Le HCR s’efforce de réduire l’impact environnemental de ses activités d’aide humanitaire, qu’il s’agisse de revoir la conception des articles de secours qu’il distribue ou de réduire au minimum les déchets qu’ils génèrent.
Lorsqu’ils fuient leur foyer, les réfugiés dépendent parfois du HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, pour obtenir une aide vitale telle que des couvertures, des tentes et des ustensiles de cuisine. Mais la fabrication, l’emballage, le transport et la distribution de ces articles ont un impact en termes d’émissions de gaz à effet de serre. On estime qu’ils représentent 60 % des émissions totales de carbone de l’Agence, avec 10 articles qui représentent une part importante du total.
Tandis que la crise climatique accentue la précarité des populations contraintes de fuir, nous devons modifier la manière dont nous mettons en œuvre nos activités de protection et d’assistance. C’est pourquoi nous nous engageons à réduire l’empreinte carbone liée à la fourniture de nos articles de secours de 20 % d’ici à 2025. Pour y parvenir, nous avons élaboré des solutions pour rendre l’ensemble de notre chaîne d’approvisionnement plus respectueuse de l’environnement, tout en soutenant les économies locales et en créant des opportunités pour les réfugiés et les membres des communautés qui les accueillent.
Voici comment :
Selon Ben Safari, chef du service de gestion des approvisionnements du HCR, cette démarche consiste à prendre en compte l’ensemble du cycle de vie d’un article, depuis les matières premières utilisées pour le fabriquer jusqu’à la manière dont il sera fabriqué, stocké, transporté et recyclé ou détruit. Jusqu’à présent, six articles – couvertures, tapis de couchage, jerrycans, seaux, lampes solaires et ustensiles de cuisine – ont été repensés. Le changement le plus important a consisté à remplacer les plastiques neufs par des matériaux recyclés. Nos nouvelles couvertures thermiques, par exemple, sont fabriquées à partir de 100 % de plastique recyclé. Elles sont également plus compactes que les anciennes couvertures, ce qui signifie que leur stockage, leur emballage et leur transport génèrent moins d’émissions de C02. D’autres articles, tels que les bâches et les tentes, font actuellement l’objet d’un processus de reconception similaire. Outre la réduction des émissions, ces changements ont également permis de baisser certains coûts, ce qui nous permet d’accroître l’aide que nous apportons aux personnes déracinées.
Nous réduisons la quantité d’emballages dans la mesure du possible et remplaçons les plastiques à usage unique par des matériaux biodégradables. Au lieu de mettre les ustensiles de cuisine dans des sacs en plastique, par exemple, nous les protégeons avec du papier recyclé. D’autres articles sont emballés dans des contenants qui peuvent être utilisés à d’autres fins. Le carton blanc utilisé pour la fabrication des boîtes a été remplacé par du carton de couleur naturelle. De même, l’encre bleue utilisée pour imprimer le logo du HCR sur les boîtes a été remplacée par de l’encre brune et noire, un petit changement qui a permis de réduire considérablement les émissions et les coûts, selon Ben Safari. Nous nous penchons également sur la manière dont nous transportons les articles. Nous recourons parfois à des ponts aériens lorsque nous répondons à une situation d’urgence, mais les avions sont très polluants et très coûteux. Nous essayons de limiter leur utilisation en créant davantage de centres de stockage régionaux et en améliorant les capacités de transport terrestre et maritime.
Le HCR achète déjà entre 50 et 60 % de son matériel auprès de fournisseurs locaux1 afin de limiter les émissions dues au transport international et de soutenir les économies locales. Le défi consiste aujourd’hui, selon Ben Safari, à travailler avec ces fournisseurs pour s’assurer que les produits que nous leur achetons sont fabriqués localement et de manière durable. Certains éléments, comme l’utilisation de matériaux recyclés et de sources d’énergie renouvelables, font désormais partie de nos critères globaux de sélection et d’évaluation des fournisseurs. « Nous sommes en train de changer notre façon de faire », déclare Ben Safari, ajoutant que des efforts sont également en cours pour calculer les émissions de CO2 de chaque article de secours que nous distribuons, afin que nous puissions mesurer avec précision les réductions que nous et nos fournisseurs réalisons et établir ainsi une base de référence pour le HCR et d’autres organisations humanitaires.
La gestion et la réduction des déchets générés par les articles de secours impliquent une collaboration avec les fournisseurs, le personnel de l’organisation, d’autres agences humanitaires et les réfugiés eux-mêmes. De nombreux réfugiés participent déjà aux efforts de recyclage, de réparation et de réutilisation de ces articles et une évaluation est en cours pour mieux comprendre ce que les réfugiés font d’objets tels que les lampes solaires et les tentes une fois qu’elles sont endommagées ou devenues inutilisables. Ben Safari estime qu’il existe de nombreuses possibilités pour les réfugiés et les membres des communautés d’accueil de créer de petites unités de recyclage et des ateliers de réparation dans les camps et les zones avoisinantes. Par ailleurs, une partie des efforts de reconception en cours consiste à rendre les articles plus durables ou plus facilement réparables afin qu’ils durent plus longtemps. Les articles seront également identifiés par un code QR qui fournira des informations sur leur composition et sur la manière dont ils peuvent être recyclés.
La chaîne d’approvisionnement du HCR fait partie d’un dispositif d’aide humanitaire beaucoup plus large. Cela signifie que les efforts visant à réduire notre impact sur l’environnement ne peuvent être menés de manière isolée. Nous collaborons avec d’autres agences des Nations Unies et des ONG afin de parvenir à un consensus sur les meilleures approches et d’établir des normes pour le secteur. Nous sommes en bonne voie pour atteindre l’objectif de réduction des émissions de CO2 liées à notre chaîne d’approvisionnement d’ici à 2025 et visons une réduction de 30 % d’ici à 2030.
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