GENÈVE – La situation humanitaire dans les provinces de l’est de la République démocratique du Congo s’aggrave alors que les violences perpétrées par les groupes armés et les déplacements qui s’ensuivent continuent d’affecter des millions de civils vulnérables. Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, exprime ses vives inquiétudes quant aux difficiles conditions de vie et aux violations des droits humains, y compris des cas de violence sexuelle et sexiste, auxquelles sont confrontées plus de 6,2 millions de personnes déplacées internes dans le pays.
Gillian Triggs, Haut Commissaire assistante pour la protection, et Raouf Mazou, Haut Commissaire assistant pour les opérations, se sont rendus dans l’est de la RDC cette semaine afin de prendre la mesure de la situation et d’explorer les possibilités pour améliorer l’assistance aux populations déplacées. Au cours de leur visite, ils ont été témoins des défis considérables auxquels sont confrontées les communautés affectées.
A Beni, dans la province du Nord-Kivu, les membres de la délégation se sont entretenus avec des rapatriés récemment arrivés qui ont reçu une aide en matière d’abris de la part du HCR et de ses partenaires. Bien que cette assistance leur ait apporté un peu de réconfort, il est évident que leurs besoins de base sont encore loin d’être couverts. Les femmes de la communauté ont souligné les difficultés qu’elles rencontrent pour nourrir leurs familles. La présence continue de groupes armés dans la région a restreint leur accès aux champs et, par conséquent, entravé la capacité des rapatriés à subvenir à leurs besoins.
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« En l’absence de paix, les dangers auxquels sont confrontées les personnes déplacées ne cesseront de se multiplier, poussant les familles dans un désespoir encore plus grand », a affirmé Gillian Triggs. « Nous devons continuer à défendre les droits des femmes et des jeunes filles qui souffrent de cette terrible situation, en particulier en ce qui concerne les violences et les abus sexuels. »
À Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, et dans ses environs, plus de 600 000 personnes déplacées ont trouvé refuge dans des abris de fortune mal adaptés aux conditions météorologiques extrêmes. Les deux Haut Commissaires assistants ont pris part à une distribution de couvertures, de bâches et d’autres articles dans un site de déplacement informel à Luchagara, à seulement 13 kilomètres de Goma, soulignant ainsi l’engagement du HCR envers ces communautés.
« Nous restons déterminés à apporter une assistance vitale et à coordonner la fourniture de services humanitaires essentiels, y compris les soins psychosociaux et les abris d’urgence », a indiqué Raouf Mazou. « Cependant, l’ampleur massive des déplacements, avec notamment 1,2 million de personnes qui ont fui le conflit au Nord-Kivu depuis mars 2022, constitue un défi majeur qui nécessite de toute urgence un soutien accru de la part de la communauté internationale. »
Les femmes et les enfants sont souvent les plus durement affectés par les crises de déplacement à grande échelle. Les membres de la délégation ont pu recueillir les témoignages de familles sur l’impact dévastateur de la crise actuelle sur l’éducation des enfants, qui ont manqué une année entière d’école en raison de leur déplacement. Le HCR et ses partenaires humanitaires sont très inquiets de l’augmentation de la violence sexuelle et sexiste à l’encontre des femmes et des jeunes filles dans les sites de déplacement surpeuplés. La tendance à l’augmentation de la prostitution en raison de l’insécurité alimentaire à laquelle sont confrontés les ménages déplacés est très préoccupante.
Alors que l’insécurité persiste et que les affrontements violents continuent de sévir dans la région, la possibilité pour les personnes déplacées de rentrer chez elles et de retrouver leurs moyens de subsistance en toute sécurité et dans la dignité reste limitée. Des moyens supplémentaires sont nécessaires de toute urgence pour continuer à venir en aide aux familles déplacées en RDC. Le HCR n’a reçu à ce jour que 29% des 233 millions de dollars nécessaires pour répondre aux besoins des personnes déplacées dans le pays en 2023.
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