Bassel Abou Fakher, musicien syrien et copropriétaire d’un café, est bien placé pour savoir que l’accès à l’asile et à la sécurité, ainsi que l’amitié, la gentillesse et la détermination, peuvent sauver et reconstruire des vies. Ayant fui la Syrie pour se réfugier en Belgique, le pays lui a permis de vivre en sécurité mais, grâce à la bonté d’inconnus, l’a également réuni avec son meilleur ami – un chien de berger blanc appelé Stella.
Bassel est heureux. Depuis sept ans qu’il est en Belgique, il a réalisé trois albums de musique en solo et ouvert un café à succès avec ses nouveaux amis. Après avoir fui la guerre en Syrie et avoir survécu à un voyage difficile et dangereux, recevoir l’asile en Belgique lui a littéralement sauvé la vie.
Mais la sécurité physique n’était que le début de son chemin pour reconstruire sa vie. Quelque chose ou quelqu’un, un élément clé de son monde, manquait.
« Lorsque vous fuyez un pays dans des circonstances de guerre, cela veut dire que vous quittez tout, » dit Bassel. « D’une certaine manière, vous savez, il y a toute une histoire autour du fait de quitter un pays et de perdre son identité et de ne plus savoir qui on est.
Avant que la guerre n’éclate en Syrie, Stella, un petit chiot blanc, est venue vivre avec Bassel à Damas. Bassel avait 12 ans et Stella n’avait que 40 jours. Ils étaient inséparables.
« Stella est mon chien, mais c’est aussi ma meilleure amie. J’aime mon chien ! »
Un an plus tard, alors que Bassel n’avait que 13 ans et Stella environ un, la guerre a éclaté. Quatre ans plus tard, en 2015, Bassel a fui sa maison et la violence à Damas pour trouver la sécurité en Belgique. La mère et la sœur de Bassel ont également fui et ont ensuite trouvé refuge en Irlande et en Allemagne. Le père caché est resté pour s’occuper de la grand-mère de Bassel. Et Stella a dû rester aussi.
Bassel a enduré un long, difficile et dangereux voyage en quête de sécurité sans sa famille.
En cours de route, il a rencontré des passeurs et a voyagé de la Syrie au Liban, puis en Turquie, où il a embarqué sur un bateau pneumatique pour la Grèce. Des voyages en train et des heures de marche ont suivi avant qu’il n’atteigne la Belgique, où il a ensuite obtenu l’asile.
« À l’époque, tout était difficile. »
Mais les choses étaient sur le point de changer.
« Je suis arrivé à Bruxelles en 2015. (Après quelques mois) heureusement, j’ai réussi à m’installer dans une famille belge qui m’a hébergé pendant un an et demi jusqu’à ce que j’obtienne mes papiers – Joannes and Anne, Ils ont été formidables avec moi », raconte Bassel en souriant. « Cette année et demie que j’ai passée chez eux a été en quelque sorte un énorme virage dans mon point de départ en Belgique. Et je suis reconnaissant de cette expérience. »
Sachant qu’il avait du laisser Stella en Syrie et combien elle comptait pour lui, la famille d’accueil de Bassel a mis au point un plan pour la faire venir en Belgique et réunir ces deux meilleurs amis.
« J’ai grandi avec elle. J’ai l’impression qu’elle est ma partenaire de vie. Donc, elle représente en quelque sorte plus qu’une simple vie. »
Le voyage de Stella n’était pas aussi dangereux que celui de Bassel, mais il était certainement complexe. Elle a d’abord été emmenée en taxi au Liban, où Joannes, le père d’accueil de Bassel, l’attendait. Après beaucoup de questions et de paperasse, il a réussi à la ramener en Belgique par avion.
Secouée par le voyage, Stella a mis du temps à s’adapter à son nouveau foyer. Mais maintenant, Stella et Bassel sont à nouveau inséparables.
La présence renouvelée de Stella a eu un impact profond sur la nouvelle vie de Bassel, tout comme ses nouvelles amitiés locales, ainsi que sa propre persévérance. Ces différents facteurs lui ont permis de se sentir en sécurité dans son nouveau foyer et de s’épanouir.
« Pour moi, la chose la plus importante qui m’a permis de me sentir en sécurité a été de créer ce cercle de confiance entre les gens qui m’entourent. Un cercle d’amis et de personnes qui me soutenaient et que je soutenais en retour. »
Entouré des bonnes personnes, Bassel a trouvé ses marques et a recommencé à jouer de la musique, sa passion.
« Faire de la musique fait partie de qui je suis. »
Aujourd’hui, il fait sa propre musique sous le nom de Linear Minds. Bassel a maintenant trois albums solo à son actif, ainsi que quelques ensembles de musiques de chambre, et a travaillé avec une série de compositeurs de films.
Mais les compétences et les ambitions de Bassel ne s’arrêtent pas à sa musique.
« Les gens qui me connaissent, mes amis disent toujours que je suis super motivé, toujours en train de travailler, et que c’est ce qui me caractérise. Je ne m’arrête jamais. En gros, ils me décrivent comme infatigable et en français ils m’appellent ‘la machine' », dit Bassel en riant.
Bassel voulait combiner son dynamisme et ses compétences commerciales avec son amour pour sa nouvelle communauté en créant un espace dans son quartier à Bruxelles pour que les habitants et les nouveaux arrivants puissent en profiter. Avec ses deux nouveaux amis, Bassel a ouvert un café.
« Nous avons en quelque sorte créé cette ambiance de quartier, où les gens qui viennent, viennent nous voir. Ils viennent nous parler. Nous aimons interagir avec eux, apprendre à les connaître. Donc c’est un peu comme une communauté. »
Et bien sûr, l’attraction principale du café est celle qui lui a donné son nom : Stella.
Être sécurité et bénéficier d’un soutien adéquat donnent aux gens une seconde chance – de guérir, de travailler et de s’épanouir. C’est pourquoi le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, s’efforce de faire en sorte que chacun, partout, ait le droit de demander l’asile et de trouver la sécurité dans un autre État.
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Pour en savoir plus sur le voyage de Bassel avec Stella, consultez le livre illustré pour enfants, Saving Stella : A Dog’s Dramatic Escape from War, publié par Bloomsberg.
Pour plus d’information sur la situation des déplacements forcés dans le monde, veuillez consulter le rapport Tendances mondiales du HCR.
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