Les mesures prises du jour au lendemain par la Hongrie pour contraindre deux familles de demandeurs d’asile afghans à quitter le pays sont profondément choquantes et constituent une violation flagrante du droit international et européen, a déclaré aujourd’hui le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.
© HCR/Mark Henley
Les mesures prises du jour au lendemain par la Hongrie pour contraindre deux familles de demandeurs d’asile afghans à quitter le pays sont profondément choquantes et constituent une violation flagrante du droit international et européen, a déclaré le 8 mai le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.
Les deux familles, qui comptent quatre adultes et sept enfants, étaient détenues depuis janvier dans une zone de transit près de la frontière entre la Hongrie et la Serbie. Elles ont été escortées en direction d’un poste de passage frontière pour être expulsées vers la Serbie durant la nuit du 7 mai. Elles ont eu le choix de retourner en Serbie ou d’être transférées vers l’Afghanistan à bord d’un vol organisé par Frontex, l’Agence européenne des gardes-frontières et des garde-côtes.
« Le traitement subi par ces familles est profondément regrettable – y compris leur refoulement depuis le territoire hongrois sans aucun effort sérieux pour examiner leurs demandes de statut de réfugié », a déclaré Filippo Grandi, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.
« Ces deux cas mettent en lumière notre vive préoccupation face à la situation en Hongrie, où les demandes d’asile sont rejetées non pas sur le fond de la demande mais parce qu’en vertu de la législation hongroise, ces demandes sont automatiquement considérées comme étant irrecevables. »
En vertu de cette législation, la Hongrie rejette, sans respecter les garanties requises par le droit européen, tout demandeur d’asile qui s’est déjà rendu dans un pays que la Hongrie considère comme étant sûr – dans le cas de ces familles, la Serbie.
Le HCR, qui avait été informé du risque d’expulsion de ces familles vers l’Afghanistan, a appelé les autorités hongroises en date du 6 mai à ne pas procéder à ce retour forcé. Le HCR réitère aujourd’hui son appel à la Hongrie pour qu’elle s’abstienne de toute nouvelle tentative de retour forcé de personnes vers leur pays d’origine ou d’expulsion depuis le territoire hongrois sans aucun examen approprié de leur demande d’asile.
Le HCR en Hongrie n’a pas accès à la partie de la zone de transit où les familles étaient détenues avant leur expulsion. Des employés du HCR les ont observées traverser la frontière. Ils ont alerté leurs collègues en Serbie, qui ont alors informé les autorités serbes de l’arrivée de ces familles afghanes.
Les autorités serbes hébergent les familles dans un centre de réception. Le HCR et ses partenaires y ont accès et leur assurent un soutien. Les familles ont signalé au HCR que les autorités hongroises n’avaient pas nourri les adultes pendant cinq jours, ce qui fait écho à de précédentes informations selon lesquelles les demandeurs d’asile déboutés se retrouvent sans nourriture dans la zone de transit. Le HCR exhorte le gouvernement hongrois à veiller à ce que tous les demandeurs d’asile se trouvant sous sa garde et sa compétence reçoivent de la nourriture, et ce conformément à la législation sur les droits humains et aux obligations légales pour les gouvernements.
Une troisième famille afghane, comptant une mère et ses quatre enfants, se trouve toujours dans la zone de transit, après une injonction de la Cour européenne des droits de l’homme interdisant son expulsion.
Le HCR demeure préoccupé par le sort de cette famille, comptant parmi une quarantaine de personnes, dont des ressortissants irakiens et iraniens, qui sont détenues dans la zone de transit avant renvoi. Cette famille risque soit d’être expulsée vers son pays d’origine, soit d’être contrainte de retourner en Serbie.
Au vu de la situation, le HCR a conseillé à Frontex, l’Agence européenne des gardes-frontières et des garde-côtes, de s’abstenir de fournir un appui à la Hongrie dans l’exécution des décisions de retour forcé qui ne sont pas conformes au droit international et européen.
Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter:
Partager sur Facebook Partager sur Twitter