À quoi ressemble la vie d’un réfugié pendant l’hiver ?
Beaucoup de réfugiés et de déplacés internes doivent fuir les conflits armés qui laissent des traces de destruction et de dévastation massives sur le chemin. En Ukraine, l’aggravation du conflit a causé la destruction ou l’endommagement d’infrastructures cruciales et de centaines de milliers de logements. Dans beaucoup de régions touchées par la guerre, les coupures de courant sont fréquentes et l’accès au réseau électrique a souvent été coupé. Les prix de l’énergie ont considérablement augmenté depuis le début du conflit et les foyers en Ukraine doivent aussi être réparés de toute urgence, afin que les familles puissent passer l’hiver au chaud, dans des maisons isolées. Malheureusement, on assiste actuellement à une pénurie des matériaux de construction.
Plus de six millions de personnes ont été contraintes de fuir au sein même des frontières de l’Ukraine. Cet hiver, elles devraient trouver des abris chauds dans des logements mal isolés et des centres de refuges. Cependant, la guerre dans le pays continue et la situation peut changer drastiquement d’un jour à l’autre.
Le HCR aide à réparer et isoler les logements endommagés et propose des solutions temporaires aux familles qui ont été contraintes d’abandonner leurs foyers.
Au Moyen-Orient, de nombreux réfugiés syriens et irakiens fuient depuis des années. La guerre civile en Syrie s’éternise depuis plus d’une décennie. En Irak, le conflit s’est atténué en 2017, mais beaucoup de réfugiés et de personnes déplacées au sein du pays n’ont pas les moyens de rentrer chez eux. En outre, certaines personnes revenues dans leur foyer sont confrontées aux répercussions de la guerre : leurs villes, villages et habitats ont été dévastés. De nombreuses familles en Irak et Syrie avaient déjà des problèmes financiers avant que la guerre n’éclate et qu’elles soient contraintes de fuir. De plus, les réfugiés ont souvent des obstacles importants à surmonter pour accéder au marché du travail dans les pays d’accueil où ils doivent pourtant payer des prix de logements élevés et subvenir à leurs besoins. Cette situation peut entraîner des abus de la part des propriétaires dans la mesure où les réfugiés se trouvent dans une position de vulnérabilité.
Selon une étude du HCR, au moins un quart des réfugiés ukrainiens vivent dans des maisons louées. Ils sont également confrontés à des difficultés sur le marché du travail alors même que les coûts de la vie augmentent considérablement en raison de la guerre, les prix de l’énergie flambent, le prix des céréales a augmenté et le commerce mondial a été gravement perturbé, d’abord par la pandémie de COVID-19 puis par la guerre en Ukraine. Au-delà de l’Europe, la Corne de l’Afrique est confrontée à l’une des pires sécheresses de son histoire et les prix élevés des céréales entraînent des conséquences désastreuses pour les personnes contraintes à fuir.
Le HCR continue, chaque hiver, d’élargir et développer des programmes d’aide en espèces, pour que les personnes déplacées puissent payer leur loyer, acheter des vêtements d’hiver et de la nourriture. Nous demandons également aux gouvernements d’améliorer la situation des réfugiés, par exemple en améliorant leurs perspectives sur le marché du travail et en veillant à ce qu’ils ne soient pas victimes d’abus.
Les températures glaciales en Ukraine sont bien connues du monde entier, elles peuvent descendre jusqu’à -20 degrés dans certaines régions du pays. Mais, dans le cas du Moyen Orient, il existe un préjugé selon lequel la région serait éternellement chaude et sèche. Pourtant, dans une grande partie de l’Irak, de la Jordanie, du Liban et de la Syrie, les températures peuvent chuter de façon spectaculaire en hiver et notamment la nuit, quand le mercure passe régulièrement sous la barre de zéro degré. Sans une protection adéquate, le froid peut mettre la vie des réfugiés et des personnes déplacées en danger.
Certaines régions, comme le nord du Liban, sont même régulièrement frappées par de fortes tempêtes de neige et des pluies torrentielles en hiver, ce qui provoque des inondations capables de dévaster des abris de fortune, comme l’a malheureusement vécu Shakiba, un réfugié syrien. L’hiver est aussi particulièrement rude dans les régions montagneuses de l’Afghanistan.
Le HCR fournit une aide d’urgence hivernale aux réfugiés et aux déplacés internes, notamment des vêtements chauds, des couvertures, des sacs et matelas de couchages et des appareils de chauffage.
Le Liban compte le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde. On estime qu’au moins 1,5 million de réfugiés syriens y résident et 90% d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté. Ils doivent parvenir à tous leurs besoins avec 2,5 euros par jour. Il est donc presque impossible de fournir à la fois une alimentation suffisante et un abri décent ainsi que d’éventuels médicaments en cas de besoins. L’hiver, s’ajoute à cette liste courte mais vitale, des vêtements chauds adaptés à la saison et du carburant pour se chauffer. La réfugiée syrienne Noura, n’a pas pu subvenir à tous les besoins de sa famille.
Les programmes d’aides en espèces du HCR visent à atténuer cette situation désastreuse et à aider les réfugiés à satisfaire leurs besoins fondamentaux.
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