Le chef du HCR appelle à « renforcer » la solidarité, alors que le rapport statistique annuel Tendances mondiales montre que les déplacements ont doublé en 20 ans.
Des Ethiopiens déplacés internes se réfugient dans un centre manufacturier dans la zone de Yirga Chefe woreda, dans la zone de Gedeo, où environ 11 000 personnes dorment sur le sol en essayant de se tenir au chaud après de fortes pluies avec les petits vêtements qu'elles ont pris en quittant leur maison ©UNHCR/Anna Hellge
Selon les statistiques collectées dans le cadre du rapport annuel du HCR Tendances mondiales, près de 70,8 millions de personnes dans le monde sont aujourd’hui déracinées. Pour situer les choses dans leur contexte, cela représente le double du nombre de personnes déracinées il y a 20 ans, 2,3 millions de personnes supplémentaires par rapport à l’an dernier, et une population qui équivaut à celles de la Thaïlande ou de la Turquie.
En outre, ce nombre de 70,8 millions reste une estimation prudente, notamment car il ne reflète que partiellement la crise au Venezuela. Au total, quelque 4 millions de Vénézuéliens, selon les statistiques fournies par les gouvernements des pays qui les accueillent, ont quitté leur pays, ce qui en fait l’une des plus importantes crises de déplacement de population au monde. Bien que la plupart de ces personnes doivent pouvoir bénéficier du système de protection internationale des réfugiés, à peine un demi-million d’entre elles ont introduit officiellement, à ce jour, une demande d’asile.
« Ces chiffres confirment à nouveau la hausse sur le long terme du nombre de personnes ayant besoin d’être protégées à cause des guerres, des conflits et des persécutions. Bien que la rhétorique au sujet des réfugiés et des migrants soit souvent toxique, nous assistons également à une vague de générosité et de solidarité, en particulier de la part des communautés qui accueillent déjà un grand nombre de réfugiés. Nous constatons également une implication sans précédent de la part de nouveaux acteurs, notamment dans les secteurs du développement, des entreprises privées et des particuliers, ce qui reflète non seulement la mise en œuvre du Pacte mondial sur les réfugiés, mais aussi son esprit », a souligné le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi. « Nous devons nous appuyer sur ces exemples positifs et renforcer notre solidarité envers des milliers de personnes innocentes qui, chaque jour, sont contraintes de fuir leur foyer. »
Parmi les 70,8 millions de personnes dont il est question dans le rapport statistique Tendances mondiales, on peut distinguer trois principaux groupes. Le premier groupe est celui des réfugiés, c’est-à-dire des personnes contraintes de fuir leur pays à cause d’un conflit, d’une guerre ou de persécutions. En 2018, le nombre de réfugiés à travers le monde était de 25,9 millions de personnes, soit 500 000 de plus qu’en 2017. Ce total inclut 5,5 millions de réfugiés de Palestine, relevant de la responsabilité de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient.
Le second groupe est constitué des demandeurs d’asile – c’est-à-dire des personnes qui se trouvent en dehors de leur pays d’origine et qui bénéficient d’une protection internationale, mais demeurent dans l’attente d’une réponse à leur demande d’obtention du statut de réfugié. A la fin 2018, on dénombrait 3,5 millions de demandeurs d’asile dans le monde.
Le troisième groupe, qui est aussi le plus important – avec 41,3 millions de personnes dans cette situation –, comprend les individus déplacés vers d’autres régions au sein de leur propre pays, une catégorie souvent appelée les déplacés internes.
La hausse globale du nombre de personnes déracinées continue de dépasser le rythme auquel des solutions durables peuvent leur être trouvées. La meilleure option pour tout réfugié est de pouvoir rentrer chez lui de manière volontaire, dans la sécurité et la dignité. D’autres solutions incluent l’intégration dans la communauté d’accueil ou la réinstallation dans un pays tiers. Cependant, seulement 92 400 réfugiés ont été réinstallés en 2018, soit moins de 7% des personnes en attente d’une réinstallation. Environ 593 800 réfugiés ont pu rentrer chez eux et 62 600 autres ont été naturalisés.
« Quelle que soit la situation des personnes réfugiées – l’endroit où elles se trouvent ou le temps écoulé, il faut mettre l’accent sur la recherche de solutions et éliminer les obstacles qui empêchent ces personnes de rentrer chez elles », a ajouté Filippo Grandi. « Il s’agit d’une tâche complexe à laquelle le HCR dévoue toutes ses compétences, mais elle exige également que tous les pays unissent leurs efforts afin d’œuvrer pour le bien commun. Il s’agit de l’un des plus grands défis de notre époque. »
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