La Belgique a déjà, par le passé, réinstallé plusieurs dizaines de réfugiés – sans que cela ne soit systématique – et a maintenant prévu d’accueillir 25 réfugiés désespérément pris au piège en Lybie.
En effet, ce pays qui est à la fois pays de destination et de transit, compte près de 10.000 réfugiés et de demandeurs d’asile sur son territoire, dont la plupart survivent dans des conditions pénibles depuis plusieurs années.
La réinstallation qui est le transfert organisé des réfugiés à partir de leur premier pays d’asile vers un pays tiers, apporte une protection aux réfugiés qui sont exposés à certains risques dans leur premier pays d’asile et peut littéralement leur sauver la vie.
Si, en 2011, on estime à environ 172.000 le nombre de réfugiés en besoin de réinstallation, moins de 80.000 personnes en bénéficient chaque année. En 2010, à peine 73.000 réfugiés ont été transférés vers un autre pays d’accueil. Alors que ce sont traditionnellement les Etats-Unis et le Canada qui ont par le passé absorbés le plus de réfugiés réinstallés, un nombre croissant de personnes sont de plus en plus prises en charge en Europe dans ce même cadre.
« Même si l’Europe joue un rôle croissant en la matière au fil des années, sa contribution reste toutefois modeste » affirme Johannes Van Der Klaauw, Responsable de la Coordination de la Réinstallation pour le HCR et présent au Parlement Européen. En effet, en 2010, moins de 5000 personnes ont été réinstallées en Europe. Des pays comme le Canada ont à eux seuls réinstallé davantage de personnes que l’ensemble des 27 Etats de l’Union européenne.
Pourtant, la réinstallation permet de faire preuve de solidarité envers les autres pays qui sont submergés de réfugiés. « Voyez ce qui se passe en Libye et dans les pays avoisinants », poursuit M.Van Der Klaauw. « Depuis que la crise a éclaté en Libye, l’Egypte et la Tunisie ont gardé leurs frontières ouvertes et accueillent des milliers de personnes fuyant la Libye. Plusieurs milliers de réfugiés y sont toujours coincés ont besoin d’être réinstallés. Nous ne pouvons attendre de pays comme la Tunisie ou l’Egypte de tous les prendre en charge. Il est également temps pour l’Europe de jouer son rôle ».
Une multitude d’exemples cités lors de la Journée Européenne de Sensibilisation aux personnes réinstallées montrent le bon déroulement d’une réinstallation de réfugiés tant au niveau local que national. Toutefois, quelques défis persistent. L’un d’entre eux consiste à aider les personnes réinstallées à s’intégrer dans la société d’accueil. Durant les débats modérés par Monsieur Rui Tavares, Rapporteur du Parlement Européen, deux réfugiés réinstallés ont partagé leur expérience. « Quand je suis arrivée aux Pays-Bas, je me suis retrouvée dans une société compliquée où je ne connaissais ni les lois, ni la langue » se souvient Anita, réfugiée réinstallée en provenance du Burundi. Actuellement, elle mobilise aux Pays-Bas des volontaires pour soutenir d’autres réfugiés réinstallés. « Je suis arrivée avec certaines attentes qui n’ont pas été satisfaites». C’est la raison pour laquelle il me paraît primordial de préparer l’intégration de personnes réinstallées, tant au moment de leur départ qu’à leur arrivée dans le nouveau pays d’asile.
Plusieurs intervenants ont également rappelé qu’il existait de nombreux cas où la réinstallation fonctionne correctement. Ainsi, Mme Barbara Day, du Département d’Etat américain, a attiré l’attention sur quelques initiatives américaines chaleureuses où émanant de citoyens américains ordinaires et solidaires qui aident les réfugiés à se réinstaller. Ces actions locales permettent souvent de créer des groupes de soutien formés de personnes réinstallées qui s’aident mutuellement à s’intégrer et à devenir indépendantes.
« La seule manière de s’intégrer est avant tout d’interagir avec les gens », affirmait Rana, réfugiée réinstallée aux Pays-Bas, en provenance d’Irak et qui est actuellement fonctionnaire. C’est du donnant-donnant. Par des actions simples et banales comme indiquer à un réfugié le supermarché le plus proche ou lui apprendre à rouler à vélo, la population du quartier peut faire la différence.
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