Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Charlie Yaxley – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 06 août 2019 au Palais des Nations à Genève.
Le Gouvernement colombien met désormais en œuvre un dispositif majeur dans la lutte contre l’apatridie pour assurer que les enfants nés de parents vénézuéliens sur son sol puissent bénéficier de la nationalité colombienne.
Cette mesure, qui a été annoncée lundi, devrait profiter aux 24 000 enfants nés en Colombie de parents vénézuéliens depuis août 2015, dont beaucoup risquent de devenir apatrides ou sont apatrides. Elle empêchera également à l’avenir les enfants de se retrouver apatrides.
Auparavant, un enfant né en Colombie ne recevait la nationalité colombienne que si au moins un de ses parents était colombien ou, dans le cas de parents étrangers, s’ils avaient un lieu de résidence légal dans le pays au moment de sa naissance. Beaucoup parmi 1,4 million de Vénézuéliens qui ont fui leur pays et qui se trouvent en Colombie pourraient ne pas satisfaire à cette exigence.
Par ailleurs, pour les enfants nés de parents vénézuéliens en Colombie, les possibilités de recevoir la nationalité vénézuélienne sont actuellement très limitées. De nombreuses familles vénézuéliennes auraient des difficultés à obtenir les documents nécessaires ou à enregistrer leur enfant auprès d’un consulat vénézuélien en Colombie, car ces services sont actuellement indisponibles.
Grâce à cette mesure administrative exceptionnelle et temporaire, d’une durée de validité de deux ans, les autorités colombiennes modifieront le système actuel d’enregistrement des naissances, en incluant une preuve par une annotation spécifique dans les documents d’identité pour la nationalité colombienne des enfants nés de parents vénézuéliens.
Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’UNICEF apporteront un soutien financier au gouvernement colombien dans la mise en œuvre de cette mesure afin de fournir à ces enfants des documents d’identité prouvant leur nationalité.
Les apatrides peuvent être confrontés durant toute leur vie à l’exclusion et à la discrimination, et se voient souvent refuser l’accès à l’éducation, aux soins de santé et à l’emploi. La décision de la Colombie s’avère extrêmement positive pour ces enfants et leurs familles.
A travers le monde entier, l’apatridie touche des millions de personnes, les privant de l’exercice de leurs droits fondamentaux et de la reconnaissance officielle que la plupart d’entre nous considèrent comme acquis. Quelque 3,9 millions d’apatrides sont recensés dans les statistiques collectées dans 78 pays. Cependant, le HCR estime qu’en réalité, le total est nettement supérieur.
Le HCR est à mi-parcours d’une campagne mondiale de 10 ans visant à mettre fin à l’apatridie et tiendra une réunion de haut niveau en octobre à Genève pour évaluer les résultats obtenus à ce jour, y compris cette action du Gouvernement colombien, et pour encourager les Etats et d’autres intervenants à prendre des engagements concrets sur ce problème.
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