Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Babar Baloch – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 22 novembre 2019 au Palais des Nations à Genève.
Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, et ses partenaires sont confrontés à de graves difficultés pour accéder aux personnes déplacées et aux populations réfugiées au Burkina Faso, alors que l’insécurité grandit dans le nord-est du pays.
Alors que le nombre de déplacés avoisine déjà près de 500 000 personnes, une récente recrudescence d’attaques violentes commises par des milices à l’encontre des militaires et des civils en force des milliers d’autres à fuir leurs foyers en quête de sécurité. Environ 300 000 personnes ont été déplacées dans le pays au cours des quatre derniers mois seulement. Le nombre de personnes déplacées pourrait atteindre 650 000 d’ici la fin 2019.
Des personnes ayant fui les violences témoignent d’attaques menées contre leurs villages par des extrémistes qui recrutent souvent de force les résidents masculins, sous la menace d’une arme. Ils tuent ceux qui résistent. Ces militants ont également volé du bétail et d’autres possessions. Terrifiés par ces attaques, les habitants ont tout laissé derrière eux. En quête de sécurité, beaucoup d’entre eux ont rejoint Dori, une ville d’environ 20 000 habitants proche de la frontière avec le Mali et le Niger.
Nous demeurons extrêmement préoccupés concernant la sûreté et la sécurité des communautés locales et des 26 000 réfugiés maliens qui ont tous été affectés par les récentes attaques violentes des militants dans la région administrative du Sahel au Burkina Faso.
Le sort des personnes vivant dans la ville frontalière de Djibo, au nord-est du pays, parmi lesquels 7000 réfugiés maliens dans le camp de Mentao, nous préoccupe particulièrement. L’accès à la ville a été coupé début novembre après une série d’attaques de militants. Les attaquants ont assassiné le maire, détruit des maisons et bouleversé la vie quotidienne des habitants.
Dans le camp de Mentao, les réfugiés vivent dans la peur. Toutes les écoles ont été fermées et l’accès humanitaire au camp est devenu de plus en plus difficile. La distribution de l’aide, y compris de la nourriture, est sérieusement entravée. Le HCR a été contraint de retirer temporairement son personnel de Djibo, qui travaille désormais à distance.
Nous faisons notre possible avec nos partenaires pour fournir une aide aux personnes qui vivent encore à Djibo, ainsi que d’aider les nationaux et les réfugiés qui sont arrivés à Dori, Bobo Dioulasso et Ouagadougou.
Les familles déplacées ont désespérément besoin d’abris, d’eau et de nourriture. Beaucoup dorment en plein air, car la location de petites maisons en briques auprès de la population locale coûte cher. Le HCR distribue des tentes spécialement conçues – appelées unités d’hébergement pour réfugiés (Refugee Housing Unit en anglais) – qui permettent une meilleure ventilation, disposent d’une porte qui ferme à clé et d’un petit panneau solaire sur le toit pour fournir de la lumière ou charger les téléphones.
On estime que seulement 10% des besoins en abris des personnes déplacées au Burkina Faso sont couverts à l’heure actuelle. Le HCR intensifie ses efforts d’assistance en acquérant d’urgence davantage d’abris pour compléter les 3335 abris déjà distribués et les 1880 abris en cours de construction dans les régions du Sahel et du Centre-Nord.
Pour les communautés hôtes et les personnes contraintes de fuir, l’accès aux documents d’identité est essentiel pour garantir leur liberté de circulation. Le HCR a facilité et financé la délivrance de 5000 cartes d’identité aux personnes déplacées, ainsi que des certificats de naissance ou de nationalité – qui sont essentiels pour prouver son identité, se déplacer librement ou demander une assistance.
Nous appelons à redoubler d’efforts pour assurer la sécurité de la population civile et l’accès humanitaire à toutes les personnes touchées dans la région. Le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad ont adopté en septembre dernier les « Conclusions de Bamako », réaffirmant leur engagement à protéger les civils.
Actuellement, les 13 régions du Burkina Faso accueillent toutes des personnes ayant fui la violence. La région Centre-Nord accueille le plus grand nombre de déplacés – plus de 196 000 dans la seule province de Sanmatenga – suivie par la région du Sahel, avec près de 133 000 dans la province de Soum.
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