Le HCR, se basant sur des statistiques reçues des bureaux du HCR pour la crise syrienne, a annoncé mercredi que le nombre de Syriens enregistrés en tant que réfugiés ou recevant une assistance a atteint aujourd’hui le cap du million.
« Avec la fuite en exil d’un million de personnes, des millions d’autres déplacés internes et des milliers de personnes qui continuent à traverser les frontières chaque jour, la crise syrienne dérive toujours plus vers une catastrophe à grande échelle », a indiqué le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres. « Nous faisons notre possible pour aider, mais la capacité internationale de réponse humanitaire est mise à rude épreuve. Cette tragédie doit cesser. »
Le nombre de réfugiés syriens fuyant leur pays s’est accru de façon spectaculaire depuis le début de l’année. Plus de 400 000 personnes sont devenues des réfugiés depuis le 1er janvier 2013. Ils arrivent traumatisés, sans possession et ont perdu des proches. Près de la moitié des réfugiés sont des enfants, la majorité d’entre eux sont âgés de moins de 11 ans. La plupart ont fui vers le Liban, la Jordanie, la Turquie, l’Irak et l’Egypte. De plus en plus, les Syriens fuient également vers l’Afrique du Nord et l’Europe.
« Cette statistique se traduit en un million de personnes qui dépendent de la générosité des pays hôtes, de la réponse des agences humanitaires et du soutien financier des gouvernements et des particuliers », a indiqué António Guterres.
António Guterres a souligné l’impact sévère porté par ce nombre important de réfugiés arrivant dans les pays voisins. La population du Liban s’est accrue de près de 10%. En Jordanie, l’énergie, l’eau ainsi que les services de santé et d’éducation sont mis à rude épreuve. La Turquie a dépensé plus de 600 millions de dollars pour établir 17 camps de réfugiés, et d’autres encore sont en construction. L’Irak, confrontée à sa propre crise avec plus d’un million de déplacés internes irakiens, a reçu plus de 100 000 réfugiés syriens l’année dernière.
« Ces pays ne devraient pas être reconnus seulement pour leur engagement sans faille à garder leurs frontières ouvertes pour les réfugiés syriens, ils devraient également recevoir un appui massif », a indiqué António Guterres.
Le HCR a confirmé que Bushra, une mère de deux enfants et âgée de 19 ans, serait symboliquement la millionième réfugiée syrienne. Elle a été enregistrée mercredi dans la ville côtière de Tripoli, au nord du Liban. Elle vit désormais dans un abri de fortune de deux pièces au milieu d’un bidonville de Tripoli depuis qu’elle a traversé la frontière il y a exactement deux semaines.
Lors d’une visite rendue par des employés du HCR au début de cette semaine, elle tenait son fils Sleiman dans le coin où ils dorment la nuit. Sa fille Hanin, trois ans, était blottie contre sa mère dans la pièce qu’elles partagent avec 12 autres réfugiés.
Sa fuite en exil vers le Liban a été une ultime mesure désespérée. Elle a rejoint ce pays avec ses enfants depuis la ville de Homs, où elle habitait, et a trouvé refuge dans plusieurs villages pour éviter les chars, les bombardements et les bandes organisées d’hommes dont elle craignait qu’ils ne les violent ou les tuent, elle-même ou ses enfants. Mais, à chaque fois, elle avait dû repartir car les tirs reprenaient et les bombes pleuvaient.
Avant le conflit, elle vivait avec son mari depuis cinq ans ainsi que sa famille. Il était chauffeur de camion et il subvenait aux besoins de sa famille. Désormais, il est porté disparu. « Nous avons besoin d’aide », a expliqué Bushra. « Nous espérons que tout cela va se terminer et que nous allons pouvoir rentrer dans notre maison. Nous avons besoin de paix et de stabilité. Nous ne demandons rien de plus. »
En décembre, selon le Plan régional des Nations Unies pour l’aide aux réfugiés syriens, quelque 1,1 million de réfugiés syriens devaient arriver dans les pays voisins d’ici la fin du mois de juin 2013. Le HCR procède actuellement à la mise à jour de ce plan selon les nouvelles statistiques. Actuellement, le plan est seulement financé à hauteur de 25%.
En l’absence d’une solution politique au conflit, António Guterres a déclaré, « qu’au minimum, les acteurs humanitaires devraient recevoir les fonds nécessaires pour sauver des vies et alléger les souffrances. »
La crise syrienne aura commencé il y a deux ans d’ici une semaine. Le Haut-Commissaire António Guterres se rendra dans la région en fin de semaine auprès des opérations du HCR en Turquie, en Jordanie et au Liban.
Des photos pertinentes, des vidéos b-roll et des graphiques sont disponibles ici.
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