Quatre mois après la première livraison de vaccins contre le Covid-19 par le mécanisme COVAX, l’initiative mondiale visant à assurer la distribution équitable des vaccins, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, appelle les États à accélérer le déploiement des campagnes de vaccination et à supprimer les obstacles qui limitent l’accès aux vaccins pour les 82,4 millions de personnes déracinées à travers le monde.
Le HCR mène un suivi de l’inclusion des réfugiés et des demandeurs d’asile dans la planification et le déploiement de la vaccination contre le Covid-19 dans 162 pays. Sur les 126 pays comptant une population de réfugiés de plus de 500 personnes, le HCR a confirmé que 123 d’entre eux ont soit explicitement inclus les réfugiés dans leurs plans de vaccination, soit donné l’assurance qu’ils le feront. C’est également le cas pour les demandeurs d’asile dans 93 sur 96 pays. De plus, le HCR est en mesure de confirmer que les réfugiés et les demandeurs d’asile ont commencé à recevoir les vaccins contre le Covid-19 dans 91 des 162 pays. Le HCR félicite les Etats qui ont inclus ces populations déracinées dans leurs campagnes de vaccination et exhorte les autres à suivre leur exemple.
« Partout dans le monde, nous avons constaté un engagement inébranlable à ne pas laisser les réfugiés pour compte dans le cadre de la planification de la vaccination contre le Covid-19 », a déclaré Ann Burton, cheffe de la section du HCR pour la santé publique. « Mais les obstacles à la vaccination persistent. Des efforts plus importants sont nécessaires pour que les assurances des États en matière d’inclusion des réfugiés se transforment en une réalité tangible. »
Pour s’inscrire ou recevoir des vaccins, certains États exigent des documents d’identité dont les réfugiés sont souvent dépourvus. D’autres ont mis en place des plateformes d’enregistrement en ligne qui peuvent dissuader ou empêcher les personnes n’ayant pas accès à Internet ou ne maîtrisant pas l’informatique de bénéficier du vaccin.
Dans plusieurs pays, les sites de vaccination sont situés loin des lieux de résidence des réfugiés, ce qui peut les dissuader de se faire vacciner. C’est notamment le cas en Afrique subsaharienne, où les cas de Covid-19 nouvellement signalés sont en augmentation.
Parmi les autres facteurs qui empêchent les gens de se faire vacciner figurent le coût réel ou perçu des services de vaccination, les barrières linguistiques, ainsi que le manque d’information, la désinformation et les possibilités limitées de poser des questions, qui peuvent conduire à l’hésitation à se faire vacciner.
Le HCR salue les efforts des Etats pour surmonter ces obstacles. La Moldavie et la Serbie ont donné la priorité à la vaccination des personnes vivant dans des centres d’asile, alors qu’en Serbie, la vaccination est également achevée pour les réfugiés vivant dans des logements privés. Le Sénégal et le Cameroun ont permis aux réfugiés de s’enregistrer dans des établissements de santé et des mairies désignés à proximité de leurs lieux de vie. Le Portugal a introduit un système d’enregistrement spécifique pour les personnes sans papiers afin de s’assurer que personne n’est exclu de la vaccination. Parallèlement, en République démocratique du Congo (RDC), la plus grande campagne de sensibilisation de la région sur la prévention et la lutte contre le Covid-19 a touché plus de 1,7 million de personnes depuis le début de la pandémie.
Le HCR est prêt à collaborer avec tous les États pour faire en sorte qu’au moins 20% des réfugiés soient vaccinés d’ici la fin 2021, conformément à l’objectif fixé par le mécanisme COVAX. L’Agence exhorte également les États disposant de doses de vaccin excédentaires à les partager avec les pays à revenu faible ou intermédiaire et à soutenir le dispositif COVAX.
« Au-delà de l’impératif moral, il en va de notre intérêt collectif », a déclaré Ann Burton.
« Tant que la pandémie reste hors de contrôle quelque part, elle constitue une menace pour tout le monde, partout. »
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