Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, est préoccupé par les besoins humanitaires en Afghanistan, et demande instamment un soutien pour assurer que toutes les personnes qui ont besoin d’aide ne soient pas oubliées.
La situation sur le terrain à travers le pays demeure extrêmement instable. Les combats généralisés ont diminué depuis la prise de contrôle du pays par les talibans dimanche dernier, mais le plein impact de l’évolution de la situation n’est pas encore clair. De nombreux Afghans sont extrêmement inquiets pour leur avenir.
Il est urgent de renforcer le soutien à la réponse humanitaire à l’intérieur de l’Afghanistan afin de venir en aide au peuple afghan, qui comprend environ un demi-million de nouveaux déplacés internes depuis début 2021. La grande majorité des Afghans ne sont pas en mesure de quitter le pays par des voies régulières. Les images, prises il y a quelques jours, de la foule à l’aéroport ont choqué le monde entier et constituent un puissant écho du sentiment de peur et d’incertitude qui règne parmi de nombreux Afghans.
Le HCR se félicite des efforts menés par plusieurs Etats pour protéger les ressortissants afghans en danger par le biais de programmes d’évacuation bilatéraux. Ces programmes d’évacuation bilatéraux ne doivent cependant pas éclipser ni remplacer une réponse humanitaire internationale urgente et plus large. Ils ne doivent pas non plus entraver ni exclure la possibilité pour les Afghans de demander l’asile dans d’autres pays. Tous les Etats – et cela s’applique aux pays situés à l’intérieur et à l’extérieur de la région – doivent préserver le droit de demander l’asile pour les Afghans qui arrivent par les voies régulières ou par leurs propres moyens.
Le HCR est également préoccupé par le fait que beaucoup confondent ces programmes bilatéraux d’évacuation depuis l’Afghanistan avec le programme classique de réinstallation de réfugiés mené par le HCR, qui n’a rien à voir. Le HCR ne transfère pas de citoyens depuis leur propre pays vers d’autres États.
La semaine dernière, plusieurs États ont annoncé respectivement des programmes de réinstallation ou d’évacuation pour les Afghans en danger. Les détails complets de ces initiatives n’ont pas encore été précisés.
Dans ce contexte évolutif, le HCR reste préoccupé par le risque de violations des droits humains à l’encontre des civils, y compris les femmes et les jeunes filles. A ce jour, les personnes susceptibles d’être en danger n’ont aucune issue claire. Le HCR appelle les pays voisins de l’Afghanistan à garder leurs frontières ouvertes, compte tenu de l’évolution de la crise en Afghanistan.
Quelque 200 collègues du HCR, tant nationaux qu’internationaux, se trouvent sur le terrain en Afghanistan à ce jour. Nous continuons à travailler avec 18 partenaires non gouvernementaux locaux qui emploient quelque 900 personnes à travers tout le pays. A l’heure actuelle, nous avons accès à toutes les provinces et nous travaillons dans environ deux tiers des districts. Avec l’équipe des Nations Unies dans le pays, nous nous engageons à rester sur place et à fournir de l’aide au peuple afghan aussi longtemps que nous aurons accès aux populations dans le besoin et que nous pourrons assurer la sécurité de notre personnel.
Depuis le début de l’année, nous avons fourni une aide d’urgence à 230 000 personnes, notamment des allocations d’aide en espèces, des kits d’abris, des colis d’hygiène et d’autres articles de première nécessité. Le suivi en matière de protection et l’évaluation des besoins sont en cours pour environ un demi-million d’Afghans déplacés, dont 80% sont des femmes et des enfants.
Près de la moitié des réfugiés dans le monde sont des enfants
Nous demandons aux donateurs de rester fermement déterminés dans leur appui aux opérations humanitaires en Afghanistan et lançons également un appel au soutien. Comme l’indique l’appel de fonds supplémentaire pour la situation en Afghanistan, les besoins urgents en matière de financements s’élèvent à 62,8 millions de dollars pour appuyer les efforts de réponse au bénéfice des déplacés internes en Afghanistan, ainsi que pour le plan de préparation en Afghanistan et dans les pays voisins. Ces besoins financiers s’inscrivent dans le cadre de l’appel de fonds pour la situation en Afghanistan, qui s’élève à 351 millions de dollars et qui demeure sévèrement sous-financé, avec des contributions reçues à hauteur de 43 pour cent seulement.
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