Par Benjamin Mason et Frederik Bordon
Le 28 juin 2023, des réfugiés de toute l’Europe se réuniront sur la pelouse pour représenter leur pays d’accueil lors du tournoi de l’EURO UNITY CUP 2023 à Francfort, en Allemagne. Organisée conjointement par l’UEFA, l’Union des associations européennes de football, et le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, l’EURO UNITY CUP illustre la manière dont le football peut rapprocher les communautés d’accueil et les réfugiés et favoriser la santé mentale et le bien-être physique. Avant le tournoi, le HCR Bruxelles s’est entretenu avec deux membres de l’équipe de Belgique pour discuter de leurs espoirs concernant le tournoi et pour la suite.
À la limite entre la Flandre et la Wallonie, au sud de Bruxelles, le siège de Union Royale Belge des Sociétés de Football est animé par une activité sportive sous le soleil tapant du mois de juin. Des cris en espagnol, français, arabe et anglais se fondent en chœur dans l’esprit d’équipe et de camaraderie. À moins d’un mois du coup d’envoi, l’équipe de Belgique se prépare pour l’EURO UNITY CUP de cette année.
Composée d’un ensemble de réfugiés et de ressortissants belges, l’équipe s’entraîne rigoureusement semaine après semaine en vue du tournoi du 28 juin à Francfort, où elle se mesurera à des équipes de 14 autres pays.
Kamal, 42 ans, est arrivé de Syrie en Belgique en janvier 2022, apportant avec lui sa passion pour le beau jeu : Quand j’étais petit, j’ai commencé à jouer avec mes camarades de classe, dans le quartier… Nous formions des petites équipes et organisions même des tournois avec des équipes d’autres villages, se souvient Kamal.
Aujourd’hui, Kamal travaille comme cuisinier dans un restaurant libanais à Mons et suit des cours intensifs de français. Il trouve toujours le temps de jouer au football qui, outre les bienfaits pour sa santé, l’a aidé à se sentir chez lui en Belgique : «Le football m’a permis de sortir de chez moi et de faire connaissance avec beaucoup de monde, on joue chaque semaine…Il est évident que le foot m’a aidé à m’intégrer dans la société… Pendant la coupe du monde, j’ai bien sûr soutenu les Diables Rouges ! »
Pour Kamal, le football est bien plus qu’un simple divertissement. Jouer pour son pays d’adoption est une question de fierté et d’espoir : « Le football me donne toujours de l’espoir. Quand je dis à mes amis que je suis dans l’équipe de réfugiées qui représente la Belgique, je suis hyper heureux et fier. C’est très important pour moi… et j’aimeras bien que mes enfants à l’avenir puissent continuer à apprendre à jouer, pour réaliser ce que je n’ai pas pu réaliser quand nous étions en Syrie. L’espoir pour moi, ce sont mes enfants. »
Sophia, 20 ans, a fui le Venezuela pour s’installer en Belgique en 2019 avec sa mère et sa petite sœur et, bien qu’elle soit novice en matière de football, elle est plus que prête à relever le défi de l’EURO UNITY CUP.
Sophia est devenue accro au football après avoir rencontré son petit ami, et le couple ne manque jamais un match lorsque la Belgique ou leur club préféré jouent. « Je suis vraiment une fan des Diables Rouges, et mon copain du Real Madrid, alors je dis que je le suis aussi”, s’amuse Sophia.
Sophia espère pouvoir faire la différence lors du tournoi de Francfort aux côtés de sa famille et de ses amis, mais elle tient à profiter du jeu peu importe le résultat final. « Pour moi, le football est un moyen de s’amuser et de rencontrer des gens. Peu importe que vous gagniez ou que vous perdiez, tant que vous vous amusez et que vous donnez le meilleur de vous-même. »
Pour Sophia, faire partie de l’équipe de Belgique représente également une chance de socialiser avec les locaux et des réfugiés du monde entier. C’est un excellent moyen pour s’adapter à une nouvelle vie loin de chez soi : « Ici, c’est totalement différent du Venezuela et de ce que je connaissais…les gens, la culture, la nourriture c’est totalement différent mais…ici on vit plus tranquillement. La vie est très calme …et on apprend tous les jours »
Outre son ambition de triompher lors de l’EURO UNITY CUP, Sophia se consacre aussi à l’amélioration de ses talents artistiques et de ses compétences linguistiques : « Au Venezuela, je faisais de la danse…mais ici il n’y a pas l’option danse à l’école, donc j’étudie l’art à la place. Ça m’a beaucoup aidé avec la langue, parce qu’en atelier, on parle tout le temps ensemble, on visite beaucoup de musées… moi, j’aime surtout le musée Magritte. »
Kamal et Sophia ont peut-être une histoire et une relation différentes avec le sport, mais ils partagent l’amour du jeu et l’idée que c’est le fait de participer qui prime.
Comme le montrent Sophia, Kamal et le reste de l’équipe, le sport nous unit, quelle que soit notre origine. Il a le pouvoir de transformer les vies des personnes contraintes de fuir les conflits et les persécutions, en créant un sentiment d’appartenance à leur communauté d’adoption et en renforçant leur bien-être mental et physique. Il peut faire tomber les barrières culturelles et rassembler les individus et les communautés dans un esprit d’inclusion et d’intégration. Avec le reste de l’équipe de Belgique, Kamal et Sophia se battront à Francfort à la fin du mois. Le HCR Bruxelles les encourage et vous invite à les supporter également.
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