Après deux ans de guerre, Khadija et Mohammad ont pris la lourde décision de quitter la Syrie pour trouver un endroit sûr pour leur famille. Ils ont vécu pendant sept ans au Liban avant d’être réinstallés en Belgique par le HCR. Faites la connaissance de Khadija, Mohammad et leurs quatre enfants qui ont trouvé un nouveau foyer grâce au soutien d’un groupe de citoyens solidaires à Beloeil.
Si la famille avait quelques craintes, elles se sont rapidement envolées face à l’accueil chaleureux qui leur a été réservé. « Avant notre départ pour la Belgique, nous étions un peu inquiets. Nous ne connaissions ni le pays, ni la langue et ne savions pas comment la vie serait ici. Lorsque nous avons été accueillis à l’aéroport par des personnes au sourire chaleureux, c’était comme si une page se tournait », raconte Mohammad. « Tout avait été organisé pour nous, jusqu’au diner. Il y avait même des vêtements prêts et ça m’a profondément touché ».
Grâce au soutien de la communauté sous forme de community sponsorship, la famille a eu la possibilité de reconstruire sa vie dans un environnement accueillant dans un nouveau pays. L’initiative fait partie du programme plus large de réinstallation en Belgique, dans le cadre duquel les réfugiés reconnus sont transférés vers un pays tiers parce qu’ils ne peuvent pas rester dans leur pays d’asile. Grâce à un groupe de bénévoles locaux, Khadija, Mohammad et leurs enfants se sentent déjà chez eux à Beloeil, un village d’environ 14.000 habitants dans la province belge du Hainaut.
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La famille peut compter sur une vingtaine de bénévoles ainsi que sur d’autres personnes qui apportent de temps à autre leur contribution, comme le Père Vanneste. Grâce à lui Khadija a découvert la banque alimentaire « Ailes du Phoenix » ou elle a commencé à travailler en tant que bénévole trois semaines seulement après son arrivée en Belgique. « De cette façon, j’ai le sentiment de donner quelque chose en retour à la communauté qui nous accueille », explique Khadija. Dans la culture syrienne, donner est très important et la famille compte bien apporter sa pierre à l’édifice.
De son côté, Mohammad veut se concentrer sur l’apprentissage de la langue. « C’est vraiment la chose la plus importante en ce moment. Quand je parlerai la langue, je trouverai plus facilement du travail. Ensuite, je pourrai obtenir un permis de conduire, ce qui augmentera mes chances de trouver un emploi. »
Pour Khadija aussi, l’apprentissage de la langue est capital et elle profite du volontariat pour pratiquer son français. Khadija et ses collègues sont chargés de trier, préparer et remplir les colis alimentaires. « J’apprends parfois de nouveaux mots avec ma collègue Annie. Salade, tomate, poivron, pomme de terre, … », s’amuse-t-elle.
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« Ce qui est vraiment bien avec l’initiative de community sponsorship, c’est que les familles de réfugiés peuvent se constituer un réseau au niveau local grâce au soutien de nombreux bénévoles. Il s’agit d’une forme de soutien complémentaire aux services d’orientation socioprofessionnelle, ainsi que des cours de français proposés par le programme d’intégration de leur région », explique Bo Coenen, conseiller en intégration chez Caritas International.
Leur fils Fares a quant à lui connu une période d’adaptation difficile. Heureusement, la famille est entourée de personnes bienveillantes avec lesquelles les liens se renforcent de jour en jour. Depuis sa rencontre avec son ami Hugo, avec qui il partage sa passion pour le foot, il semble désormais s’épanouir. Comme il rêve de devenir footballeur professionnel, Fares ne manque pas une occasion de s’entraîner.
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« Les jours où nous ne voyons personne du groupe nous paraissent étranges. C’est comme si la journée n’était pas complète, que quelque nous manquait », confie Mohammad, « tant pour les enfants que pour nous ».
L’initiative a par ailleurs entraîné un élan de solidarité à Beloeil : outre les volontaires, des amis, des connaissances et des voisins viennent en aide à la famille. Ils leur préparent des repas, leur donnent des vêtements, endossent le rôle de chauffeur ou encore de traducteur.
Toute cette solidarité inspire aussi Khadija : « Quand je parlerai couramment le français, je veux moi-même faire partie d’un groupe d’accueil et éventuellement aider une autre famille à trouver sa place en Belgique ». « Pour nous, […] c’est comme si nous avions trouvé une nouvelle famille. »
Initiative de Fedasil, l’agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile, en collaboration avec Caritas International, le « community sponsorship » permet à des familles réfugiées réinstallées d’être accueillies par un groupe de citoyens. Celui-ci fournit logement et soutien au processus d’insertion, le tout pour une durée d’un an minimum.
Vous souhaitez vous engager avec votre communauté auprès de personnes déplacées ? Découvrez ici comment vous pouvez aider une famille réfugiée en tant que groupe d’accueil via :
Vous souhaitez plutôt épauler un réfugié en tant que parrain ou marraine? Les possibilités sont nombreuses : vous pouvez aider un réfugié à apprendre une langue, à trouver un emploi ou un logement, ou vous pouvez tout simplement passer du temps ensemble.
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Ce reportage trouve sa source dans un article Caritas International Belgique dans le cadre du projet MIND qui reçoit le soutien financier du programme de l’Union européenne pour la sensibilisation et l’éducation au développement (DEAR). Ce contenu relève de la responsabilité de Caritas International, et ne reflète pas nécessairement la position de l’Union européenne.
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