Les 37 athlètes olympiques ont surmonté des obstacles extraordinaires pour se hisser sur la plus haute scène sportive du monde et porter les espoirs de quelque 120 millions de personnes déplacées dans le monde.
L’équipe olympique de réfugiés du CIO a fait son entrée à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, lors d’un défilé spectaculaire, en naviguant sur la Seine à travers le cœur historique d’un Paris pluvieux, sous les acclamations des spectateurs bordant les deux rives du fleuve.
Les 37 membres de l’équipe ont surmonté des obstacles extraordinaires pour se qualifier pour l’événement sportif le plus important et le plus prestigieux du monde. Au cours des deux prochaines semaines, ils participeront à des compétitions dans 12 disciplines sportives et vont à cette occasion incarner les espoirs et les rêves de quelque 120 millions de personnes déplacées de force dans le monde.
Les réfugiés et les demandeurs d’asile étaient auparavant largement exclus des compétitions aux niveaux national, régional et international. Mais depuis que la première équipe olympique de réfugiés, composée de 10 athlètes, a participé aux Jeux de Rio en 2016, suscitant l’enthousiasme d’amateurs de sport du monde entier, de plus en plus de fédérations et d’associations sportives ont mis en place des mécanismes permettant d’inclure des athlètes et des équipes de réfugiés dans les grands événements sportifs.
Aux Jeux de Tokyo en 2020, 29 athlètes réfugiés ont participé, notamment Masomah Ali Zada, qui a concouru en cyclisme sur route. À Paris, elle dirigera l’équipe la plus importante à ce jour en tant que cheffe de mission et porte-parole.
« À Tokyo, nous avons manqué de peu une médaille. Je suis persuadée que cette fois-ci, nous pourrons montrer au monde ce dont les réfugiés sont capables – avec une médaille olympique », déclare-t-elle.
Le bateau de l’équipe de réfugiés, qui naviguait derrière le Grèce, traditionnellement en tête du défilé des nations, était le deuxième d’une flotte de 94 bateaux transportant des délégations nationales sur la Seine. Il a été l’un des plus acclamés de la soirée.
La boxeuse britannique Cindy Ngamba et Yahya Al Ghotany, qui pratique le taekwondo dans le camp de réfugiés d’Azraq en Jordanie, étaient les porte-drapeaux de l’équipe. « Je ne suis qu’une personne parmi des millions d’autres… il y a beaucoup de réfugiés, comme moi, qui n’ont pas eu l’opportunité que nous avons, qui regarderont les Jeux olympiques. J’espère que nous pourrons les inspirer afin qu’ils croient qu’à travers le travail acharné, à travers les difficultés, vous pouvez vous battre dans la vie et réaliser des miracles », a déclaré Cindy Ngamba plus tôt dans la semaine.
Outre les traumatismes et les bouleversements liés au déracinement, les athlètes ont dû surmonter des perturbations dans leur entraînement et des difficultés à obtenir des fonds, un encadrement et des équipements pour concourir au plus haut niveau et se faire une place au sein de l’équipe.
Pour être éligibles, ils devaient exceller dans leurs sports respectifs. La plupart d’entre eux ont reçu un soutien pendant leur entraînement grâce au programme de bourses pour les athlètes réfugiés géré par la Fondation olympique pour les réfugiés et financé par le Comité international olympique (CIO) (lien en anglais). Le HCR, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, a vérifié leur statut de réfugié tel que déterminé par leur pays d’accueil. Dans la période précédant les Jeux de Paris, plus de 70 athlètes réfugiés ont bénéficié de bourses, tandis que la sélection finale de l’équipe a été annoncée par le CIO au début du mois de mai.
« Avec votre participation aux Jeux olympiques, vous démontrerez le potentiel humain de résilience et d’excellence. Cela enverra un message d’espoir à plus de 100 millions de personnes déplacées dans le monde », a déclaré Thomas Bach, président du CIO.
Avant d’arriver au village olympique à Paris cette semaine, l’équipe a passé plusieurs jours dans la ville de Bayeux en Normandie où ils se sont entrainés ensemble et ont partagé leurs expériences.
« Nous entendons tous parler de ces mots : courage, solidarité, sacrifice, paix et amour – et j’ai eu la chance de les ressentir et de les vivre », a déclaré la canoéiste Saman Soltani, évoquant son séjour à Bayeux avec le reste de l’équipe.
« J’ai été témoin de la façon dont le sport peut changer des vies, aider les gens à ressentir un sentiment d’appartenance, à être motivés et à retrouver l’espoir », a déclaré Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés.
Au cours de la cérémonie d’ouverture, le chef du HCR a reçu le laurier olympique (lien en anglais) pour son travail consistant à s’appuyer sur le pouvoir du sport pour améliorer la vie des réfugiés et des autres personnes déplacées. Il est le troisième récipiendaire du Laurier, un prix décerné par le CIO pour honorer des personnes ayant réalisé des actions remarquables dans les domaines de l’éducation, de la culture, du développement et de la paix par le biais du sport.
Filippo Grandi a dédié le prix à tous ceux qui ont été forcés de fuir leur foyer et à tous ceux qui les soutiennent. « Ils sont une source d’inspiration pour nous tous. Avec de la détermination et en leur donnant une chance, tout est possible », a-t-il déclaré, à propos de l’équipe olympique des réfugiés.
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