Plus de 2 millions de réfugiés auront besoin d’être réinstallés l’année prochaine – une augmentation de 36% par rapport aux besoins en matière de réinstallation qui ont été identifiés cette année
Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Shabia Mantoo – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 21 juin 2022 au Palais des Nations à Genève.
Plus de 2 millions de réfugiés auront besoin d’être réinstallés l’année prochaine, selon le rapport du HCR concernant la projection des besoins mondiaux de réinstallation pour 2023 (Projected Global Resettlement Needs Assessment for 2023), publié aujourd’hui par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.
Le chiffre pour 2023 représente une augmentation de 36% par rapport aux besoins en matière de réinstallation qui ont été identifiés cette année, soit 1,47 million.
Cette hausse est attribuée aux conséquences humanitaires de la pandémie, à la multiplication des crises de réfugiés prolongées et à l’émergence de nouvelles crises de déplacement forcé au cours de l’année écoulée.
La majeure partie des besoins en 2023 proviendra des pays d’asile sur le continent africain. On estime que quelque 662 012 réfugiés qui y sont hébergés devraient être réinstallés.
Viennent ensuite le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (463 930) et la Türkiye (417 200).
Par pays d’origine, les réfugiés syriens (environ 777 800) représentent la population ayant les besoins de réinstallation les plus importants au niveau mondial – et ce pour la septième année consécutive -, étant donné que la crise syrienne reste la plus grande crise de réfugiés au monde.
Les réfugiés d’Afghanistan, qui ont été déracinés au cours de différentes périodes de l’histoire mouvementée du pays, occupent, selon les estimations, la deuxième place en termes de besoins de réinstallation dans le monde (environ 14% des besoins, soit quelque 274 000 personnes).
Ils sont suivis par les réfugiés de la République démocratique du Congo (10%, soit quelque 190 400 personnes), du Soudan du Sud (117 600 personnes) et du Myanmar (plus de 114 000 personnes, essentiellement des Rohingyas apatrides).
La réinstallation, une procédure qui consiste à transférer des réfugiés d’un pays d’asile vers un pays tiers qui a accepté de les accueillir et de leur accorder une résidence permanente, n’est accessible qu’à une infime partie des réfugiés à travers le monde.
En 2020, au plus fort de la pandémie, la réinstallation des réfugiés a chuté à un niveau record, avec seulement 22 800 départs cette année-là.
Alors que les départs ont presque doublé en 2021, pour atteindre 39 266, le HCR appelle les États à faire en sorte de réduire l’écart entre le nombre de personnes ayant besoin d’une réinstallation et le nombre de places disponibles.
Le HCR appelle ainsi les États à prendre des engagements fiables et pluriannuels en matière de réinstallation. Il demande également que les quotas de réinstallation demeurent flexibles, afin que les places puissent être attribuées en fonction de l’urgence des besoins à travers le monde.
Le HCR appelle les États à accélérer les procédures de réinstallation et les formalités de départ, ainsi qu’à renforcer durablement leur capacité de traitement et leurs structures d’accueil.
La réinstallation demeure un dispositif indispensable pour assurer la protection de certaines des personnes les plus à risque ou ayant des besoins spécifiques qui ne peuvent être pris en charge dans le pays où elles ont trouvé refuge. Sur l’ensemble des demandes de réinstallation soumises par le HCR l’année dernière, 37% concernaient des personnes ayant des besoins de protection juridique et physique, 32% des personnes ayant survécu à la violence et/ou à la torture et 17% étaient des femmes, des adolescents ou des enfants en situation de risque.
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