fois de plus en évidence la nécessité de placer les notions de solidarité et de sécurité au cœur de l’action de l’UE le long des routes migratoires. Rien qu’en 2023, plus de 2 700 personnes ont perdu la vie au cours de voyages dangereux, en tentant de traverser la Méditerranée. Le HCR appelle depuis longtemps à un meilleur partage des responsabilités avec les États membres de l’UE où arrivent le plus grand nombre de demandeurs d’asile, ainsi qu’à des mesures pour améliorer la recherche et le sauvetage en mer et assurer un débarquement prévisible des personnes secourues, afin d’éviter les pertes inutiles de vies humaines en mer.
Le HCR exhorte les présidences à donner la priorité à un accès effectif au territoire, à garantir des procédures d’asile efficaces et équitables, et des conditions d’accueil adéquates. Les vulnérabilités propres aux personnes ayant des besoins spécifiques doivent être prises en compte. En outre, la détention doit rester l’exception, tandis que l’investissement dans des dispositifs d’accueil adéquats et dignes ou dans des alternatives à la détention doit être prioritaire. Des retours dignes dans leur pays d’origine pour les personnes qui n’ont pas besoin de protection internationale sont également cruciaux pour un système de protection crédible et efficace.
Près des trois quarts des réfugiés et autres personnes ayant besoin d’une protection internationale à travers le monde vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, en dehors de l’UE. Le HCR encourage les présidences belge et hongroise à renforcer la solidarité internationale et le partage des responsabilités, conformément au Pacte mondial sur les réfugiés, en collaborant avec les pays et les régions qui accueillent la plupart des personnes déracinées et en leur apportant un soutien accru, notamment en proposant des voies d’accès complémentaires et en renforçant les programmes de réinstallation. Ce soutien doit s’ajouter à la possibilité de demander l’asile en Europe, sans toutefois s’y substituer.
« Au-delà des frontières de l’Europe, davantage d’assistance doit être fournie à des personnes déplacées de force le plus tôt possible afin de réduire les souffrances humaines lors de voyages dangereux – notamment en augmentant le soutien aux pays d’accueil et de transit pour la protection et l’inclusion des personnes ayant besoin d’une protection internationale », a déclaré Vargas Llosa.
En outre, le HCR appelle les présidences de l’UE à élaborer une stratégie globale et un plan d’action pour lutter contre l’apatridie dans l’UE. Le HCR demande également à l’UE de veiller à ce que les engagements en faveur d’un financement supplémentaire, flexible et prévisible soient respectés.
Le HCR demeure prêt à apporter son soutien aux présidences successives de l’UE, à ses institutions et à ses États membres pour mieux protéger les réfugiés, les demandeurs d’asile et les apatrides dans l’UE et dans le monde.
Pour accéder à la version complète (en anglais): ici
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