Le samedi 22 mai, une importante éruption volcanique s’est produite dans l’est de la République démocratique du Congo. Plus de 400 000 personnes ont fui dans la crainte d’une nouvelle éruption. Actuellement, des tremblements de terre secouent également la région. Notre collègue belge Sanne Biesmans nous livre son témoignage depuis la RDC. Sur place, elle vient en aide à la population avec d’autres collègues du HCR.
« Imaginez un instant devoir fuir une éruption volcanique.
Je n’aurais jamais pensé que ça m’arriverait un jour. Samedi dernier, j’ai pourtant vu le ciel devenir orange, tandis que la lave coulait du Mont Nyiragongo, en République démocratique du Congo.
La lave en fusion a gagné la ville de Goma, où je vis avec mes collègues du HCR parmi près de deux millions d’habitants. Les gens couraient dans tous les sens. Des villages entiers ont été instantanément détruits, et de nombreuses maisons sont désormais démolies par les violents tremblements de terre à répétition. »
« Plus de 400 000 personnes ont fui à l’intérieur du pays. Des milliers d’autres ont trouvé refuge au Rwanda voisin. Tous ont besoin d’aide de toute urgence. »
« Craignant une seconde éruption, le gouvernement a ordonné l’évacuation de la ville. Tandis que les familles fuyaient, des collaborateurs du HCR et moi-même avons été temporairement transférés là où la population fuyait afin de pouvoir leur porter secours. Nous avions l’impression de devoir courir pour survivre. Même une fois en sécurité ici, à Sake, au nord-ouest de Goma, j’avais toujours l’impression que le sol tremblait sous mes pieds.
C’est une sensation horrible, mais ce que le peuple congolais vit est bien pire. »
Tout savoir sur la situation en RDC
« Je travaille pour le HCR au Congo depuis 2019, et les situations d’urgences ne cessent de se multiplier. Les familles ont déjà dû faire face à des années de violences, qui ont déplacé plus de deux millions de personnes rien que dans la province du Nord-Kivu. Ensuite, il y a eu l’épidémie d’Ebola. En 2020, le pays a été frappé par le COVID-19 et aujourd’hui, cette éruption volcanique engendre des souffrances encore plus inimaginables. »
« J’ai discuté avec de nombreuses familles au courage admirable, notamment des jeunes filles. Ces personnes n’ont guère plus que les vêtements qu’elles portent et les douloureux souvenirs d’une énième catastrophe qui leur a tout pris. »
« Les équipes du HCR sont également exposées à des risques, mais nous nous sommes immédiatement mobilisés. Malgré les difficultés, ici et de l’autre côté de la frontière du Rwanda, nous fournissons des abris d’urgence, de l’eau potable, des latrines, des repas chauds, des couvertures et d’autres articles de secours aux familles vulnérables désormais sans toit.
Tant de personnes ont besoin de notre aide, tant de travail reste à faire.
La situation pourrait encore s’aggraver. La coulée de lave s’est arrêtée pour l’instant, mais les tremblements de terre continuent de secouer la ville et une nouvelle éruption pourrait survenir d’un jour à l’autre. Il s’agit d’un des volcans les plus dangereux au monde.
Je ne sais pas comment se déroulera la suite des évènements. En revanche, ce que je sais, c’est que le HCR fournit un soutien essentiel sur le terrain.
Nous avons déjà aidé 4000 familles qui dormaient dehors, en leur fournissant des abris d’urgence. Elles sont désormais protégées de la pluie.
Nous devons de toute urgence intensifier notre aide afin de pouvoir répondre à cette crise et sauver des vies. Mais nous ne pouvons pas le faire seuls. »
Sanne Biesmans
Reporting Officer, Goma
UNHCR
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