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L'éducation des réfugiés, un préalable incontournable

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L'éducation des réfugiés, un préalable incontournable

« L'éducation est « la plus puissante des armes pour nous aider à lutter pour nos droits et réaliser nos rêves, » a déclaré Muzoon Almellehan, activiste syrienne pour les droits des jeunes, à une conférence des Nations Unies.
10 Avril 2018
Intervention de Muzoon Almellehan, ambassadrice de bonne volonté de l'UNICEF, lors d'une manifestation organisée en marge de la conférence sur le pacte mondial.

GENÈVE – Quand Muzoon Almellehan a fui son foyer de Deraa, en Syrie, il y a cinq ans, elle ne savait pas si elle pourrait poursuivre sa scolarité au camp de réfugiés en Jordanie. L’adolescente de 14 ans a donc emmené ses livres d’école avec les quelques possessions qu’elle a pu prendre avec elle.

« Je m’inquiétais beaucoup pour mes études. L’éducation est « la plus puissante des armes pour nous aider à lutter pour nos droits et réaliser nos rêves, a-t-elle déclaré lors d’une réunion tenue ce jour à Genève en présence de fonctionnaires d’État, de représentants de la société civile et d’organisations internationales.

La réunion « Laissez-les apprendre : l'accès à l'éducation des enfants réfugiés » était organisée au Palais des Nations en parallèle des débats officiels pour discuter des moyens d'améliorer l'accès des réfugiés à une éducation de qualité, dans le cadre des travaux pour l'élaboration d'un nouveau pacte mondial sur les réfugiés.

Muzoon Almellehan se souvient de son soulagement et de l'espoir qu'elle a ressenti lorsqu'elle a pu reprendre ses études au camp de réfugiés de Zaatari où elle est rapidement devenue une fervente activiste qui encourageait les autres enfants à aller à l'école.

« Quand j'ai appris que je pourrais aller à l'école dans le camp, ce moment-là a changé ma vie. »

« Quand j'ai appris que je pourrais aller à l'école dans le camp, ce moment-là a changé ma vie. J'ai repris espoir et je me suis sentie plus forte. C'est grâce à ça que je suis devenue qui je suis aujourd'hui, » dit Muzoon, maintenant âgée de 20 ans et qui a depuis déménagé au Royaume-Uni avec sa famille où elle est devenue la plus jeune Ambassadrice de bonne volonté de l'UNICEF.

« J'ai tellement de chance de vivre aujourd'hui au Royaume-Uni avec ma famille. Toutefois, je ne pourrai pas être complètement heureuse tant que chaque enfant dans le monde n'aura pas accès à une éducation de qualité. Ma lutte concerne tous les enfants, et pas seulement les réfugiés, tous les enfants du monde. »

Muzoon Almellehan a plaidé avec ferveur pour que les gouvernements du monde réunis cette semaine à Genève dans le cadre des consultations officielles en vue du pacte sur les réfugiés inscrivent l'éducation en tête de leurs priorités.

Le pacte vise à transformer la réponse de la communauté internationale aux crises de réfugiés, notamment en trouvant des modalités favorisant une meilleure intégration des réfugiés dans les communautés d'accueil qui doivent parallèlement recevoir un appui plus solide et fiable.

D'autres intervenants à la réunion de ce jour ont appelé les gouvernements à s'assurer que les enfants et les jeunes réfugiés, souvent à la traîne de leurs pairs, puissent avoir accès à une éducation de qualité en temps opportun.

Selon une étude du HCR intitulée Left Behind: Refugee Education in Crisis (en anglais), seulement 61 % des enfants réfugiés à travers le monde fréquentent l'école primaire, contre une moyenne mondiale de 91 %. Ils sont encore moins nombreux à poursuivre leurs études au secondaire, avec seulement 23 % contre une moyenne mondiale de 84 %. Enfin, seulement 1 % des jeunes réfugiés font des études universitaires, contre 36 % dans le monde.

« La grande majorité des enfants réfugiés est confrontée à une double épreuve, perdre leur foyer et devoir renoncer à une éducation, » a déclaré Joseph Nhan-O’Reilly, directeur de la section Promotion et politique d'éducation pour Save the Children.

« À n'en pas douter, une éducation de qualité est le préalable incontournable à tout le reste. »

Il a rappelé que les réfugiés peuvent être confrontés à des difficultés particulières et a demandé à ce que le pacte prévoit des interventions détaillées « permettant de réduire concrètement le fossé éducatif » pour apporter une différence tangible à la vie des enfants réfugiés.

Il a été rappelé aux participants qu'un appui technique et financier suffisant devait être apporté aux gouvernements hôtes afin qu'ils puissent intégrer les réfugiés dans leur plan nationaux d'éducation. Dans certains cas, les réfugiés ont également besoin de programmes de mise à niveau ou de cours de langue intensifs pour trouver leur place dans les écoles locales.

Résumant la réunion du jour, Volker Türk, Haut Commissaire assistant du HCR en charge de la protection, a indiqué que « À n'en pas douter, une éducation de qualité est le préalable incontournable à tout le reste. Elle contribue à protéger les enfants réfugiés en leur donnant espoir dans l'avenir et en favorisant la cohésion sociale. Investir dans l'éducation peut également ouvrir sur de vrais débouchés pour les communautés d'accueil. »

Dans son historique Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants adoptée le 19 septembre 2016, l'Assemblée générale des Nations Unies a donné pour mission au HCR d'élaborer un pacte mondial sur les réfugiés ; par cette déclaration, 193 États se sont engagés à créer un système mondial plus équitable. Les consultations officielles sont en cours et le pacte devrait être adopté par les États Membres des Nations Unies à la fin de 2018.

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