Les Nations Unies recherchent 4,63 milliards de dollars pour les réfugiés syriens et les pays hôtes
Les Nations Unies recherchent 4,63 milliards de dollars pour les réfugiés syriens et les pays hôtes
HELSINKI (Finlande) — Presque six ans après le début du conflit en Syrie, les agences des Nations Unies et leurs partenaires ONG ont demandé ce mardi une aide de 4,63 milliards de dollars pour répondre aux besoins croissants des réfugiés syriens qui ont fui les combats et des communautés qui, tant bien que mal, les accueillent dans les pays voisins.
Le financement permettra de fournir une aide vitale aux plus de 4,7 millions de réfugiés syriens, qui vivent pour la plupart en-dessous du seuil de pauvreté et luttent pour payer la nourriture, le loyer et les soins médicaux.
L’aide permettra également d’alléger le fardeau des communautés en Turquie, au Liban, en Jordanie, en Iraq et en Égypte, où la longue crise a déjà hypothéqué lourdement les maigres ressources, l’infrastructure et les services essentiels.
« Les réfugiés syriens et les communautés d’accueil ont plus que jamais besoin de notre soutien. »
« Les réfugiés syriens et les communautés d’accueil ont plus que jamais besoin de notre soutien », a déclaré le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, avant le début d’une conférence à Helsinki organisée pour le lancement de l’appel de fonds.
« La communauté internationale doit envoyer un message clair indiquant qu’elle est solidaire avec les réfugiés et qu’elle leur apporte le soutien nécessaire. Le HCR et ses partenaires sont prêts à répondre aux besoins et à la vulnérabilité des réfugiés syriens et des communautés qui les accueillent, mais ils ont besoin du financement nécessaire et de fonds non affectés pour y parvenir. »
Kai Mykkänen, le Ministre finlandais du Commerce extérieur et du Développement, a déclaré que la communauté internationale avait le devoir de soutenir le mieux possible l’action humanitaire.
« Les nouvelles provenant de Syrie sont déchirantes. Nous avons observé une forte hausse des besoins humanitaires et nous sommes conscients de l’énorme fardeau supporté par les pays voisins. En organisant cette conférence majeure, la Finlande veut souligner le travail essentiel effectué par les Nations Unies et les voisins de la Syrie », a‑t‑il précisé.
Environ 70 % des réfugiés syriens sont des femmes et des enfants. La moitié des enfants d’âge scolaire sont inscrits dans des écoles informelles. Parmi les priorités du plan de financement pour 2017 figure le besoin d’accroître l’accès à l’éducation pour les jeunes réfugiés syriens ; l’objectif est d’éviter que la crise crée une « génération perdue ».
Le dispositif prévoit en outre la protection des droits et la sécurité des réfugiés, la création de nouveaux moyens d’existence pour les réfugiés syriens vivant en exil et l’accès aux soins médicaux essentiels et nécessaires à la survie tant pour les réfugiés que pour la population locale.
Des réfugiés ont eux‑mêmes souligné l’énorme besoin d’une aide, parmi lesquels Wardah, une réfugiée syrienne de 32 ans originaire de Raqqa. Wardah vit avec ses cinq enfants et sa belle‑mère dans un petit appartement d’une pièce à Amman, la capitale jordanienne. Son mari se trouvant actuellement de nouveau en Syrie et n’étant pas en mesure de les rejoindre, Wardah dit que sa famille dépend entièrement de l’aide qu’elle reçoit du HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, et d’autres agences des Nations Unies pour survivre.
« Rien que payer le loyer représente une inquiétude constante et ma crainte est que nous finissions à la rue. »
Elle reçoit une allocation de 215 dinars jordaniens (300 dollars) chaque mois (une aide en espèces accordée par le HCR), ce qui lui suffit à peine pour payer le loyer et les factures de services publics, plus 120 dinars (170 dollars) en bons alimentaires fournis par le Programme alimentaire mondial, qui doivent nourrir la famille de sept personnes pendant un mois.
« Nous sommes ici depuis trois ans, et la Jordanie est comme une deuxième patrie pour nous », a dit Wardah. « Mais rien que payer le loyer représente une inquiétude constante et ma crainte est que nous finissions à la rue. »
Ses deux enfants plus âgés ont huit et neuf ans et vont dans une école jordanienne gratuite. Cependant, l’hiver, Wardah doit trouver de l’argent pour leur acheter des vêtements chauds et payer les transports en commun, que les enfants prennent pour se rendre à l’école. Par conséquent, elle a deux mois de retard dans le paiement du loyer.
« Mon propriétaire est très gentil et il m’a permis de repousser le paiement du loyer, mais il ne peut pas attendre éternellement. Même avec l’argent supplémentaire que je gagne parfois en faisant des ménages, je n’ai pas assez d’argent pour payer le loyer », a expliqué Wardah, l’inquiétude s’entendant clairement dans sa voix.
« Je rêve de retourner en Syrie et de voir ma famille réunie, mais c’est impossible pour l’instant. En attendant, tout ce que je souhaite est de vivre dans un endroit sûr où mes enfants pourront grandir dans la paix. »
Rédigé et complété par Charlie Dunmore en Jordanie.